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Rencontres autour de l’expo Tangka

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Expo Tangka
Expo Tangka

Le mot Thangka, caractéristique du Tibet, signifie quelque chose qui peut être déroulé. Les Thangka sont donc des peintures sur toile de coton représentant différents aspects de la culture bouddhique. On les trouve sur toute la chaîne de l’Himalaya : en Inde, au Népal, au Tibet, en Chine et au Bhoutan. Elles sont de tailles variées, depuis les Thangka portatifs jusqu’aux Thangka monumentaux pouvant atteindre plusieurs dizaines de mètres, destinés à être déroulés sur le versant d’une montagne ou d’un mur.

La fonction la plus importante des Thangka reste leur utilisation religieuse, en tant que support pour certains actes rituels et cérémoniels ou comme fil conducteur à la méditation. En effet, le méditant utilise la Thangka comme un guide, en s’identifiant, voire, en s’incorporant dans l’iconographie bouddhiste, jusqu’à intérioriser, par exemple, les qualités de Bouddha et trouver le chemin de l’Éveil.

Les Thangka illustrent essentiellement des thèmes Bouddhistes (divinités, grands Maîtres, Mandala), mais parfois aussi des sujets de médecine ou d’astrologie par exemple.

Par ailleurs, les Thangka abondent de représentations symboliques se référant au canon bouddhique. En conséquence, l’artiste a la responsabilité de retranscrire scrupuleusement les textes sacrés, comme de respecter certains rituels pour la réalisation d’une peinture. L’artiste est donc nécessairement initié au bouddhisme et pratiquant.

Aujourd’hui, les Thangka sont principalement réalisées au Népal. Rien que dans la vallée de Kathmandu, on compte plus de treize mille peintres Tamang : minorité ethnique dont Janam Lama fait partie. Mais les Tamang ne sont pas les seuls à perpétuer la tradition du Thangka, les tibétains et surtout les Newars sont majoritaires dans cet art, entre autres.

LE SUPPORT

• La toile est tendue sur un châssis en bois par des cordelettes, puis enduite d’un mélange fait de craie, de kaolin et de colle. Elle est ensuite polie à la pierre ou à l’aide d’un coquillage jusqu’à l’obtention d’une surface parfaitement lisse. Le peintre trace alors à l’aide d’un crayon, une surface rectangulaire qui délimite l’espace dans lequel il va placer le personnage principal.

• Les proportions de ce dernier sont fixées exactement d’après les normes fournies par les textes sacrés tels que le « Kalachakra Tantra ». Ensuite le peintre repasse les traits à l’encre et attribue les différentes surfaces de la toile aux couleurs qui seront ensuite appliquées par des élèves ou apprentis.

LES COULEURS

• Les couleurs sont nécessairement minérales ou végétales (lapis-lazuli pour le bleu, le cinabre pour le rouge vermillon, du soufre pour le jaune, du jade pour le vert, des pétales de fleurs pour le rose). On obtient la couleur or à partir du minéral pur, qui, une fois nettoyé et lavé, est broyé puis mélangé à de la colle d’origine animale (obtenue à partir de peaux de yaks), et conservé dans des petits récipients.

LA REALISATION

• On applique d’abord les couleurs qui constituent le fond de la toile : ciel, nuages, paysage…Ensuite on peint la fleur de lotus qui sert traditionnellement de support et de siège au personnage principal dont on peint ensuite les vêtements et le corps. En tout dernier lieu, on exécute les yeux du personnage sacré pendant une cérémonie que l’on nomme précisément « l’Ouverture des Yeux ». Lorsque la peinture est achevée, elle est encadrée de brocart bleu dont les proportions sont aussi fixées selon des normes strictes (les brocarts jaunes ou rouges sont plus récents). Deux rubans de coton rouge tombent du haut du Thangka (ces rubans datent du temps où les Thangka étaient accrochés à la tente des nomades). Deux baguettes en bois permettent à la peinture de rester tendue.

« Posséder un Thangka chez soi a de grands bienfaits. La Thangka est destinée, entre autres, à transmettre la sérénité par la représentation : c’est ce que l’on nomme la libération par la vue ». Karma Yeshe



Et jusqu’au 24 janvier 2009, l’exposition de peinture traditionnelle bouddhique : « Tangka ».

Galerie Librairie IMPRESSIONS

– 98, rue Quincampoix – 75003 Paris – 01 42 76 01 04

Ouvert mercredi de 18 heures à 21 heures et samedi de 14 heures à 20 heures


Coordinateur de l’exposition : Guillaume HEBERT • 06 61 19 45 24

hebert.guillaume@aliceadsl.fr


Peintres traditionnels bouddhistes

JANAM LAMA

JANAM LAMA
JANAM LAMA

Janam Lama (Jawari Lal Tamang) est né en 1973 à Bethan dans le district de Ramechhap au Népal. Peintre bouddhiste et Lama lors de grandes occasions, il finit d’étudier la peinture en 1989 au Buddhist Thangka Center de Bodnath. Et, à partir de 1990, il y travailla comme artiste durant cinq années.

Être peintre, chez les Lama-Tamang (ethnie minoritaire du Népal relativement proche des tibétains), est une histoire de tradition et de transmission. Ainsi Janam Lama a bénéficié d’un héritage à la fois culturel et familial qu’il perpétue comme un accomplissement inhérent de son existence, guidé par la foi bouddhiste.

De 2000 à 2002, il exposa au Swayambhu Stupa Thangka Production Center. Et entre temps, en 2001, il créa sa propre école de peinture : le Dolma Thangka Art Center, située près du Swayambhunath : le « Temple des Singes ».

Aujourd’hui, le Dolma thangka Art Center reçoit plus d’une dizaine d’élèves apprentis âgés de 15 à 21 ans. Tous participent à la production de thangka en échange d’un salaire convenable qui permet d’aider leur famille et de subvenir aux nécessités du quotidien. Si le centre à la vocation de transmettre et d’entretenir l’art du Thangka, il est également un havre pour les plus désavantagés désirant recevoir un enseignement artistico spirituel et acquérir une solide expérience en vue d’une autonomie professionnelle.
Par ailleurs, Janam Lama est parfois appelé pour réaliser des fresques pour différents monastères de la vallée. Actuellement, il participe à la construction d’un Stupa dans son village natal.

Janam Lama est reconnu aujourd’hui pour dispenser un enseignement de qualité et produire des Thangka de très bonnes factures. Mais devant les difficultés existentielles auxquelles il doit faire face, et la concurrence prépondérante dans la vallée de Kathmandu, Janam Lama mérite tout notre soutien. En outre, cette exposition est organisée en partie au profit du Dolma Thangka Art Center.

Karma Yeshe

Karma Yeshe est né le 10 avril 1966 au Bhoutan. À 10 ans, sous les conseils de son oncle : le Vénérable lama Sherab Dordjé, il partit étudier la peinture à Thimphu : capital du Bhoutan. Et plus tard, il se rendit au Népal à Bodnath pour approfondir l’art de la peinture bouddhique pendant plusieurs années auprès du Maître Kunzang.

Karma Yéshé a reçu deux transmissions, Karma kagyu (Karma Gardri, technique de Thangka roulées pour les nomades) et Nyingmapa (la plus ancienne des traditions du bouddhisme tibétain).

Aujourd’hui, Karma Yeshe vit en France. Depuis 1986, il œuvre pour la congrégation Dashang Kagyu Ling en Saône et Loire au « Temple des Mille Bouddhas » où il réalise entre autres des Mandala géants qui orneront les plafonds, de grandes fresques murales, et des Thangka destinées aux pratiques de méditation.

Karma Yeshe est aussi expert dans le dessin et la réalisation de Mandala éphémères de sable coloré. Tous les ans, il accomplit avec des Lamas un Mandala de sable de deux mètres de diamètres au « Temple des Mille Bouddhas », et d’autres, de taille plus modeste pour différentes manifestations culturelles comme à Bâle, Amiens, Lyon…
Karma Yeshe enseigne également l’art du thangka dans le cadre de l’association « Pigments et Arts du Monde » à Paris et organise régulièrement des stages.

Après Dix-huit années d’étude et de pratique, Karma Yeshe est aujourd’hui un Maître avéré et incontesté dans la peinture traditionnelle bouddhique.

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