Cette roue de la Loi, caractéristique de l’art bouddhique pré-thaï dit de Dvâravatî, est ornée de motifs floraux et végétaux de même que de petites flammes figurant sur la tranche. Bien qu’une datation du VIIIe siècle soit retenue, la tête de lion (simhamukha) située en partie inférieure de l’oeuvre, ainsi que la luxuriance du décor, indiquerait davantage une datation du IXe siècle. Très importantes dans l’art ancien de l’Inde, les roues de la Loi en ronde-bosse sont nombreuses dans l’art du royaume de Dvâravatî à partir du VIIe siècle. Une telle pièce renvoie à la première prédiction du Buddha dans le Parc aux gazelles de Sârnâth, près de Bénarès. Cette interprétation est renforcée par la découverte, lors des fouilles, de cervidés en ronde bosse trouvés à proximité de certaines roues. Ces dernières étaient en général placées sur une base au sommet d’un pilier représentant symboliquement le mont Meru, axe du monde couronné par le palais d’Indra, le roi de tous les dieux.
Cette oeuvre s’inscrit dans la perspective historique complexe de la Thaïlande ancienne, composée de plusieurs royaumes, dont celui de Dvâravatî. A partir de la fin du XIIIe siècle, la fondation des royaumes Thaï – Sukhothaï, Lan Na- va profondément infléchir l’histoire de la région.
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