Pour la mer sacrée
En Bouriatie, sur la rive sud du Baïkal, le bouddhisme, c’est comme la potion magique – on est tombé dedans petit. Dans les familles grandes comme des clans, on devient souvent lama de grand-père en petit-fils. Les datsans, ces « écoles de moines », sont des centres de vie ; à côté des fêtes et des prières, on y vient se faire soigner à coups d’herbes tibétaines et quêter les conseils du lama sur les petites et grandes choses du quotidien : de l’élevage du bétail au mariage d’un fils. À l’université bouddhiste d’Ivolga, les enseignants s’efforcent d’apprendre l’humilité et le dénuement aux apprentis lamas venus de la république et de tout le pays. En Bouriatie, on est sceptique quant au bouddhisme occidental verbeux, intellectuel, vendeur de stages intensifs d’accomplissement de soi. Le bouddhisme bouriate scintille dans les couleurs vives de ses temples et les rides de ses vieilles ; il ne confesse personne ni ne promet le rachat des péchés bon marché. En Bouriatie, le bouddhisme, c’est une quête permanente, par l’amour – en actes – de tous les êtres vivants ; sur la route – améliorer la vie d’un maximum de gens autour ; au bout – le visage serein dans la mort…
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