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Cinéma — Poetry, de Lee Chang-dong

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Et si la poésie pouvait guérir des maux ? Voilà sûrement le propos de Poetry, petite perle découverte à Cannes cette année et qui a fait chavirer le cœur des plus insensibles. Une vieille dame qui s’intéresse à la poésie, un petit-fils qu’elle tente de protéger alors qu’il est soupçonné de viols, les malheurs des uns et la vie des autres : Poetry ne ferme à aucun moment les yeux sur la difficulté du monde mais tente quand même d’en extraire la substantifique moelle.

Porté depuis déjà longtemps sur l’humain (ceux qui ont vu Secret Sunshine comprendront), Lee Chang-dong continue à tisser sa magnifique et tendre toile, au gré d’un cinéma épuré, rempli de grâce, et de désespoir mêlé d’amour. Tout à tour naturaliste ou impressionniste, il filme comme on peint une toile, par touches successives, avec la beauté du geste et le talent de ne rien dire pour mieux montrer. Et il révèle Yoon Jung-hee, la plus grande actrice de son pays et -on comprend rapidement pourquoi en la voyant-, à la fois forte et fragile, tendre comme la grand-mère dont on a tous rêvé.

D’où 2 h 20 qui passent comme dans un rêve, avec leurs moments dramatiques, contemplatifs ou même burlesques. Poetry est en cela un grand film de metteur en scène, une petite musique qui vous prend au coeur, qui vous attire et vous émeut. Certains diront que Lee Chang-dong est le meilleur des descendants d’Ozu. C’est en tout cas un auteur à part, essentiel et si unique dans le cinéma d’aujourd’hui.

Poetry, de Lee Chang-Dong

Avec Yoon Jung-hee, David Lee, Ahn Naesang

Durée: 2h19

En Salles depuis le mercredi 25 Août


Source: L’Express

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