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Hommage: le Japon de Maurice Béjart

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Hommage à Maurice Béjart

L’Homme aux multiples cultures


Tamasuburo Bando
Tamasuburo Bando


«  Très jeune, la culture japonaise fut pour moi une source d’inspiration et un modèle de pensée.

Dans les années 60, ma rencontre avec mon maitre Taisen Deshimaru me fit entrer dans le coeur du Zen et des Arts Martiaux.
Par la suite de nombreux et fréquents voyages au Japon pour une collaboration avec le Ballet et le Théatre Japonais m’ont permis de pénètrer l’Univers profond d’une pensée où je retrouvais mon être authentique au-delà des distances, des frontières et des océans.

Grâce au Kabuki et des acteurs comme Tamasuburo Bando, grâce à ma longue collaboration avec le Tokyo Ballet, grâce à l’écrivain Mishima, au musicien Mayusumi, au styliste Issey Miyaké, grâce aux nombreux combats de Sumo auxquels j’ai assisté au Japon, je sens que cette culture est aussi la mienne et je tache à Lausanne que mon école Rudra reflète un peu cet amour et cette forme de connaissance.
 »

Maurice Béjart


Tokyo Ballet
Tokyo Ballet


Son Amour pour le Japon

L’amour de Maurice Béjart pour le Japon et sa culture remonte à son arrivée à Paris,

alors qu’il est encore très jeune.

Sans réellement l’expliquer, l’envie lui vient d’apprendre le japonais.

Il rencontre un vieux maitre qui l’initie surtout à la calligraphie.

Car pour ce professeur un lien étroit uni la langue et l’écriture et l’on ne peut bien parler que si l’on sait écrire.

Maurice Béjart débute donc son apprentissage en traçant des lignes à l’encre noire.

Parallèlement il écoute son professeur lui lire de la poésie et s’imprègne du rythme de celle-ci.

Il doit cependant interrompre cet apprentissage pour partir en tournée.

Tout ce qui touche à la culture japonaise fascine Maurice Béjart.

Il dévore litteralement les ouvrages traduits traitant de l’histoire du pays,

mais aussi les oeuvres de ses auteurs, littéraires et philosophes.

Le cinéma est aussi une révélation artistique.


Lorsqu’on parle du Japon à Maurice Béjart, il répond que c’est l’un des rares endroits où il se sente chez lui.

Tout lui paraît naturel, il s’y sent en parfaite harmonie avec ce qui l’entoure.


Maître Taisen Deshimaru Roshi

La rencontre de Maurice Béjart avec Maître Taisen Deshimaru Roshi est de celles qui marquent une vie. Une profonde amitié a lié les deux hommes pendant des années. Maître Deshimaru a initié Maurice Béjart au zazen et a eu une influence spirituelle majeure. Maurice Béjart aime à raconter que Maître deshimaru a assisté à ses côtés à une représentation de son ballet « Messe pour le temps présent ». Se tenant auprés du chorégraphe, il est entré en méditation tout le temps du spectacle sur l’un des côtés de la scène.


Maurice Béjart a été élevé à l’Ordre du Soleil Levant

Le Japon a su rendre, à sa façon, l’amour que Maurice Béjart lui porte. En le reconnaissant comme un chorégraphe d’exception et en honorant son travail.

Maurice Béjart a été élevé à l’Ordre du Soleil Levant en 1986, par l’Empereur Hiro Hito. On lui a également remis deux prix prestigieux: Le Praemium Imperiale en 1993 et le Kyoto Prize en 1999.


Maurice Béjart au Japon
Maurice Béjart au Japon


L’influence du Japon se retrouve jusqu’aux techniques d’enseignement. En effet, le Kendo fait partie de l’apprentissage dispensé à l’Ecole Rudra.

Pour Maurice Béjart cette discipline place les élèves face à une réalité de la maîtrise de soi, indispensable à un danseur.


Béjart dans le monde de Nicolas SchöfferImage Copyright © Succession Nicolas Schöffer
Béjart dans le monde de Nicolas SchöfferImage Copyright © Succession Nicolas Schöffer


Islam

Dans les années 70, Maurice Béjart se « convertit » à l’Islam. Voici ce qu’il en dit :

« Je n’aime pas le verbe « se convertir ».

J’ai rencontré de nombreux maîtres qui m’ont apporté leur savoir.

Le Japonais Deshimaru m’a enseigné le kendo,
l’Iranien Ostad Elahi m’a initié à l’islam.

Je fais les rituels, les prières, je ne bois pas d’alcool.
La religion étymologiquement signifie relier :

elle est aujourd’hui ce qui sépare le plus cruellement les hommes. »


Laetitia Adeline pour www.buddhachannel.tv

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