LE DHAMMAPADA
4. Pupphavagga : Versets sur les Fleurs
translated from the Pali by Thanissaro Bhikkhu © 1997–2009
44 – 45
Ce royaume de la mort, ce monde d’hommes et de dieux ?
Qui suivra, jusqu’à sa perfection, le sentier de sagesse du Dhamma bien enseigné,
Comme un faiseur de guirlandes expert disposant ses fleurs?
Celui qui s’entraîne dans le Dhamma conquerra cette terre,
Ce royaume de la mort, ce monde d’hommes et de dieux.
Celui qui s’entraîne suivra, jusqu’à sa perfection, le sentier de sagesse du Dhamma,
Comme un faiseur de guirlandes expert disposant ses fleurs.
46
Comprenant que sa nature réelle n’est que mirage,
Détruisant les perfides fleurs sensuelles de Mara,
Va là où la mort ne pourra plus t’atteindre !
47 – 48
Est emporté par la mort
Comme les flots d’une inondation
Emportent un village endormi.
L’homme obsédé par la cueillette des fleurs perfides de Mara
Est distrait, sa recherche de plaisirs est sans fin ;
Alors la Faucheuse
Le garde sous son joug.
49
Sans altérer sa couleur ni son parfum,
Ainsi le sage doit quêter sa nourriture
Dans un village.
50
Que nul ne s’attarde sur ce que les autres font ou ne font pas.
Attachons-nous plutôt à voir ce que nous faisons
Et ce que nous ne faisons pas.
51 – 52
Aux couleurs chatoyantes mais sans parfum,
Les belles paroles ne portent aucun fruit
Si on ne les met pas en pratique.
Comme une fleur
Aux couleurs chatoyantes et au parfum délicat,
Les belles paroles portent leurs fruits
Quand on les met en pratique.
53
De nombreuses guirlandes peuvent être tressées,
De nombreuses bonnes actions peuvent être accomplies
A partir de ce qui est né et mortel par celui qui est né et mortel.
54 – 56
Ne peut aller contre le vent.
Mais le parfum de la vertu, lui, va contre le vent.
En vérité, l’homme vertueux exhale le parfum de sa vertu dans toutes les directions.
Parmi tous les parfums
— santal, tagara, lotus bleu et jasmin —
Le parfum de la vertu
Est de loin le plus exquis.
Le parfum du tagara et du santal est délicat,
Mais celui de la vertu
Est insurpassable
Et s’élève jusques aux dieux.
57
Le sentier que suit l’homme réellement vertueux,
Celui qui demeure dans l’attention
Et trouve la libération ultime dans la connaissance parfaite.
58 – 59
Un lotus s’épanouit,
Beau et parfumé.
De même, sur le tas d’ordures des mortels aveuglés,
Le disciple du Bouddha, suprêmement éveillé,
Resplendit de sagesse.