DES CENTAINES DE BOUDDHISTES ACCLAMENT LA VENUE DU 17EME KARMAPA A WOODSTOCK [[Traduit de l’Anglais par Hélène LE, pour www.buddhachannel.tv ]]
21.05.2008
WOODSTOCK, USA – Le rugissement d’une corne à peigne double amène la foule à ses pieds. L’impatience grandit alors qu’ils attendent, les mains crispées, étirés de tout leur long pour apercevoir l’un des grands dirigeants mondiaux du bouddhisme tibétain pénétrer la salle sanctuaire de ce monastère en sommet de montagne.
Le maître enseignant remercie ses fidèles d’un regard. Il fait un détour et prend place devant une statue de Bouddha dorée, haute de 11 pieds. Il a l’air solennel. Il a 22 ans.
Cette cérémonie à Woodstock était attendue par certains depuis des décennies. Le dirigeant, Ogyen Trinley Dorje, est vénéré comme Sa Sainteté le 17ème Karmapa. Il dirige la secte Kagyu du Bouddhisme tibétain.
D’aucuns spéculent qu’il pourrait bien succéder un jour au Dalai Lama, et devenir l’icône dirigeante de sa foi, sous les projecteurs du monde depuis la répression récente des manifestations au Tibet, par la Chine.
Le Karmapa visite son siège nord-américain à Woodstock cette semaine, une étape de son premier voyage aux États-Unis. C’est une véritable chance pour les Bouddhistes américains, dont des dizaines sont de la région d’Albany, de voir un homme dont la vie quasi-mythique a déjà fait l’objet de trois biographies.
Dans la tradition bouddhiste, chaque Karmapa est une réincarnation de son prédécesseur. En 1992, le Dalai Lama reconnaissait un jeune garçon au Tibet, comme le 17ème Karmapa. Quelque sept années plus tard, ce garçon, Ogyen Trinley, gagnait une renommée internationale pour sa fuite à travers les Himalayas de la Chine vers l’Inde, qui lui valut le statut de réfugié. Le gouvernement indien l’avait empêché de voyager hors de ses frontières jusqu’à aujourd’hui, à cause des relations tendues avec la Chine.
Avoir enfin le Karmapa au sein de son siège nord-américain est une expérience qui nécessitera des semaines de méditation pour l’apprécier pleinement, affirme Eva Marks-Curatolo, aide-enseignante de Scotia.
« D’un certain point de vue, c’est comme Noël – le Père Noël est là, et vous êtes excité », s’enthousiasme t-elle mardi dans le bus vers Meads Mountain, parti du monastère Karma Triyana Dharmachakra, dans les Catskills, à environ une heure au Sud d’Albany.
Elle a eu la chance de le voir.
En 2006, le Dalai Lama s’est exprimé devant des milliers de personnes à Andy Lee Field. Mais l’événement du Karmapa à Woodstock, dont on attendait qu’il amènerait plus de 1000 personnes, est accessible seulement sur invitation. Le Département d’État s’est chargé de la protection. Le monastère s’est changé pour l’occasion en forteresse. Sa Sainteté n’a donné aucune interview. On a demandé aux journalistes de ne pas crier de questions.
A cause de cela, des Bouddhistes locaux qui n’avaient pas d’invitations, comme Tashi Palden, ont du se démener pour trouver un moyen de rentrer. Palden, propriétaire d’une boutique tibétaine de souvenirs sur Madison Avenue, est tibétain. Son père est mort au Tibet une semaine auparavant.
« Je dois le voir – Karmapa », a dit Palden, 35 ans, cette semaine. « Karmapa est un homme saint, et il peut aider mon père d’une manière spirituelle ».
En ce mardi, à Woodstock, c’est une cérémonie de consécration dans la salle du sanctuaire, immortalisée dans le film de Martin Scorsese « Kundun », qui commence la journée. Cette structure n’existait pas lorsque le prédécesseur du Karmapa est venu en visite en 1980.
La salle est plus petite que nombre de sanctuaires d’église. Ce fut une expérience riche de sens pour les centaines de chanceux à l’intérieur : encens, chants, tambours, gong, robes bordeaux, murs décorés de fleurs de lotus, peintures de grands maîtres.
La plus âgée traverse la foule. Susan Pasternack, juive de naissance, 65 ans, a connu le Bouddhisme il y a 30 ans, lors d’une marche à Woodstock, où elle vit. « Voulez vous changer votre vie? » lui a crié quelqu’un. « Prenez une femme de ménage bouddhiste ».
Dean Hill, 36 ans, analyste législatif de Slingerlands, trouve que le Karmapa lui-même « semble plus âgé qu’il ne l’est ». Hill l’a vu sur YouTube et en DVD.
Quoi qu’il en soit, son éducation n’a pas été typique, commente Sara Cintron-Schultz, 19 ans, du Connecticut.
« Alors que je sortais, que je regardais la Télé et avais des activités d’adolescente », commence t-elle, « il étudiait de manière intensive ».
Vous pouvez joindre Parry au 454-5057 ou par courriel sur mparry@timesunion.com.
Par Marc Parry
Source : Albany Times Union