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Le Dhammapada – I. Yamaka-vagga : Versets sur les Paires d’opposés

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LE DHAMMAPADA

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I. Yamaka-vagga : Versets sur les Paires d’opposés

translated from the Pali by Thanissaro Bhikkhu © 1997–2009

1 – 2 Tous les phénomènes qui se manifestent à nous
Naissent dans notre cœur et dans notre esprit ;
Ils sont dirigés par le cœur et l’esprit,
Ils sont fabriqués par le cœur et l’esprit.

Si nous parlons ou agissons avec un cœur et un esprit souillés,
Alors la souffrance s’ensuivra
Aussi inévitablement que la roue du chariot
Suit la trace des sabots du bœuf qui le tire.

Tous les phénomènes qui se manifestent à nous
Naissent dans notre cœur et dans notre esprit ;
Ils sont dirigés par le cœur et l’esprit,
Ils sont fabriqués par le cœur et l’esprit.

Si nous parlons ou agissons avec un cœur et un esprit paisibles et lumineux,
Alors le bonheur s’ensuivra
Aussi inévitablement que l’ombre
Qui jamais ne nous quitte.

3 – 6 « On m’a insulté, on m’a frappé ! »
« On m’a battu, on m’a volé ! »
Ceux qui entretiennent de telles pensées
Ne verront jamais la fin de l’hostilité.

« On m’a insulté, on m’a frappé ! »
« On m’a battu, on m’a volé ! »
Ceux qui n’entretiennent pas de telles pensées
Verront l’hostilité s’apaiser.

Jamais les rancœurs ne seront apaisées par l’hostilité.
Ce n’est qu’en s’abstenant de toute hostilité
Que les rancœurs seront apaisées.
C’est une loi de tous les temps.

Certains semblent oublier
Que nous devons mourir un jour.
Ceux qui en sont conscients
Abandonnent toute querelle.

7 – 8 Celui qui ne s’intéresse qu’à ce qui est beau et agréable aux sens,
Qui ne sait pas se modérer en matière de nourriture,
Qui est amorphe et sans énergie — celui-là sera anéanti par Mara
Aussi sûrement qu’un arbre chétif est emporté par le vent.

Celui qui est conscient des choses périssables,
Qui sait se modérer sur le plan sensoriel et en matière de nourriture,
Qui est confiant et plein d’énergie — celui-là ne sera pas anéanti par Mara,
Pas plus qu’une montagne rocheuse ne peut être emportée par le vent.

9 – 10 Celui qui porte la robe orange du moine
Tout en étant immoral, indigne de confiance
Et dépourvu de toute maîtrise de soi —
Celui-là ne mérite pas de porter la robe orange du moine.

Mais celui qui a abandonné toute immoralité,
Qui est digne de confiance,
Qui se maîtrise et suit les préceptes —
Celui-là mérite vraiment de porter la robe orange du moine.

11 – 12 Ceux qui considèrent le non essentiel comme essentiel
Et l’essentiel comme non essentiel,
Se fourvoient dans des concepts erronés
Et n’atteignent pas l’essentiel.

Ceux qui reconnaissent l’essentiel comme essentiel
Et le non essentiel comme non essentiel,
Demeurent dans une réflexion juste
Et atteignent l’essentiel.

13 – 14 De même que la pluie s’infiltre
Dans un toit de chaume mal attaché,
Les passions s’infiltrent
Dans un cœur et un esprit non entraînés.

De même que la pluie ne peut s’infiltrer
Dans un toit de chaume bien attaché,
Les passions ne peuvent s’infiltrer
Dans un cœur et un esprit bien entraînés.

15 – 16 Quand il prend conscience de la laideur de ses actes,
Celui qui a mal agi
Se désole et s’afflige,
Dans ce monde comme dans l’autre monde.

Quand il prend conscience de la beauté de ses actes,
Celui qui a bien agi
Se réjouit et exulte,
Dans ce monde comme dans l’autre monde.

17 -18 Celui qui a mal agi souffre dans ce monde comme dans l’autre monde.
Il se tourmente en se disant : « J’ai mal agi ».
Et il se tourmente plus encore
Quand il part vers les mondes de désolation.

Celui qui a bien agi se réjouit dans ce monde comme dans l’autre monde.
Il se réjouit en se disant : « J’ai bien agi ».
Et il se réjouit plus encore
Quand il part vers les mondes de félicité.

19 – 20 L’homme inconscient, capable de réciter de nombreux textes sacrés
Mais incapable de les appliquer à sa vie,
N’aura aucune part aux bénédictions de la vie contemplative —
Exactement comme un berger qui se contente de veiller sur le troupeau d’un autre.

Celui qui connaît mal les textes sacrés mais suit le Dhamma et le met en pratique,
Qui abandonne les passions, l’aversion et les concepts erronés,
Le vigilant, qui a libéré son esprit et ne s’attache à rien dans ce monde ni dans l’autre —
Celui-là a sa part de bénédictions dans la vie contemplative.

Traduction par Jeanne Schut

(Traduction basée sur la version anglaise de Thanissaro Bhikkhu)


Source : www.dhammadelaforet.org

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