Il est midi. Pourtant le plus âgé des quatre moines du monastère tout en teck de Ywa Oo Kyaung médite encore au pied de l’autel, devant la statue de Bouddha. Surviennent des visiteurs étrangers qui s’agenouillent et glissent quelques billets dans l’assiette posée devant lui. L’octogénaire au crâne rasé, au visage et aux bras émaciés, reprend alors ses oraisons en pali, la langue liturgique, et, en remerciement de leurs offrandes, formule pour eux de multiples souhaits.
Aussitôt terminée cette cérémonie improvisée, le vieux moine rejoint les autres religieux déjà accroupis dans la pièce d’à côté devant une table basse garnie de nombreuses coupelles contenant les mets collectés le matin même en arpentant les rues de Yandabo, un gros bourg de potiers – réputés –, lové au bord du fleuve Irrawaddy. En partant rejoindre leur bateau, les visiteurs croisent trois villageoises qui apportent encore, comme c’est l’usage, quelques mets tout préparés pour les moines.
UNE FORÊT DE FLÈCHES ET DE TEMPLES
Deux jours plus tard, à Ava, la visite du très ancien monastère Bagaya Kyaung permettra aux mêmes visiteurs étrangers de voir trois jeunes moines allongés à même le sol répétant les enseignements de leur maître assis devant eux.
L’après-midi du même jour, à Sagaing, haut lieu du monachisme bouddhiste birman où une forêt de flèches et de temples surgit des jolies collines s’adosse à la ville. Ce seront des bonzesses jeunes, parfois encore enfants, toutes de rose vêtues comme c’est la coutume, qui leur adresseront, également en remerciement de leurs offrandes, une bénédiction et une interminable litanie de souhaits de bonheur, toujours en pali.
LIMONS ET EAUX JAUNÂTRES
Ainsi va la vie le long de l’Irrawaddy lorsque l’on fait une croisière sur ce fleuve qui…
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