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Petites histoires et autres contes : La méthode de Maître NAN’IN

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L’enseignement du maître Zen Japonais Nan’in (1840 – 1910) est au centre de cette petite histoire où l’on voit un jeune médecin victime de son orgueil et comment Nan’in esquiva pour utiliser la ruse à son avantage.

C’était un jeune médecin, très fier d’avoir clos son cycle d’études. Il rencontra un jour un vieil ami de classe qui était un fidèle du Zen.

‒ Peux-tu me dire la grande affaire de ce Zen qui est l’objet de ta ferveur ?

‒ Je ne saurai pas te le dire, mais si tu comprends le Zen : jamais plus tu n’auras peur de la mort.

‒ Cela me plait, tu pourrais me conseiller un professeur du Zen ?

‒ Oui, Maître Nan-in, vas le voir.

Le jeune homme bien décidé de savoir si oui ou non Maître Nan-in avait peur la mort, pris un sabre qu’il cacha dans son vêtement. Il était décidé de le dégainer et de se ruer sur Maître Nan-in en hurlant.

Dès que Maître Nan-in aperçu l’homme, l’histoire ne dit pas s’il connaissait ses intention ; mais il l’interpella immédiatement :

‒ Eh mon ami ! Tout est bien pour toi ? Parce que je ne t’ai pas vu ces derniers jours. Je pensais que tu étais malade.

Surpris, le jeune médecin bafouilla :

‒ Mais, je ne vous connais pas, c’est bien la première fois que je vous vois !

‒ Ah ! C’est que je t’aurais confondu avec un autre.

Perdant sa superbe, le jeune médecin demanda à Maître Nan-in comment comprendre le Zen.

‒ Le Zen n’est pas compliqué ; comme tu es médecin ton Zen c’est d’être bienveillant avec tes patients. Traites-les avec bonté ; un médecin n’a rien à trouver ici. Retournes en ville, occupes-toi bien de tes malades : c’est tout.

Cela ne lui donnait pas la réponse attendue pour savoir comment vaincre la peur de mourir. A sa quatrième visite, il osa le demander :

‒ Un de mes amis m’a dit qu’un moine Zen n’a plus peur de mourir. Je voudrais savoir comme c’est possible : tout le monde à peur de la mort, pas vous ?

‒ Ah ! Tu ne m’avais rien dit. Je vais te donner un Koan et tu trouveras ta réponse. Maitre Joshu donna cette réponse à un de ses disciples qui lui demandait : Le chien a-t’il la nature du Bouddha ?

« MU » est la réponse de Joshu (ce « MU » étant traduit par Rien).

Pendant deux années, le jeune médecin médita sur le « MU » de Maitre Joshu. Il pensa avoir compris, et très fier s’en retourna voir Maître Nan-in :

‒ Tu ne l’a pas encore, continues.

Une autre année passa, le jeune médecin n’avais pas sa réponse, mais il était plus serein. Il s’occupait bien de ses malades et la grande question d’avoir ou ne plus avoir la peur de mourir, il n’y pensait plus : il était naturellement dans sa vie.

Un moine demanda à Nan-in :

‒ Quelle est le grand sens du bouddhisme?

Nan-yin lui répondit:

‒ L’origine d’une myriade de maladies.  »

Le moine répliqua :

‒ S’il vous plaît guérissez-moi!

Réponse de Nan-yin :

‒ Le monde et le médecin se croisent les bras.

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