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Révérence à Bouddha

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En cette fin février, le créateur de « Blanche-Neige », son dernier triomphe, a pris ses quartiers d’hiver à l’Opéra Bastille. Inspiré du roman de Hermann Hesse, « Siddharta » raconte la vie de celui qui allait devenir l’initiateur du bouddhisme en Inde.

A midi pile, Preljocaj attaque les répétitions avec les étoiles Nicolas Le Riche, Jérémie Bélingard ou des premiers danseurs comme Alice Renavand et Stéphane Bullion. Au sol trône un lingot de faux or géant siglé Opéra de Paris. Il est l’œuvre du plasticien Claude Lévêque, auteur du dernier pavillon français à la Biennale de Venise. Pour son décor, pas de traces de Bollywood ou de palais indiens. Le Riche et Renavand entament un duo sur ledit trésor…

La qualité du mouvement des bras enchante, mais Angelin cherche le geste juste. Reprend, montre, réfléchit à voix haute. Il sait tous ses pas par cœur, se glisse à la place de la danseuse pour éprouver la sensation et ajuster la chorégraphie aux corps des interprètes. Son discours est à son image : il parle de « tricher pour gagner un peu de temps ou quelques centimètres », ou d’« écraser le mouvement pour qu’il arrive ». Et parfois lâche des onomatopées ! « Boum ! » A chacun de traduire…

PRELJOCAJ AIMERAIT FAIRE «VOLER» SES DANSEURS

Siddharta-1.gifNicolas Le Riche, habitué de l’univers de Preljocaj, est précis. Il sera un des Siddharta, ce jeune homme d’une caste noble qui, à l’âge de 29 ans, prend conscience de sa condition d’homme et quitte son monde, palais, femme et enfant. Il va errer, choisissant la méditation pour accéder à l’Eveil. « J’ai pensé à cette quête de spiritualité qui nous habite tous. Alors, pour l’incarner, quoi de mieux que le corps », dit Angelin Preljocaj.

«Tu n’as pas été audacieuse, lance-t-il à Alice Renavand. Si à un moment tu ne sens pas l’équilibre, on n’y arrivera pas. » Il n’élève jamais la voix, met en confiance. Et finit par obtenir ce qu’il veut : un face-à-face d’une rare sensualité. Dans une autre partie de Bastille, un groupe de garçons manient des bâtons : il s’agit d’imaginer une danse physique, avec des effets d’élévation en pointant l’objet au sol. Preljocaj rejoint ses troupes, son regard très vif ne perd rien de la répétition. Il se murmure qu’il aimerait faire « voler » ses danseurs. Rien de moins facile. A quelques jours de la première, le temps manquera-t-il ?

En attendant, le chorégraphe donne dans le tricotage chorégraphique : il sait que, de fil en aiguille, il n’y aura que fluidité sur scène pour conter la vie d’un sage qui apportera le bouddhisme au monde.

Philippe Noisette – Paris Match

Source: www.parismatch.com

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