Taïkan Jyoji est le représentant de l’école Rinzaï du Zen (branche Myôshin-ji) pour l’Europe depuis son intronisation officielle par Yamada Mumon Rôshi en 1976. En 1989, il reçoit le titre de Kaikyo-shi (maître fondateur) des plus hautes instances de l’école Rinzaï. Depuis son retour du Japon, il dirige le Centre Zen de la Falaise Verte qu’il a fondé, rattaché à la « maison mère » de Myôshin-ji à Kyoto. Depuis décembre 2010, le Centre est officiellement reconnu congrégation bouddhiste zen.
Taïkan Jyoji se rend périodiquement au Japon afin de maintenir vivants les liens étroits entre Myôshin-ji et son directeur, Taïtsu Kohno Rôshi, -successeur de Mumon Rôshi à Shofuku-ji jusqu’en 2009-, et la Falaise Verte. Taïtsu Kohno Rôshi vient également régulièrement au Centre, sa dernière visite remontant à juin 2010.
Outre les sesshin que Taïkan Jyoji anime au Centre, il dirige des sesshin en Europe, ainsi que des séances de pratique dans les différentes antennes du Centre.
Cinquième Dan de Kyudo depuis 1988, Taïkan Jyoji enseigne également cette pratique dans l’esprit d’un prolongement expressif de son expérience du Zen et dans le respect authentique d’une transmission rigoureuse de ce « Zen debout ».
ITINÉRAIRE PERSONNEL
Taïkan Jyoji se rend au Japon en 1964 pour y étudier l’architecture traditionnelle du pays. Il y enseigne le français, consacrant ses loisirs à la lecture. Il découvre ainsi le Surréalisme (et en particulier le « Manifestes du Surréalisme ») qui, par sa revendication d’un fonctionnement libéré de l’esprit, constitue un premier contact avec l’absolu.
C’est dans ce contexte de recherche intérieure diffuse que Taïkan Jyoji entre en contact avec le monastère de Shôfuku-ji à Kobé, par l’intermédiaire d’un ami qui le mène ainsi à sa première expérience de zazen : « Je me souviens d’avoir plongé dans une sorte de brouillard de l’ignorance (qui mettrait sûrement des années à se dissiper…) et de m’être mis à trembler dans le chaleur torride de l’été japonais : j’étais glacé. »
Quelques mois plus tard, surmontant l’indécision apparente qui précède toujours une mutation radicale, il se présente, en costume cravate et valise à la main, à la porte de Shôfuku-ji. Il décrira plus tard dans « Itinéraire d’un maître zen venu d’Occident », l’ébranlement que fut sa première sesshin, la marée de souffrances, croissante jour après jour, qui l’engloutit. C’est cependant au coeur de cet effondrement intérieur que naît la détermination de poursuivre plus avant cette pratique : « Pourtant je suis resté, sans doute parce que je pressentais que derrière toute cette douleur il y avait quelque chose à réaliser. »
Les premières années sont essentiellement consacrées à l’apprentissage de la discipline monastique, sesshin après sesshin, avec, comme point d’orgue de l’année, la terrible sesshin de Rohatsu, au coeur de l’hiver japonais, où, dans le froid du zendo grand ouvert, se déroule l’épreuve de 7 jours et 7 nuits de zazen quasi ininterrompu. Au bout de deux ans de pratique comme bonze laïque, il demande à Maître Mumon son ordination. Elle a lieu le 8 avril 1970. Suivront cinq années de pratique assidue sur lesquelles les notes prises jour après jour jettent l’éclairage sans fard de l’expérience vécue et forment la matière du « journal intemporel », seconde partie de « Itinéraire d’un maître Zen venu d’Occident ». On y voit les efforts quotidiens, les effondrements et les victoires, les épreuves renouvelées de la vie monastique, les confrontations fulgurantes avec Maître Mumon lors des entretiens individuels -« sit, sit, and sit ! »- et son injonction pressante, incessante : « Soyez Un avec le Vide ».
A l’issue de cette traversée en solitaire de la discipline monastique zen, Mumon Rôshi, dans l’un des tout derniers entretiens individuels qu’il accorde à Taïkan Jyoji, lui déclare : « Maintenant que le couteau est aiguisé, il va falloir continuer à l’affûter », lui signifiant de rentrer en Europe pour y enseigner le Zen selon son expérience. Ainsi commence, en 1975, la transmission du Zen Rinzaï en Europe, dans le but à la fois du respect de la tradition et de son adaptation naturelle à son nouveau contexte d’implantation, dans la continuité du style de cette école, fait d’humilité, de simplicité et de rigueur.
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