Le 12 octobre 2006, un groupe de femmes et d’hommes de différentes traditions bouddhistes a fondé à Strasbourg l’Association « Sakyadhita France », branche française de l’Association internationale de femmes bouddhistes « Sakyadhita International ».
Les travaux et actions de l’association « Sakyadhita » (les « filles de Sakya », formule traditionnelle pour désigner les disciples féminines du Bouddha) sont déjà bien connus dans les aires anglophones et germanophones, mais ils le sont infiniment moins en France, alors qu’il s’agit du pays en Europe qui compte le plus de centres, de pratiquants et de personnes intéressées par le bouddhisme.
La principale organisation internationale de femmes bouddhistes, « Sakyadhita » a été fondée à la fin de la première Conférence Internationale des Femmes Bouddhistes, qui s’est tenue en 1987, en Inde, à Bodhgaya. Elle constitue une alliance de femmes de nationalités et de traditions bouddhistes différentes, dédiées à la transformation du mode de vie des femmes dans les sociétés où fleurit le bouddhisme, afin de promouvoir leur bien-être et de faciliter leurs activités pour le bien de tous.
Voici comment cette association présente sa vocation et ses objectifs :
« Au VIe siècle av. J.-C., le Bouddha a déclaré qu’hommes et femmes possédaient le même potentiel spirituel, ce qui tranchait avec les points de vue en vigueur, définissant la femme en termes de fonctions biologiques et de main-d’oeuvre.
La reconnaissance de l’égalité spirituelle confère au bouddhisme une place unique parmi les principales religions.
En dépit de cette philosophie égalitaire, malheureusement, dans la plupart des sociétés de culture bouddhique, les femmes bouddhistes (elles sont 300 millions dans le monde, dont plus de 130 000 moniales) ne jouissent pas des mêmes chances que les hommes ; pour un très grand nombre, elles vivent dans la pauvreté et n’ont pas accès à l’éducation ou aux structures qui soutiennent la pratique bouddhiste. Bien que le Bouddha ait affirmé que leur potentiel spirituel était identique à celui des hommes et qu’il ait établi l’ordination monastique des femmes, on a assisté, au cours de la diffusion du bouddhisme au-delà des frontières de l’Inde, à la persistance de schémas de domination masculine.
De nos jours, ce n’est qu’au sein de trois traditions bouddhistes (chinoise, coréenne et vietnamienne) que les femmes peuvent recevoir une ordination dont le statut est le même que pour les hommes.
Les membres de Sakyadhita oeuvrent à la réalisation de l’équité hommes / femmes dans le bouddhisme, c’est-à-dire à l’obtention, pour les femmes bouddhistes du monde entier, de l’égalité des chances en matière d’éducation et de formation. Ils apportent une aide afin qu’elles développent leur potentiel, en tant qu’érudites, pratiquantes, enseignantes, avocates, artistes, membres ou organisatrices de mouvements associatifs, personnes compatissantes engagées dans le domaine social…»
Les objectifs de Sakyadhita
– Établir une alliance internationale de femmes bouddhistes.
Faire progresser le bien-être spirituel et temporel des femmes dans le monde.
– Oeuvrer à l’égalité hommes / femmes en matière d’éducation, de formation, d’infrastructures et d’ordination bouddhistes.
– Promouvoir l’harmonie et le dialogue entre les diverses traditions bouddhistes et avec les autres religions.
– Encourager la recherche et la publication de travaux sur des sujets intéressant les femmes bouddhistes.
– Favoriser l’action sociale compatissante, orientée vers le bien de l’humanité.
– Promouvoir la paix mondiale au travers des enseignements du Bouddha.
Sakyadhita France
Cette association a pour vocation première de faire connaître les buts et activités de Sakyadhita International en France.
Pour ce faire, un important travail de traduction des textes et informations s’avère nécessaire, ces textes n’étant pour le moment disponibles qu’en langue anglaise ou allemande. Ces textes seront par la suite consultables sur le site Internet www.sakyadhita-europe.org que « Sakyadhita France » partagera avec les autres branches européennes de Sakyadhita.
Toute personne souhaitant participer aux travaux de traduction ou apporter une contribution ou des informations ayant trait aux femmes dans le bouddhisme, est la bienvenue.
Le site Internet fournira également des informations concernant les projets humanitaires (soutien pour des monastères – aides à la construction de bâtiments – amélioration de l’accès à l’éducation et octroi d’un niveau de vie correct des jeunes femmes et des moniales).
Un sujet qui tient particulièrement à coeur de l’organisation « Sakyadhita » est celui de l’ordination des femmes, tout particulièrement celui de la pleine ordination dans la tradition du bouddhisme tibétain. Dans ce domaine, il n’existe que peu d’informations, très souvent imparfaites, voire incorrectes. C’est pourquoi « Sakyadhita France » soutient d’ores et déjà avec beaucoup de conviction le premier congrès mondial consacré au Vinaya qui se tiendra en 2007 à Hambourg, en Allemagne, du 18 au 20 Juillet, et auquel participera notamment Sa Sainteté le Dalaï Lama (voir le site : www.congress-on-buddhist-women.org).
Un souhait particulier enfin est de participer activement à des échanges interreligieux.
L’adhésion à Sakyadhita France n’est nullement réservée aux seuls pratiquants Bouddhistes.
Pour les personnes intéressées par ces sujet, ou pour celles et ceux qui aimeraient participer aux travaux et actions de l’Association, l’Internet se présente comme un lien particulièrement utile, tout comme une plate-forme permettant de trouver, d’échanger et de partager toutes informations utiles.
Les informations diffusées sur le site Internet www.sakyadhita-europe.org feront l’objet d’une traduction en langue française pour faire connaître aux français tous les thèmes traités sur le site Sakyadhita International ainsi que des thèmes plus spécifiques à la France. Ainsi, « Sakyadhita France » aimerait par exemple rajouter à la liste des enseignantes du Dharma, toutes celles qui enseignent en Europe, les références aux enseignements donnés en langue française par des femmes ou concernant des femmes, ainsi que les bibliographies d’ouvrages écrits par des femmes ou concernant des femmes.
Votre participation à nombre d’autres travaux sera la bienvenue.
Texte écrit par Dominique Trotignon, président de l’UBE.