Cette sculpture représente Shiva à 10 bras, identifiable à son troisième oeil frontal, au croissant de lune piqué dans son chignon d’ascète, au cordon brahmanique en forme de serpent sur la poitrine, et à la coupe crânienne qu’il tient dans l’une de ses mains. Assis sur un socle lotiforme et adossé à une stèle de forme ogivale, le dieu s’inscrit dans un triangle, comme souvent dans la statuaire des époques tardives de l’art du Champa. La cambrure du corps, ainsi que les yeux aux paupières inférieures horizontales et le traitement de la chevelure sont typiques de l’art du royaume des Chams. Le sampot, gravé de motifs en crosse, est bordé de pendeloques arrondies il est, avec la parure d’une exécution minutieuse, caractéristique du style du Thap Mam. Bien que le modelé soit d’une grande souplesse, la froideur de la stylisation et la simplicité de la solution adoptée pour ajouter les bras annexes qui paraissent collés artificiellement dans le dos, sont des composantes de cet art.
Ce Shiva se trouvait à l’origine dans un kalan ou tour sanctuaire haut de 25 m.
La plupart des images humaines du Champa sont hindoues, celle-ci se situe à la jonction du style de My So’n A1, qui fut un âge d’or de l’architecture et de la sculpture de ce royaume, et de celui de Thap Mam. C’est dans la région du Binh Dinh que ce dernier style est le plus abondamment représenté, il témoigne du développement d’un art original quoique encore largement influencé par la tradition khmère contemporaine.
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