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Le moine bouddhiste et le sens des mots

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La Chapelle-Saint-Luc – Il prêche la recherche du bonheur, les beaux gestes, l’ouverture aux autres. Malgré un accent marqué, on comprend tout (ou presque). Rencontre avec un moine bouddhiste à La Chapelle-St-Luc

Le « vénérable Thich Viên Nâm » est le bonze du temple bouddhique à Troyes (photo Jérôme BRULEY)
Le « vénérable Thich Viên Nâm » est le bonze du temple bouddhique à Troyes (photo Jérôme BRULEY)

Il n’est pas de Dieu qui pardonne dans le bouddhisme. L’homme est unique responsable de ses actions, de sa destinée. Il doit assumer ses actes. Les beaux gestes lui permettront une vie ultérieure heureuse. Les mauvais engendreront une réincarnation malheureuse, voire désastreuse. Car les bouddhistes croient en la réincarnation, en un cycle sans fin de morts et de naissances.
Lorsqu’un Occidental a intégré le concept, il est encore loin, très loin d’avoir compris le cheminement de pensée qui domine dans les pagodes.
Une pagode, c’est un lieu de rencontres et de prière pour les bouddhistes. Il en existe une à La Chapelle-Saint-Luc, rue Condorcet, à quelques pas des étangs de Fouchy.

C’est là que vit Thich Viên Nâm, moine et président de l’Association cultuelle bouddhique.

Généreusement, il explique – et explique encore – en quoi consiste sa philosophie. La loi de Bouddha. Il n’emploie pas le terme de religion.

Vous êtes pressés ? Circulez…

Chaque année, le Nouvel An chinois est l’occasion pour lui de répondre à la presse, aux curieux, aux néophytes. Il se prête au jeu des questions basiques. Y a-t-il des contraintes dans le bouddhisme ? Des obligations ? Comment s’appelle la robe orange que vous portez ? Partez-vous en vacances ? Méditez-vous souvent ? Pourquoi existe-t-il des statues de Bouddha mince et des statues de Bouddha plus enrobé ?

Ma foi, si nous voulions des réponses à ces questions rien qu’en claquant des doigts, nous n’avions qu’à prendre dix minutes et surfer sur Wikipedia, ou feuilleter Le bouddhisme pour les nuls en dévorant notre poulet crudités entre deux rendez-vous pris au pas de course.

C’est un peu ce qu’on ressent, face à la patience et au sourire du bonze. On culpabilise de n’y rien connaître. Car il a bien d’autres choses à faire, après tout, que de rappeler les rudiments de ce que nous prenons pour une religion, et qui est bien plus que ça. C’est une histoire, des histoires, des préceptes, une vie entière, voire plusieurs si l’on adhère.

Une recherche du bonheur pérenne, tout sauf l’immédiateté. Une façon de s’adresser aux gens, de les regarder, de les recevoir. Une humilité, une acceptation des autres et de ce qu’on est. Des traditions millénaires. C’est tout cela, qu’on effleure, quand on entre dans la pagode gérée par le « vénérable » bonze.

Drapeau multicolore

Il s’agit là d’une rencontre hors du temps. Dans une salle qui transporte au Vietnam. Des statuettes aux couleurs vives décorent la salle de prière, où l’on entre déchaussé.

Ces jours-ci, la décoration est particulièrement soignée. Et agrémentée de drapeaux aux cinq couleurs, ceux du bouddhisme, « accepté par soixante-cinq nations », note le moine. L’air est empli d’encens et des tableaux recouvrent les murs. Des lumières colorées ornent l’auréole du Bouddha et des corbeilles regorgent de fruits mûrs : ce week-end, on fête le Nouvel An chinois. On entre dans l’année du Serpent.

Si les rangs des fidèles sont parsemés à l’heure des prières habituelles, ils sont attendus nombreux, aujourd’hui comme hier soir, pour venir chercher leur enveloppe. Petite pochette, très colorée elle aussi, contenant un vœu de prospérité ou de longévité pour chacun. Et acheter des mets traditionnels fabriqués par les adhérents de l’association, pour récolter quelques fonds. Sous la neige, nous rebroussons chemin après avoir reçu les conseils de bon sens du moine, qui ne mange plus de viande, car il est interdit de tuer, jusqu’aux animaux. Devenir végétarien, c’est une des étapes vers la sagesse.

Il nous encourage, comme toutes les bonnes âmes le font, quel que soit le courant de pensée adopté, à prendre soin de notre famille, à rester honnête, à être joyeux pour ne pas développer de mauvais stress et de maladie.

Et bien qu’il nous aurait fallu plus d’une heure pour toucher du doigt cette culture si éloignée, nous ressentons tout le bien dont il entoure cette façon de nous souhaiter bonne année. Avant de nous offrir une tasse de thé…


Source : www.lest-eclair.fr




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