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L’apiculture, une véritable économie rurale

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Le miel et l’apiculture ont une longue histoire en Inde. Des peintures datant de l’âge préhistorique représentant des méthodes d’apiculture ancestrales, ont été retrouvées dans des grottes indiennes. Le miel était considéré comme de la nourriture sacrée par les habitants des forêts. Puis avec le développement de la civilisation, le miel a acquis un statut unique dans la vie des anciens Indiens. Ainsi il était considéré comme une substance magique qui contrôlait la fécondité des femmes, des bovins, ainsi que des terres et des cultures.


miel1.jpgDe part les richesses de la forêt indienne, l’apiculture s’est développée car la matière première nécessaire à la production de miel est disponible gratuitement dans la nature. En effet l’Inde dispose d’une grande diversité de plantes fournissant du nectar et du pollen en abondance dans ses forêts. Ainsi, avec le temps, l’apiculture est deve-nue une source de revenu durable pour les agriculteurs des régions rurales et tribales.


De plus, en 1956, le gouvernement indien a formé un organisme de droit public, le Kadhi and Village Industry Commission (KVIC). Cet organisme cherche à planifier, promouvoir, faciliter, organiser et aider à la création et au développement de kadhi et d’industries villageoises dans les zones rurales, en coordination avec d’autres organismes engagés dans le développement rural partout où le besoin se fait ressentir. Celui-ci a donc permis de revitaliser les industries traditionnelles des villages notamment à travers le développement de l’apiculture. Grâce à cela un million de ruches ont permis la production de 10.000 tonnes de miel pour une valeur de 300 millions de roupies (soit 5.000.000 d’euros).


A ce jour, l’Inde conserve un réel potentiel économique dans le domaine de l’apiculture. En effet, les 120 millions de colonies d’abeilles répertoriées dans le pays peuvent produire plus de 1,2 millions de tonnes de miel et environ 15.000 tonnes de cire d’abeilles par an ; et de ce fait fournissent de l’emploi à plus de 6 millions de familles rurales et tribales.


miel2.jpgLa production de miel sauvage a été progressivement organisée par les Hommes grâce à la domestication d’abeilles dans des ruches artificielles. Situées dans divers emplacements, ces ruches permettent la création de différentes qualités et variétés de miel, ainsi que la récolte d’autres produits (pollen, cire, gelée royale). C’est ainsi que l’apiculture est devenue une activité économique à part entière.


La production de miel est une activité économique viable si elle regroupe plusieurs facteurs. En effet elle nécessite une bonne gestion des abeilles, l’utilisation des ressources végétales locales et une adaptation aux conditions climatiques. C’est pourquoi, en plus de son activité de production, le centre de Joura propose des formations aux personnes désireuses de développer ou d’améliorer leur activité apicole. Ces formations portent essentielle-ment sur l’enrichissement des connaissances au niveau de la gestion des colonies et des techniques de collecte du miel, ainsi que sur les mesures sanitaires à prendre en compte (hygiène, parasites).


Pendant trois jours, le mois dernier, le CESCI a organisé une formation en apiculture. Le formateur du KVIC a enseigné à 24 personnes, dont la moitié était des femmes. Il leur a expliqué combien il est important de respecter la nature, de s’assurer de la sauvegarde et de la multiplication des espèces, et de vérifier que les ruches ne sont pas dans un lieu exposé à de l’eau polluée. Il a également donné des conseils sur les soins particuliers lors de la saison des pluies, ainsi que sur la bonne maintenance des ruches qui doit être quotidienne, décrivant toutes les activités faites sur les colonies. Il les a aussi pré-venu de porter un équipement particulier pour éviter les piqures d’abeilles, pour leur propre sécurité.


Au cours des deux dernières années, le CESCI a organisé plusieurs formations apicoles pour des personnes venant principalement des villages voisins, mais aussi de plus loin. Au total, 40 personnes ont été formé et peuvent maintenant travailler comme apiculteurs et gagner leur vie par cette activité, car, au-delà de leur consommation personnelle, ils peuvent vendre leur production aux autres villageois et au marché.


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Comment ça marche ?

Une ruche se compose de 7 à 10 cadres. Chaque cadre coute 250 roupies avec les abeilles (soit environ 4 euros). Il faut 8 à 10 jours pour que chaque cadre ait suffisam-ment de miel à récolter. Durant la saison florale, une ru-che produit en moyenne une dizaine de kilos de miel tous les dix jours.

En hiver, les abeilles ne pouvant pas trouver dans la na-ture les éléments dont elles ont besoin, les apiculteurs placent un abreuvoir rempli d’eau sucrée pour les nourrir.

Morgane Daget, Lou Crevel, Sandy Courjal

pour Ekta Parishad

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