24.11.2009
A flanc de montagne, dans la région du Zanskar au Tibet, vit une communauté de moines bouddhistes. La Française Marianne Chaud, qui parle tibétain, a passé trois mois avec eux et est revenue avec un beau film, aussi modeste que surprenant. Elle évite le travers de l’exotisme, notamment par le choix qu’elle fait d’assumer sa présence, laissant entendre sa propre voix dans le film.
A la fois familière et respectueuse de ses hôtes, elle nous fait partager la vie de cette petite communauté, rencontrer certains de ses représentants, rendant sensible la singularité de leur rapport au monde, et le fonds commun qu’ils partagent avec l’humanité entière.
Inscrit dans les paysages arides et majestueux des montagnes tibétaines enneigées, Himalaya, le chemin du ciel est centré sur les enfants moines, et en particulier sur l’un d’entre eux, Kenrap, huit ans, qui se vit comme la réincarnation d’un vieux moine. Dans les galeries du monastère, de sa toilette du matin à l’eau froide, par -20° C à son cours de philosophie, pendant qu’il fait la vaisselle ou joue avec ses amis, jusque dans sa famille, où il passe quelques jours de vacances, elle le suit, parle avec lui, le fait parler.
Le portrait d’un enfant se dessine, joueur, rieur, mais convaincu en même temps qu’il est un vieux sage. « Cet enfant est insupportable ! », peste-t-il ainsi à l’endroit d’un de ses camarades, avec lequel on le voit, plus tard, combattre à l’épée avec un bout de bois, déchaîné dans le rôle du gentil contre le méchant.
– Film documentaire français de Marianne Chaud. (1 h 05.)
Isabelle Regnier
Source : www.lemonde.fr