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Feux de forêt en Grèce — Une urgence culturelle et écologique

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24.08.2009

Quatre bombardiers d’eau français et six autrichiens devraient arriver prochainement en Grèce, pour enrayer le plus violent feu de forêt que le pays ait connu depuis 2007. L’Italie y adjoindra deux Canadairs et Chypre un hélicoptère anti-incendie. 600 pompiers sont déjà mobilisés sur place, assistés par des soldats.

Le brasier s’était déclaré dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22 août, près de Marathon, à une quarantaine de kilomètres d’Athènes. Depuis, et selon un bilan provisoire, 15 000 hectares sont déjà partis en fumée et des milliers d’habitants ont dû abandonner leurs habitations.

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C’est une catastrophe culturelle pour le pays (les sites archéologiques de Rhamnus ou Marathon, où l’on trouve des temples datant de 2500 ans sont menacés). Mais c’est surtout un dommage écologique énorme.

Car, si les incendies de forêt sont des événements naturels en soi, quand ils sont trop fréquents ou trop violents, ils peuvent affecter durablement la résilience écologique de l’écosystème. En d’autres termes, la forêt sera incapable de retrouver un fonctionnement et un développement normal après la perturbation : elle ne pourra pas se reconstituer.

En outre, un tel incendie apporte son lot de pollutions exceptionnelles. Une pollution de l’air, tout d’abord, avec l’émission d’hydrocarbures aromatiques polycycliques, de goudrons et de suies cancérigènes. Pire encore, en brûlant, les arbres ayant accumulés des métaux lourds (du plomb ou du mercure, contenus dans les munitions de chasse par exemple), peuvent les libérer car ils sont extrêmement volatils.

Ajoutons à cela l’augmentation de gaz carbonique (important gaz à effet de serre) durant ces épisodes.

La prévention des incendies de forêt

Il faut dire que la Grèce est un pays sensible aux feux forestiers. Les températures sont souvent supérieures à 40°C, et les vents saisonniers y sont puissants. Ainsi, on estime que la surface brûlée chaque année est environ de 271 km2 (soit 0,20% du territoire entier).

Cependant, des opposants politiques, comme le leader du PC, Aleka Papariga, ou celui du Rassemblement populaire orthodoxe, Girogos Karatzaferis, pensent que le gouvernement pourrait éviter de telles catastrophes.

Dès 2000, la section grecque du Fond Mondial pour la nature (WWF) avait établi une feuille de route des mesures à prendre pour protéger l’environnement.

Il faut, par exemple, entretenir les massifs boisés (en éliminant les arbres en surnombre), créer des allées pare-feux, mettre en place des vigies, et bien évidemment assurer des mesures de sensibilisation auprès de la population. En effet, on dit généralement que l’imprudence est à l’origine de 55% des départs de feux, et la malveillance de 20%.

Coïncidence ? Greenpeace avait, quelques jours avant le début du drame grec, mis en garde contre les retombées du réchauffement climatique sur la fréquence et l’intensité des incendies de forêt dans le Sud de l’Europe.

En effet, le 23 juillet c’était une partie de la Corse qui brûlait, le 2 août, les Canaries, et aujourd’hui même, au Portugal, le feu a déjà parcouru 24 000 hectares.


Marie Koenig pour www.buddhachannel.tv

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