C’EST OFFICIEL. L’EDF a reçu l’autorisation formelle du gouvernement, le 11 avril 2007. Le décret publié par le journal officiel permettra à l’électricien français de construire le réacteur EPR (european pressurized reactor) de 3ème génération, à Flamanville (Manche). A quelques jours de l’élection présidentielle, le sujet, fortement décrié par nombre de candidats, n’a pas manqué de s’attirer les foudres de certains. Dominique Voynet (Les Verts) taxe la décision gouvernementale de « mépris » face à l’opinion populaire.
La mobilisation de dizaine de milliers de manifestants « anti EPR » le 17 mars 2007, disséminés dans 5 villes de l’hexagone n’aurait donc pas eu d’écho. François Bayrou (UDF), armé du soutien de l’ex-candidate de la ligne écologique Corinne Lepage, annonce un moratoire temporel sur la décision officielle, dès le lendemain de son élection à la présidence de la République. Comme au parti socialiste de Ségolène Royal, il est d’avis d’engager les Français dans un « vrai » débat.
Pierre Gardonneix (Pdg d’EDF) essuie les critiques. Sans tarder, la réplique fuse. Si le dossier est brûlant, il relève de la défense commune de l’indépendance énergétique. De la France d’abord, de l’Europe ensuite. Puisque la hausse du prix du baril de pétrole tend à s’affirmer, il fallait investir dans la relance du programme nucléaire.
La construction du réacteur nucléaire, dont le marché a été attribué au trio d’entreprises Bouygues, Alstom et Areva ne sera pas effective avant la fin 2007, pour une activité opérationnelle aux alentours de l’année 2012.
Le projet correspond à une vague de remplacement des 19 centrales nucléaires vieillissantes, dont la première a vu le jour il y a quelques quarante ans, à Fessenheim (Alsace). En pratique, la technologie nouvelle de l’EPR se mettrait au profit des centrales pour assurer une meilleure sécurité et générer moins de déchets radioactifs.
Le débat sur l’orientation énergétique du pays a été relancé et pourrait bien altérer les lignes officielles d’aujourd’hui, après les élections présidentielles.
Magali Lacroze, pour www.buddhachannel.tv