Accueil Espace Bouddhiste Ecologie Du coton biologique pour une meilleure qualité de vie …

Du coton biologique pour une meilleure qualité de vie …

85
0

Découverte d’une entreprise particulière

Au cours d’une visite de terrain dans la région de Malwa, à l’ouest de l’Etat du Madya Pradesh, nous nous sommes arrêtées dans un petit paradis au milieu des champs de coton où BioRe India (entreprise et association) travaille pour promouvoir l’agriculture biologique au sein des communautés tribales. Plusieurs de ces communautés sont dirigées par des activistes d’Ekta Parishad.

coton1.jpgBioRe India Limited produit et vend du coton biologique certifié. Il soutient les agriculteurs locaux pour faire pousser le coton en suivant les principes de l’agriculture biodynamique et travaille en partenariat avec eux ainsi qu’avec les clients pour promouvoir l’agriculture durable.

Depuis 2003-2004, les activités de BioRe se sont socialement développées à travers la création de BioRe Association. Actuellement, ils travaillent avec 7 à 800 villages et près de 8.000 agriculteurs à différents niveaux.

Atelier de tissage à la main

Il y a 8 mois, 2 personnes venant de Kasrawat ont été sélectionnées pour suivre une formation de tissage à la main. Ensuite, ils sont revenus au sein de leur communauté, ont enseigné ce qu’ils ont appris, et à l’heure actuelle, 17 personnes travaillent dans cet atelier. Chaque tisseur produit entre 3 et 5 mètres de coton biologique par jour.

Comment cela fonctionne t-il?

  • Réception de la matière première (coton)
  • Les femmes des Self Help Groups (association de femmes), dans les villages, filent une première fois le coton (Filage à la main)
  • D’autres femmes à l’atelier, enroulent ce fil de coton sur des bobines
  • Ces bobines sont ensuite ourdies pour obtenir de plus grosses bobines de 50 à 100 mètres de long
  • Procédé pour installer ces bobines sur la machine à tisser.
  • Tissage à la main sur ces machines
  • Obtention de tissu 100% biologique fait à la main

Education

Dans la plupart de ces villages, l’association organise des animations dans les écoles. Dans une communauté Bhilala Adivasi, ils ont construit une école en 2007 où 37 enfants suivent leurs cours en Hindi et en Anglais munis de leur livre et sac de classe fournis par BioRe.

D’autre part, au bureau de Kasrawat, ils ont ouvert un centre informatique pour faciliter l’accès à des cours pour les agriculteurs.

coton2.jpgSanté – Installations sanitaires

Cinq jours par semaine, un hôpital mobile visite les communautés pour répondre aux besoins médicaux basics des villageois. Cet hôpital mobile est un immense bus aménagé comprenant tout le matériel et le personnel qualifié
nécessaires.

Ils ont aussi mis en place dans les villages des programmes sanitaires, avec la construction de toilettes et de pompes à eau.

Etude et recherche

BioRe en collaboration avec FiBL (Institut de Recherche de l’Agriculture Biologique – Suisse, Autriche, Allemagne) mène une étude sur les différentes méthodes de culture. Ils comparent 4 types de travailler la terre: le Biodynamique (forme d’agriculture biologique basée sur une vision spirituelle du monde et développée par l’anthroposophe allemand Rodolf Steiner), le Biologique, le Conventionnel et les OGM. Cette étude s’étend sur 10 ans.

Réduction de l’émission de carbone

BioRe met en place dans les villages des systèmes de Biogaz (production de gaz à partir de la méthanisation d’un mélange de fumier et d’eau, les restes sont utilisés comme composte) et de fourneaux sans fumée (insertion dans le fourneau d’un long tuyau qui permet à la fumée d’être conduite hors de la pièce).

BioRe – Ekta Aadivasi Pariyojana: deux associations qui défendent les mêmes valeurs.

En 2005-2006, un projet d’agriculture biologique soutenu par BioRe et Ekta a commencé avec 118 agriculteurs et une surface de champs de coton bio de 231 acres. L’année suivante, les agriculteurs ont du faire face à des conditions climatiques très difficiles (fortes pluies) ce qui à eu de lourdes conséquences sur les récoltes. A ce moment, BioRe et Ekta ont renforcé leur soutien envers les agriculteurs en leur fournissant les semences nécessaires pour planter des cultures vivrières ce qui a eu un impact positif sur les villageois qui se sont sentis plus forts qu’auparavant.

coton3.jpgAujourd’hui, BioRe et Ekta travaillent avec plus de 400 agriculteurs de 18 villages et la surface des champs de coton bio est de 1040 acres. Ce projet comprend deux volets principaux : les droits à la terre et le développement de la terre.

Pour passer de l’agriculture conventionnelle à l’agriculture biologique, des cultivateurs de différentes communautés ont été sélectionnés pour suivre des formations sur la culture biologique des terres et ont ensuite transmis leurs nouvelles connaissances aux autres agriculteurs de leur village. Ils ont aussi participé à différents ateliers sur les droits à la terre.

Un des outils utilisés pour les formations est l’Evaluation Rurale Participative (PRA). La PRA est une série de méthodes et d’approche participatives qui s’appuie sur les connaissances locales et qui permet à la population de conduire elle-même leur évaluation, analyse et planification. La PRA utilise des animations et des exercices de groupe pour favoriser l’échange et le partage des informations, des analyses et des actions entre les différentes parties. Bien qu’à l’origine cet outil ait été développé pour être utilisé en zone rurale, il peut aussi être employé avec succès dans plusieurs contextes, permettant aux formateurs en développement, aux fonctionnaires du Gouvernement, et aux populations locales de travailler ensemble pour répondre aux besoins de développement local.

Dans ces villages, les agriculteurs ont appris comment faire du composte et autres fertilisants naturels, quels arbustes ou plantes sont utiles de faire pousser à côté des cultures pour éviter les nuisibles, comment ne pas épuiser les ressources du sol, etc.

Ils ont aussi compris tous les bienfaits de l’agriculture biologique, notamment que malgré le fait que la première année, le rendement soit plus faible, la qualité de la terre s’améliore et les années suivantes le rendement sera meilleur en terme de quantité et de qualité alors que leurs coûts de production diminuent. D’autre part, l’eau est plus saine ainsi que la santé des villageois. Tous ces facteurs font diminuer l’exode rural et leur donne la force de lutter pour leurs terres.

Par Elodie pour Ekta Parishad

Previous articleDe Times Square à Harlem, les fans de Michael Jackson le disent éternel
Next articleAngkor – une nouvelle hypothèse sur la chute de l’ancienne cité khmère.