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Le combat du 17eme Karmapa

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Ogyen Trinley Dorje est l’un des plus grands chefs du bouddhisme tibétain, il est considéré par certains comme le 17ème Karmapa. A noter que d’autres disciples reconnaissent un karmapa différent : Trinley Thayé Dorjé. Issus de la lignée des Kagyupas, les maîtres spirituels (karmapa) se réincarnent de génération en génération. C’est la première fois que le 17ème karmapa Ogyen Trinley Dorje met les pieds sur le sol français depuis son aïeul.

Ogyen Trinley Dorje a grandi dans une famille de nomades, du Nord-Est du Tibet. Grâce aux instructions du 16ème karmapa il a été retrouvé et reconnu comme étant le 17 ème Karmapa en 1992, à ses 7 ans, par le dalaï-lama Tenzin Gyatso. Ogyen Trinley Dorje s’affirme déjà comme protecteur de l’environnement. A l’avenir, cette figure de paix pourrait devenir emblématique pour ses positions écologiques.

L’environnement : un enjeu crucial


Le bouddhisme est apparu au 5ème siècle avant JC en Inde. Grâce à la naissance du premier bouddha Siddhartha Gautama dit « shakyamuni » ainsi qu’à ses enseignements, tout être sensible doit être respecté. La mère du Bouddha Shakyamuni s’appuya sur un arbre au moment de sa naissance, il atteindra l’éveil sous l’arbre de la bodhi et mourut entre deux sâlas, arbres présents dans le sud de l’Himalaya. En ce sens, la nature est omniprésente dans la culture bouddhique : « On peut lire dans les sutras et les tantras quels sont les bénéfices résultant de la protection des endroits sacrés. Il en va de même pour la terre. La terre est en danger et a besoin de notre aide ; (…) Chaque jour il est bon de renouveler notre engagement à protéger l’environnement, que l’on soit laïc ou monial. » explique le 17ème karmapa. Pour le maître spirituel, le manque d’éducation est une des principales causes du réchauffement climatique : plus on s’intéresse à la nature, plus on l’aime et on en prend soin. Le 17ème karmapa est conscient que c’est au Tibet que la plupart des grands fleuves d’Asie, tels que le Brahmapoutre, le Gange, l’Indus, l’Irrawady, le Mékong, le Salween, le Yangzi et le Fleuve Jaune prennent source. Si la foret est détruite dans cette région du monde, toute l’Asie sera touchée. L’écosystème hydraulique doit fonctionner normalement pour éviter de grandes catastrophes naturelles car ce sont les arbres qui protègent les cours d’eau. A travers ses propos, il souhaite sensibiliser le monde sur la préservation des ressources planétaires.Le maître spirituel s’insurge aussi des fermes industrielles d’élevage, des engrais, des pesticides et de l’appauvrissement des sols qui en découlent. Il souhaite remettre en cause ces méthodes d’agriculture et il n’a pas tort, sachant que l’élevage est le premier pollueur au monde. Il s’exprime alors ainsi : « Les fermes industrielles se développent en nombre, et tout ce bétail produit du fumier et du gaz méthane qui pollue l’atmosphère, et salie la nature. Il est vraiment nécessaire de réfléchir à tout cela. ». Sans compter que le dernier Karmapa est conscient que l’énergie est régisseuse du monde. Favoriser les énergies renouvelables c’est aussi permettre au Tibet l’indépendance et la paix : « Les monastères devraient faire de leur mieux pour utiliser l’énergie solaire et éolienne, et ainsi réduire leur dépendance à des types d’énergies néfastes. Il y a beaucoup d’options dans l’Himalaya en matière d’installations solaires et éoliennes. Veuillez étudier cette possibilité plus soigneusement » poursuit-il.

Leçon de sagesse pour le monde entier


La liste rouge mondiale (version 2015.4) répertorie les espèces en voie de disparition. Sur les 79 837 espèces étudiées, 23 250 sont menacées d’extinction. La France est l’un des 10 pays-hôte du plus grand nombre d’espèce menacées : 1 118 espèces sont présentes sur le territoire en métropole et en Outre-mer. La liste ne s’arrange pas, un tiers des oiseaux d’Amérique du Nord sont menacés. Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations Unis et initiateur de la COP21 tire aussi la sonnette d’alarme : « La biodiversité et les services rendus par les écosystèmes sont les fondements mêmes de la vie sur Terre. Les moyens de subsistance et le bien-être des hommes partout dans le monde en dépendent. Nous devons absolument protéger la biodiversité et empêcher qu’elle continue de s’appauvrir, afin de garantir notre avenir collectif », écrit-il. La biodiversité ne cesse d’être détériorée malgré les engagements, il poursuit : « Seulement 15 % des pays sont en voie d’atteindre les objectifs d’Aichi relatifs à la diversité biologique d’ici à l’échéance de 2020. » Ainsi, un message de paix stratégique est porté par le 17ème Karmapa, protéger son environnement c’est investir pour un monde meilleur. Tiraillé entre crise politique, crise financière et violence, le Tibet semble être l’image des catastrophes écologiques majeures.

Maïlys Kerhoas pour buddhachannel.tv

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