Accueil Espace Bouddhiste Education « La méditation de pleine conscience a changé ma manière de soigner »

« La méditation de pleine conscience a changé ma manière de soigner »

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C’est en France une grande première. Le 10 février prochain s’ouvre, à Strasbourg, un diplôme universitaire (DU) « Médecine, méditation et neurosciences ». C’est la première fois que la méditation entre à l’université. Jean-Gerard Bloch, rhumatologue, instructeur MBSR, est à l’initiative de ce diplôme. Il s’attache à promouvoir une autre approche de la médecine du corps-esprit. Interview.

© PHOTOPQR / L'ALSACE
© PHOTOPQR / L’ALSACE

Après l’Angleterre, l’Allemagne et la Suisse, voici que la méditation devient sujet d’étude universitaire en France. Quel est l’objectif de ce diplôme ?

J’ai voulu proposer aux personnes du monde de la santé, médecins, psychologues, chercheurs en neurosciences, une nouvelle approche de la médecine du corps-esprit avec une validation scientifique. Et cela sur la base des résultats d’un programme qui a fait ses preuves depuis 30 ans aux USA. La MBSR (Mindfullness based stress reduced) ou la réduction du stress basée sur la méditation de pleine conscience est un programme de huit semaines qui a été formalisé par Jon Kabat-Zinn. Ce professeur de biologie moléculaire convaincu a laïcisé la méditation bouddhiste pour lui permettre d’entrer dans les hôpitaux et cliniques américaines, avec un programme très pédagogique d’exercices et de pratique quotidienne pour apprendre à vivre en pleine conscience et retrouver son potentiel de vie, au delà de la maladie. La pleine conscience s’adresse à tous, souffrants ou non. Des recherches avec des études cliniques et fondamentales ont pu valider des résultats, notamment pour accompagner ces douleurs chroniques auxquelles la médecine traditionnelle ne répond pas complètement.

Avec qui allez-vous commencer ?

Nous démarrons le 10 février au Mont Ste Odile avec un premier groupe de 50 personnes, des professionnels en exercice. Avec ou sans pratique au préalable de la méditation. Nous avons reçu beaucoup de demandes, de toute la France dans tous les champs de la médecine, du généraliste de campagne au chef du service d’urgence ou de soins palliatifs, des psychologues aussi. Une des intentions de ce diplôme universitaire est de susciter des recherches de biologistes ou de cliniciens. C’est pourquoi il est ouvert aussi aux chercheurs.

Comment allez-vous faire découvrir la méditation aux professionnels de santé qui vont suivre le diplôme ?

Il y aura moitié pratique et moitié théorie. Nous traiterons tout autant les aspects épistémologiques, philosophiques, psychologiques neuro-scientifiqes et cliniques de la méditation que nous apprendrons à pratiquer. En faisant intervenir, entre autres, des chercheurs comme Antoine Lutz ou un médecin, physicien et philosophe comme Michel Bitbol, je souhaite mettre à la portée des soignants les connaissances validées sur l’efficacité de la méditation et leur proposer aussi de vivre, en deux fois une semaine, une expérience personnelle de la pleine conscience. Il est en effet indispensable de combiner la pratique et la théorie pour rendre cette méditation opérante. Il y a en ce domaine beaucoup d’idées fausses à combattre : l’idée par exemple que la méditation serait faite pour vider la tête et ne pas penser ou réservée aux inactifs ou aux spirituels.


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