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Maître Kosen — Je respire donc je vis …

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Descartes disait: je pense donc je suis. Mais encore faudrait-il définir ce qu’est exactement la pensée dont parle Descartes. Quand on pratique le zazen on découvre aussi des « je respire donc je vis » ou des « j’existe sans pensées ». On a trop tendance à figer la pensée dans cet incessant discours intérieur qui est en fait beaucoup moins primordial que le fait de respirer ou de manger. La respiration est constituée d’une inspire où l’on absorbe une certaine quantité d’air, d’énergie, d’espace, de temps et de conscience et d’une expiration ou l’on exhale une certaine quantité d’air, d’énergie, d’espace, de temps, et de conscience. Donc la pensée, la conscience, imprègne la respiration, qui imprègne elle même notre microcosme pendant l’inspire et notre macrocosme pendant l’expire de la même manière qu’elle imprègne la nourriture que nous ingurgitons.

maître Kosen Zen
maître Kosen Zen


On a pas assez conscience du pouvoir de la pensée, et de la conscience, voilà pourquoi finalement je donne raison à Descartes. On peut dire que la pensée, la conscience pendant les repas est aussi importante que la qualité de la nourriture. Un proverbe zen dit: « tu deviens ce que tu manges ». On deviens également ce que l’on respire et ce que l’on pense.Voilà pourquoi beaucoup d’américains ont des têtes d’hambourger. La plupart des personnes n’ont même pas conscience qu’elles respirent. On est pas là à se dire tient j’inspire, et maintenant j’expire. La plupart des gens ne se sont pas vraiment conscient de ce processus qui justement fait partie des processus divins. On peut dire que tous les processus du corps sont divins quand ils existent au-delà même du contrôle de notre conscience humaine. Et cela marche parfaitement. Par exemple les battements du cœur, même si quelques yogi peuvent le contrôler, les battements du cœur qui soutiennent aussi notre existence sont sous un contrôle qui nous dépasse et en général la respiration également. C’est-à-dire que la respiration fonctionne automatiquement sans qu’on ai besoin à chaque fois de penser qu’il faut respirer. Ceci dit chaque fois qu’on a une émotion ou qu’on est perturbé par quelque chose la respiration en est affectée. Donc le zazen est un excellent moment pour observer ce processus de respiration. Et comprendre que la respiration n’est pas seulement une nourriture, bien sur on se nourrit en oxygène, en substances énergiques contenues dans l’air, notre corps en a besoin pour fonctionner. Mais c’est aussi une nourriture spirituelle tout comme la nourriture physique que l’on absorbe par le système digestif. Si vous pensez j’en ai mare en soupirant vous absorbez du « j’en est mare ».


Donc souvent dans la pratique du zazen on nous enseigne de mettre l’expiration avant l’inspiration. Quand on dit respire a un occidental moyen, normal. Oui mais par quoi je commence? Inspiration ou expiration? Par quoi je commence. En général il pense d’abord inspiration. Cela va bien avec l’état d’esprit de penser accumuler plutôt qu’a donner. Dans le zen c’est le contraire. D’abord on se vide. Alors quand la qualité de votre corps esprit est saine vous donnez par l’expiration. Vous donnez tout l’univers votre sagesse, votre calme, votre force, votre amour. Quand vous êtes mal, fatigué, malade, par l’expiration vous vous débarrassez des pollutions qu’il y a en vous. Ces pollutions sont recyclées naturellement à travers la terre. Donc Maître Deshimaru nous enseignait à expirer, longue expiration en pressant la masse abdominale vers le bas, un petit peu comme quand on va aux toilettes. On détend complètement le plexus solaire, on détend le ventre et on pousse les intestins vers le bas et l’expiration est longue et profonde. Et la fin de l’expiration, disait-il, laissez l’inspiration vous remplir automatiquement. A ce moment on s’ouvre et on accueil une nouvelle inspiration toute fraîche, toute pure, sans pensée, sans complication, on gonfle bien ses poumons, alors on reçoit, on ne prend pas. Donc ça, c’est la base de la respiration zen qu’on apprend aux débutants. Mais à travers notre respiration nous sommes constamment en relation, en échange avec le cosmos, avec le monde. C’est la relation entre le microcosme et le macrocosme, le monde intérieur et le monde extérieur. Donc cette relation doit être très harmonieuse. Je vous ai déjà parlé de la méthode de la respiration de la vache qui est enseigne dans le zen comme respiration primordiale meuh………………………………………………….!


Son expiration est longue tout a en poussant. Pour nous c’est important. A la fin on est vide, sans complication. Si vous expirez toutes les complications disparaissent. Un air vide de pensée, une énergie fraîche. Alors ceci dit ce n’est pas l’unique respiration zen cette méthode de la vache. C’est très bien de la pratiquer au début du zazen, les quinze premières minutes. Par la suite Shakyamuni Bouddha enseignait simplement de laisser la respiration libre et de simplement être attentif. Dès le moment où on est attentif, on met son esprit dans la respiration et à ce moment là vous ne cherchez pas à avoir une longue ou courte ou rapide ou lente. Vous ne cherchez rien au niveau du souffle. Vous êtes simplement attentif c’est à dire au point zéro de votre respiration, au point présent, au présent absolue de votre respiration et vous laissez le corps s’exprimer et vous l’accompagnez dans la douceur, l’harmonie qui sont importante, le calme et même éventuellement l’amour. En étant conscience de cet échange entre tout ce qui existe et vous à travers votre souffle. A ce moment là on peut dire que la respiration prévaut sur la pensée. Emotion et vitalité directe, pensée action directe, pensée sans pensée. A ce moment là on peut vraiment dire je respire donc je suis en harmonie avec tout l’univers.


KOSEN




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