Corriger un enfant avec respect, tout un apprentissage…
Apprendre à parler avec respect est fondamental. Pourtant, cette valeur disparaît, laissant place à un langage grossier et blessant qui perturbe gravement les relations. Quand les jeunes parlent entre eux, souvent, ils s’insultent et se déprécient avec désinvolture. Quand on leur demande pourquoi ils se traitent de la sorte, ils paraissent étonnés et répondent: «Mais c’est pour rigoler, ce n’est pas méchant…».
C’est donc tout naturellement qu’ils vont nous parler de la même façon et ne comprennent pas pourquoi nous réagissons. Comment changer cette situation? La première chose à faire, c’est de surveiller notre langage. C’est étonnant de s’entendre parler à nos enfants. Nous ne nous adresserions pas à des adultes de cette façon! Évidemment, le comportement d’un enfant, surtout le nôtre, n’a rien à voir avec celui d’un adulte. Cette habitude de traiter notre enfant avec peu de respect a plusieurs origines.
Nous avons été traités de cette façon ou parfois pire.
Nous sommes souvent à bout, irrités, car nos chérubins nous désobéissent, répondent, font des bêtises.
Si en plus nous sommes pressés ou fatigués cela devient insupportable.
Cette conduite est tellement naturelle qu’elle nous colle à la peau. Nous n’arrivons pas facilement à prendre conscience que cette attitude est néfaste pour l’éducation de l’enfant et encore moins à nous en débarrasser. Il y a plusieurs solutions. Il faut le faire sans culpabiliser, le parent parfait n’existe pas. Néanmoins, notre but est d’éduquer du mieux possible notre enfant. En observant les effets à long terme sur les enfants qui subissent ce genre d’attitude, nous allons voir qu’ils se traduisent par un manque de confiance en soi, le sentiment de ne pas être aimé ou compris et tant d’autres comportements que nous pourrions éviter à nos enfants si nous avions une autre façon de leur parler.
Sommes-nous sûrs de vouloir changer?
Cela demande du temps, de la patience, de la persévérance et de la bienveillance pour nous-mêmes, car bien que nous le souhaitions, changer n’est pas si facile. Observons-nous quand nous sommes en train de corriger notre enfant. Souvent l’autre parent nous reproche notre comportement inadéquat avec l’enfant, ce qui nous énerve. Au lieu de réfléchir là-dessus, nous lui retournons le reproche. Donc, écoutons ce que les autres ont à nous dire sur le sujet, y compris nos enfants. Ce qu’ils nous diront représente ce qu’ils perçoivent et ne correspond pas forcément à l’image que nous nous faisions de la situation. Prenons donc du recul, et quand nous commençons à nous fâcher, à ironiser ou à agir violemment, ces paroles peuvent revenir et nous aider à stopper notre élan.
Lutter contre l’ironie déguisée en plaisanterie
L’enfant n’a pas la capacité de comprendre ce genre d’humour d’autant plus que c’est souvent à son détriment. Il se sent blessé, humilié et gardera en lui l’idée que nous nous moquons de lui. Il va en oublier la raison qui a motivé cette raillerie. Ce n’était évidemment pas notre but. Quand nous avons lancé une de ces petites phrases assassines, reformulons la phrase et donnons-lui les moyens d’agir correctement. L’enfant comprendra mieux ce que nous attendons de lui et en plus, il y a de grandes chances de voir son comportement s’améliorer rapidement.
Lutter contre la colère
Maîtriser sa colère est très difficile et demande beaucoup d’efforts. Gardons en tête notre but: que l’enfant suive nos directives. La colère, comme l’ironie d’ailleurs est un exutoire. Nous nous cachons souvent derrière l’idée que l’enfant n’obéit que lorsque nous nous fâchons. C’est vrai, mais pas forcément. En plus d’obéir, il développera des sentiments négatifs, ce que nous ne souhaitions pas.
Alors comment faire? Agir avant de s’énerver. Si nous nous fâchons, c’est parce que nous avons répété trop souvent la même chose. Par conséquent, répéter trois fois et puis sanctionner en fonction du comportement inadéquat de l’enfant. Mais si la moutarde nous monte au nez, voici trois petits trucs:
– Respirer profondément en se centrant sur soi pour prendre du recul et se donner le temps de réfléchir.
– Pour les mêmes raisons, quitter la pièce cinq minutes,
taper de toutes ses forces sur un oreiller ou entre ses mains.
Si nous avons le réflexe,
regardons l’enfant et répétons-lui la chose en chantant très fort au lieu de crier, c’est radical.
– Si malgré tout, nous avons réagi violemment, une fois le calme revenu,
retournons vers l’enfant et expliquons-lui que nous sommes désolés de nous être emportés,
que nous ne regrettons pas la sanction, mais notre comportement.
Quand l’enfant parle mal
Sur le moment, n’acceptons jamais qu’il parle de cette façon et n’entrons pas en matière avec lui tant qu’il a ce comportement. Disons-lui que s’il veut que nous l’écoutions, il doit changer de ton et de langage. S’il se met en colère, envoyons-le dans sa chambre. Une fois le calme revenu, parlons avec lui afin qu’il comprenne quels avantages il y a à parler correctement. Les «gros mots» devraient être bannis du cadre familial comme de la classe. Dans la vie professionnelle, il est important de parler correctement, il faut que le jeune puisse le faire naturellement. S’il en a pris l’habitude à la maison, il n’aura aucun problème. Pour ce faire, toute la famille peut participer de manière attractive: à chaque «gros mots» la personne met de l’argent dans une caisse. Quand il y a assez d’argent, la famille achètera quelque chose ou ira au restaurant.
– Catherine Keller
– www.petitmonde.com