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Sri-Lanka – Le bouddhisme doit-il conserver une place « prééminente » dans la Constitution ?

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Pour le président Sirisena, la réforme constitutionnelle est « indispensable » afin de faire face « aux nécessités du XXIe siècle » et pour « garantir que toutes les communautés du Sri Lanka vivent en harmonie ». En s’exprimant devant le Parlement le 9 janvier, un an jour pour jour après avoir prêté serment à la suite des élections qui lui avaient donné la victoire sur le président sortant Mahinda Rajapaksa, le président a déclaré vouloir garantir que le pays ne replonge pas dans le conflit ethnique qui a fait plus de 100 000 morts entre 1972 et 2009. « Les extrémistes du sud [majorité cinghalaise] et du nord [minorité tamoule] ont causé la perte de milliers de jeunes vies », a rappelé le président, affirmant vouloir « assurer la réconciliation et l’harmonie afin de ne jamais voir revenir la guerre ». Le Premier ministre Ranil Wickremesinghe a annoncé à cette occasion la mise en place d’une « Assemblée constituante », formée de députés, et chargée de faire des recommandations pour une nouvelle Constitution, lesquelles recommandations seront rédigées dans un délai de six mois.

L’Etat protecteur du bouddhisme ?

Pour le président Sirisena, l’objectif est de sortir du régime présidentiel (inspiré de la Constitution de la Ve République française) mis en place par la Constitution de 1978 et à qui est imputé la dérive autoritaire de l’exercice du pouvoir que le pays a connu sous la présidence de Mahinda Rajapaksa (2005-2015). La nouvelle loi fondamentale devra donc renforcer les pouvoirs du Parlement et fixer le degré de dévolution du pouvoir qui sera consentie aux régions, afin de faire droit aux aspirations politiques des minorités tamoule et musulmane.

Mais, ce faisant, le président touche à une question particulièrement sensible, à savoir la place faite au bouddhisme dans les institutions de la nation. Alors que la Constitution octroyée par les Britanniques à l’indépendance, en 1948, posait comme principe que la loi ne saurait accorder de traitement préférentiel à quiconque en fonction de sa religion, la Constitution de 1972 puis celle de 1978 faisaient du bouddhisme une quasi-religion d’Etat en lui accordant une place « prééminente ». L’article 9 de la Constitution de 1978 est rédigé ainsi : « Le Sri Lanka accordera au bouddhisme la première place et, par conséquent, il sera du devoir de l’Etat de protéger et de défendre le message du Bouddha [Buddha Sasana]. »

Vives réactions des formations bouddhistes extrémistes

Dans le nouveau texte constitutionnel, on ne sait pas encore si cette place « prééminente » du bouddhisme sera conservée mais des dispositions législatives sont annoncées afin de « réguler » le pouvoir du clergé bouddhiste. Déjà, la police religieuse, qui avait été mise en place en avril 2014 par le président Rajapaksa et qui avait été très fortement critiquée comme contribuant à exacerber les tensions interreligieuses attisées par les moines extrémistes, a été dissoute l’an dernier par le président Sirisena.

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