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« S’il vous plaît, aidez-nous »: appels aux dons pour les sinistrés du Ladakh

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16.08.2010

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Devant la mosquée, Abdul Salam s’avance timidement du stand de collecte de fonds et tend 200 roupies, le montant de son salaire journalier de chauffeur. A Leh, des associations locales ont lancé un appel urgent aux dons pour les sans-abri menacés par l’hiver imminent.

Comme Abdul Salam, la population de la ville principale du Ladakh, région himalayenne du nord de l’Inde touchée par des inondations exceptionnelles, tente d’aider dans la mesure des ses moyens les quelque 800 familles qui ont tout perdu dans les coulées de boue.

L’association de la communauté musulmane de Leh a installé un stand au coeur de la ville et des volontaires se relayaient dimanche pour mettre dans des petits sachets des bonbons envoyés par des habitants de New Delhi et destinés à 2.000 enfants à la rue.

Selon les autorités locales, 5.000 personnes ont été touchées.

« En cinq jours, nous avons collecté 500.000 roupies (environ 8.000 euros), dont 30.000 pour la seule journée de vendredi », jour de la prière pour les musulmans, se félicite Nissar Ahmad, volontaire de l’association.

« Nous avons distribué de la nourriture, dont 50 kg de riz, et des vêtements. Pendant le ramadan, les gens pensent que leur mission est d’aider les autres », souligne-t-il. Au Cachemire indien à majorité musulmane, dont le Ladakh est le plus grand district, le ramadan a débuté jeudi.

A cent mètres de la mosquée, un temple bouddhiste a lui aussi dressé son stand devant une affiche qui implore:  » S’il vous plaît, aidez-nous ».

« Grâce à l’argent recueilli, nous avons distribué du riz, de l’huile de cuisson, des vêtements », détaille le secrétaire général de l’association bouddhiste du Ladakh (LBA), P.T. Kunzang. Le Ladakh à majorité bouddhiste abrite aussi de nombreux réfugiés tibétains.

Un panneau avec des articles de presse consacrés aux inondations qui ont fait 189 morts — dont cinq Européens — et 400 disparus, et des photos de corps couverts de boue attire une foule de locaux.

Une femme en tenue traditionnelle, longue robe en drap gris et chaussures de montagne, fait une prière, les yeux clos, en joignant les mains devant les photos de la tragédie.

La LBA a aussi mis une annonce pour demander aux touristes étrangers d’emmener leurs enfants jouer avec ceux qui n’ont plus rien.

« Mais le principal défi est la réhabilitation de la population déplacée parce que nous sommes limités dans le temps. L’hiver approche: dans un mois, il fera déjà froid. Et ça, c’est le travail du gouvernement », juge P.T. Kunzang.

Les volontaires de la Croix-Rouge indienne font eux aussi tout leur possible pour fournir de l’eau potable et des installations sanitaires, et même pour « restaurer les liens familiaux », selon un volontaire, Kaustubh Kukde.

Après les inondations, des ouvriers du Bihar, à des milliers de kilomètres de là, et des touristes étrangers ont pu parler à leur famille grâce à des téléphones prêtés par la Croix-Rouge.

Dans le bas de Leh, totalement dévasté, des familles déjeunent en silence sous une bâche de la police, à l’endroit où elles habitaient il y a encore dix jours. Plus de quarante personnes ont été emportées avec leurs maisons et il ne reste que des vêtements éparpillés au milieu de fils de fer.

« Elles pourront rester là jusqu’à la fin du mois mais après, ça dépend des conditions météorologiques », lâche un policier, Punchok Angchok. Au Ladakh, les hivers, extrêmement rigoureux, peuvent faire chuter les températures à moins 30 degrés.

Dans son bureau, l’adjoint au maire chargé des opérations de secours, T. Angchok, reconnaît que « la principale tâche est la réinstallation des familles », en dépit de la distribution de 700 tentes et de 5.000 couvertures.

Après avoir demandé une aide financière au gouvernement fédéral, les autorités locales attendent impatiemment l’arrivée mardi du Premier ministre, Manmohan Singh.

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Source: AFP

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