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Les belles endormies

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Au beau milieu d’un désert hostile, le Taklamakan, au nord du Tibet, un groupe d’archéologues chinois a mis au jour un incroyable cimetière dont les occupants sont morts il y a près de quatre mille ans, leurs dépouilles ayant été parfaitement conservées par la sécheresse de l’air.

Alors que le site se trouve dans l’actuelle région autonome du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, les momies ont des traits “europoïdes”, avec des cheveux bruns et de longs nez.

Bien qu’enfouis au beau milieu d’un des plus grands déserts du monde, leurs corps reposent dans des barques renversées. Comme un appel à la clémence d’un dieu dans l’au-delà se dresse, en lieu et place de pierres tombales, une forêt de symboles phalliques, révélant un grand intérêt pour les plaisirs ou l’utilité de la procréation.

En creusant à travers les tombes réparties sur cinq étages, les archéologues chinois ont mis au jour près de 200 mâts de près de 4 mètres de haut. Bon nombre d’entre eux étaient agrémentés de rames plates peintes en rouge et noir, semblables aux rames d’une vaste galère échouée entre les dunes.

Au pied de chaque mât se trouvaient effectivement des barques, renversées et recouvertes de peaux de buffle.

Les corps reposant à l’intérieur portaient encore les habits dont ils avaient été vêtus pour leur inhumation. Ils étaient coiffés de chapeaux en feutre décorés de plumes faisant étrangement penser aux chapeaux tyroliens et portaient de grands manteaux de laine à glands, ainsi que des bottes en cuir.

Les espèces de pagnes portés par les hommes, à peine décents, et les jupes de corde des femmes semblaient avoir été recommandés par un vendeur de lingerie de l’âge de bronze.

A l’intérieur des cercueils se trouvaient des objets funéraires, parmi lesquels de magnifiques paniers tressés, de superbes masques sculptés et des bouquets d’éphédra, une plante utilisée pour les rituels ou dans la médecine.

Les archéologues chinois ont également découvert que les femmes étaient enterrées avec un ou plusieurs phallus en bois grandeur nature, reposant sur ou à côté de leur dépouille.

Ils sont aussi parvenus à la conclusion que les mâts érigés à la tête de chaque cercueil de femme représentaient en fait de gigantesques symboles phalliques.

Les mâts des cercueils des hommes, quant à eux, étaient tous surmontés de sortes de pales.

Pour les archéologues chinois, il ne s’agirait pas de rames, comme on pourrait le croire à première vue, mais de vulves, renvoyant au symbole sexuel opposé à celui des cercueils des femmes.

“Tout le cimetière était rempli de symboles sexuels explicites”, explique Victor Mair, professeur de chinois à l’université de Pennsylvanie et spécialiste de la préhistoire dans le bassin du Tarim.

Selon lui, cette “obsession de la procréation” reflète l’importance attachée à la fertilité dans cette communauté, mais aussi son grand intérêt pour le plaisir, les deux caractéristiques étant difficiles à dissocier. Pour ces hommes vivant dans un environnement difficile, “la mortalité infantile devait être élevée et le besoin de procréer d’autant plus pressant du fait de leur situation isolée”, explique Mair.
Autre explication possible, la fertilité des femmes était peut-être menacée par la consanguinité. “Les femmes capables de donner naissance à des enfants et de les élever jusqu’à l’âge adulte devaient être particulièrement respectées”, conclut Mair.

Il n’existe aucun peuplement connu à proximité du cimetière ; ses occupants devaient donc vivre ailleurs avant leur arrivée par bateau. Aucun outil de taille du bois n’a été découvert sur le site, ce qui suggère que les mâts n’ont pas été fabriqués sur place.

Le bassin du Tarim était déjà relativement sec lorsque cette communauté est arrivée, il y a près de quatre mille ans. Ces hommes ont probablement vécu à la limite de la survie jusqu’à ce que les lacs et les rivières dont ils dépendaient s’assèchent totalement, vers 400 ans après J.-C.

Source : www.courrierinternational.com




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