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Le Potala, le lieu le plus sacré du Tibet

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Palais-forteresse (ou dzong) construit à Lhassa au XVIIe siècle par le 5e dalaï-lama, Lobsang Gyatso, le palais du Potala fut le lieu de résidence principal des dalaï-lamas successifs jusqu’en 1959, date de la fuite du Tenzin Gyatso, le 14e dalaï-lama, à Dharamsala en Inde. Embarquez pour un voyage inoubliable grâce à cet extrait de notre livre consacré aux plus beaux lieux sacrés.
 
Les pèlerins en route pour le palais du Potala ne progressent que très lentement dans les rues de Lhassa (« la terre des dieux ») : ils font trois pas et demi, lèvent les mains au ciel, se courbent, se prosternent face au sol, se relèvent, et recommencent. Certains, qui viennent de très loin, répètent cette séquence depuis des mois. Au pied du Potala, leur chemin croise celui des centaines de fidèles effectuant la circumambulation de la Kora. Avançant dans le sens des aiguilles d’une montre, ils font tourner des moulins à prière en cuivre, pour le bien de tous les êtres sensibles. Ils accumulent aussi, ce faisant, du mérite pour cette vie présente et celles à venir.
 
Le palais-forteresse du Potala est, avec le temple de Jokhang voisin, le lieu le plus sacré du Tibet. Ce fut longtemps la résidence d’hiver du dalaï-lama, réincarnation d’Avalokiteshvara, le bodhisattva de la Compassion. Un bodhisattva est un être éveillé qui, pour aider autrui, renonce à devenir un bouddha (et donc à atteindre le nirvana) et fait le vœu de renaître encore et encore, jusqu’à ce que tous les êtres sensibles soient libérés de la souffrance et de la renaissance.
 
L’actuel dalaï-lama, le quatorzième, ne vit plus au Potala depuis 1959. Neuf ans après l’occupation du Tibet par la Chine communiste, il a fui le Tibet pour l’Inde, à l’âge de 23 ans, après l’échec d’un soulèvement contre l’armée chinoise. Mais le palais Rouge abrite toujours les sépultures de huit des chefs spirituels du bouddhisme tibétain. Leurs dépouilles embaumées reposent dans de grands stupas plaqués de feuilles d’or et incrustés de pierres précieuses ; le plus ancien date du XVIIe siècle.
 
Avec ses murs massifs incurvés qui paraissent prolonger la colline de Marpo Ri (« la colline rouge ») sur laquelle il est bâti, l’actuel palais du Potala est l’un des monuments les plus remarquables au monde. La tradition veut que la première forteresse fût édifiée là par le roi Songtsen Gampo, au VIIe siècle. Ce souverain, auquel on attribue la première introduction du bouddhisme au Tibet, avait épousé deux princesses bouddhistes, l’une chinoise, l’autre népalaise. Chacune apporta en dot une statue représentant le jeune prince Siddharta, avant qu’il devînt Bouddha. Le Jowo Sakyamuni venu de Chine est aujourd’hui conservé, et vénéré, au temple de Jokhang. En 1645, le cinquième dalaï-lama fit construire un nouveau palais sur Marpo Ri. Le complexe fut agrandi par le treizième dalaï-lama au début du XXe siècle.
 
Le Potala comprend deux palais. Le palais Rouge, à la fonction exclusivement religieuse, abrite, outre les stupas des dalaï-lamas, de nombreux sanctuaires. Il est entouré par le palais Blanc, où se trouvaient les quartiers résidentiels et, jusqu’en 1959, le gouvernement et l’administration centrale du Tibet.
 
L’ensemble compte jusqu’à treize étages et plus de mille pièces. L’intérieur en est somptueusement décoré. Les murs sont peints de motifs combinant du rouge carmin, du bleu intense et du jaune d’or, de fresques mettant en scène des récits tirés des Écritures bouddhiques et de représentations de Bouddha. Dans les différentes pièces, aux sols couverts de tapis, sont également accrochés des thangkas, peintures sacrées sur rouleau de toile, et de riches brocarts. Chapelles, niches et vitrines sont remplies de statues précieuses. Les nombreux autels sont recouverts de soies colorées et ornés de joyaux.
 
Le Potala est aujourd’hui un musée. Vingt ans de restauration ont préservé la patine des siècles durant lesquels il fut à la fois le centre des pouvoirs temporel et spirituel. Le pouvoir politique s’est déplacé, mais la puissance spirituelle demeure, et vaut bien un long chemin ponctué de 100 000 prosternations.
 
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