La Constitution thaïlandaise ne reconnaîtra pas le bouddhisme comme « religion nationale du pays ». C’est la décision qu’a prise le comité de rédaction du nouveau projet de charte fondamentale, dirigé par le spécialiste de droit public, Meechai Ruchupan, le 10 janvier dernier.
Une telle clause, a simplement déclaré Meechai Ruchupan, serait « dangereuse à long terme » pour le pays. Il a ajouté que des mesures spéciales seraient insérées pour « protéger et soutenir le bouddhisme ».
Évoqué lors de l’élaboration des projets de Constitution thaïlandaise en 1997, en 2007 et en 2014, cet éternel serpent de mer atteste de la force du lien entre bouddhisme et État en Thaïlande et, a fortiori, de la forte coloration nationaliste du bouddhisme thaïlandais.
Cette volonté de faire du bouddhisme la religion nationale est populaire dans une grande majorité de la communauté monastique bouddhiste et dans une partie significative de la population. Chaque fois qu’une telle campagne est lancée, des sermons nationalistes résonnent dans les temples des différentes régions du royaume et les pétitions circulent.
Plus de 90 % de la population est bouddhiste
En 2007, les pressions avaient été particulièrement fortes et des groupes de laïcs et de moines – regroupés autour de quelques associations comme le Centre national de protection du bouddhisme thaïlandais, l’Association des universitaires bouddhistes et le Conseil des volontaires bouddhistes de la société civile – avaient manifesté devant le Parlement après que les rédacteurs de la Constitution ont refusé d’insérer la clause en question.
Le premier argument avancé par les partisans d’une telle clause est d’abord qu’il est tout simplement logique de faire du bouddhisme la religion nationale, parce que plus de 90 % des 68 millions de Thaïlandais sont bouddhistes. L’exemple birman (pour le bouddhisme) et l’exemple malaisien (pour l’islam) sont cités en appui.
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