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Kerouac, le vagabond bouddhiste

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C’est à travers Thoreau, qui fut au siècle dernier le premier écrivain américain à s’intéresser de près aux enseignements de Shakyamuni, que Kerouac découvre le message du Bouddha. Puis en 1953 – il est alors âgé de 31 ans – Allen Ginsberg met entre ses mains les célèbres Essais sur le bouddhisme zen, de D.T. Suzuki. Kerouac se plonge alors dans les écrits bouddhistes – des sutras du Bouddha aux ouvrages récents de vulgarisation en passant par ceux des maîtres chinois. Catalyseur de sa propre quête mystique, jusqu’alors très imprégnée du catholicisme fervent de sa mère, le bouddhisme sert aussi d’argument métaphysique contre l’évolution de la société américaine.

Un inédit, Dharma (la loi bouddhiste, en sanskrit), éclaire en profondeur cet engouement. Entamé comme une série de notes destinées à Allen Ginsberg, le texte est devenu au fil des mois un véritable journal spirituel. Ecrit entre décembre 1953 et mars 1956, cet ouvrage au premier abord déconcertant se révèle comme une composition baroque, où de nombreuses méditations personnelles côtoient des récits de rêves, des petites annotations banales, quelques poèmes superbes, des haïkus et d’innombrables citations des auteurs qui nourrissent la vie intérieure du poète. Kerouac fait ainsi dialoguer Bouddha avec Lao-tseu, Augustin, Thomas d’Aquin, Ignace de Loyola… mais aussi Dostoïevski, Joyce, Balzac ou Shakespeare.
Ce livre a été écrit parallèlement à Visions de Gérard, le roman consacré à son frère aîné, mort à l’âge de 7 ans, quand lui-même n’en avait que 4. Peut-être faut-il chercher dans ce drame, qui a profondément marqué Kerouac, la source de son subit intérêt pour le bouddhisme. «Toute vie est remplie de chagrin», écrit-il d’ailleurs au début de Dharma,citant la première des quatre NoblesVérités enseignées par le Bouddha.

Auteur: Frédéric Lenoir

Dharma, par Jack Kerouac.

Trad. de l’américain et préfacé par Pierre Guglielmina.

Fayard, 420 p., 250 F.


Source: L’Express

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