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Maître Dôgen — Faut-il avoir un Maître?

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MAÎTRE DÔGEN : FAUT-IL AVOIR UN MAÎTRE?


GAKUDO YOJINSHU, texte N°5 de Maître Dôgen

Master_Dogen1.jpgUn ancien aurait dit  » si votre aspiration du début disparaît, alors tous les efforts que vous mettez dans votre pratique seront vains « . Comme il disait vrai ! La profondeur de la pratique dépend essentiellement de la valeur de l’instructeur.

Le disciple peut être comparé à une pièce de bois de qualité et le Maître à un charpentier. La beauté de cette pièce de bois ne peut apparaître sans une grande dextérité de la part du charpentier. Après tout, même un bois difforme peut trouver son utilité s’il est travaillé par des mains expertes. Cette analogie nous éclaire et nous fait comprendre qu’atteindre la réalisation dépend essentiellement du fait que l’instructeur soit dans le vrai ou le faux.

A ce jour, dans notre pays, de tous les prétendus Maîtres, aucun ne semble être de véritable. Comment peut-on l’affirmer ? En examinant les écrits qu’ils nous ont laissés, comme on le ferait pour juger de la qualité d’une source en puisant l’eau à son aval. Nombreux sont les Maîtres qui ont écrit des ouvrages dans le but d’éduquer leurs disciples et de propager leurs enseignements au grand public, mais on n’y trouve aucune trace de maturité. N’ayant pas atteint la compréhension de l’enseignement de base, comment auraient-ils pu s’approcher du chemin de la réalisation ? Ils n’ont fait que transmettre des mots et enseigner à chanter le nom du Bouddha. Nuit et jour ils n’ont fait que l’inventaire des richesses d’autrui sans avoir eux-mêmes un piètre sou. Voilà où nous ont amenés ces anciens.

Certains d’entre eux ont enseigné aux gens de rechercher l’Eveil hors de leur esprit et d’autres ont préconisé de désirer renaître sur une autre terre comme la Terre Pure. Par ces instructions erronées, ils ont installé la confusion et le désordre. Cela reviendrait à vous donner un médicament sans se soucier des effets secondaires nocifs. C’est comme si on vous aurait administré un poison.

Dans notre pays, il est difficile de se débarrasser de la souffrance causée par la naissance et la maladie, car personne n’a vraiment administré de bon remède et n’a soustrait les gens aux effets secondaires. Ceci est de la responsabilité du Maître mais non du disciple.

Pourquoi en est-il ainsi ? Les Maîtres ont enseigné à leurs disciples de rejeter les racines et de rechercher des bouts de brindilles. Avant d’avoir acquis une compréhension véritable, ils ont agi selon leur propre préoccupation et ont mené leurs disciples sur une mauvaise Voie. C’est désolant !

Ces Maîtres n’ayant pas compris qu’ils étaient eux-mêmes dans l’illusion, comment leurs disciples pouvaient-ils distinguer le vrai du faux ? Comme c’est triste !

La doctrine du Bouddha ne s’est pas encore répandue dans notre si petit pays et un véritable Maître n’est pas encore apparu. Si vous aspirez tout de même à apprendre la Suprême Voie du Bouddha, rendez donc visite à un Maître chinois en pays des Song et vous pourrez laisser loin derrière vous le sentier des discriminations mentales.

Si vous ne trouvez pas un vrai Maître, il serait souhaitable de ne pas pratiquer du tout.

Etre un vrai Maître ne dépend pas de l’âge, mais plutôt du fait qu’il ait pénétré le vrai Dharma et qu’il ait reçu l’authentification d’un vrai Maître.

Pour un vrai Maître, l’importance ne se situe pas au niveau des mots ou de la compréhension intellectuelle. Il doit être à même de transcender les discriminations mentales et avoir une énergie hors du commun. Il se doit d’être libéré de ses vues égocentriques et ne pas être lié aux passions mondaines. Sa pratique reflète sa compréhension. C’est cela un vrai Maître.


Par Maître Dôgen

Centre Zen Soto de Genève

Zendo Sanjyo No Suikun Ji

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Cet enseignement est extrait du site www.buddhaline.net

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