Niamey, le 10/01/08
Parfois, pendant la découverte d’un nouveau pays, on suit ce flot touristique qui mène vers les lieux dit « incontournables » par leur histoire, et leur vibration.
« …Bonjour toubab, je suis guide, … »
« Eh, si vous voulez, je vous fais faire une balade en pirogue !? »
Où est la véritable source de l’histoire des pierres ? le titillement du touriste à aller chercher l’Unique détail, dont « l’embobinement » scintille au regard du local.
Pour la petite anecdote, comme tout bon touriste qui se déplace vers la Vallée Dogon, nous avons fait halte à Djénné, ville dont la mosquée faite en banco (mélange de sable, de paille et de karité) s’élève majestueusement, fière d’être la plus grande au monde en cette matière. Et puis les fameux lundis, où les commerçants s’agitent en son pied, pour faire « grouiller le marché ». Celui, où dans les on-dit est aussi incontournable.
Nous avons frôlé le sol des djennekas, que déjà nos oreilles saturaient du chant des guides indépendants qui cherchent chaque jour à chasser le toubab pour l’enfariner dans ces ruelles de sables. Dès que nos tapettes (tongues) avancent, l’écho du clap réveille ces esprits guideurs. Nous nous sommes sauvées !!!
Au premier cri de la mosquée, nous avons sauté dans le bus le plus matinal.
Un sentiment d’étouffement, de dégoût, s’emparaient de nous durant la route du retour. Une méditation d’amertume hantait nos esprits…
Plus l’éloignement de cette ville s’agrandissait, plus nos palpitations se calmaient. Parfois, mon cœur faisait un bon, quand mon voisin de siège, qui étonnement était dans ce bus de brousse, un sexagénaire blanc, me narrait ces journées en Afrique, à choisir les meilleurs hôtels, à dépenser un minimum de 35 000 FrCFA par jour, en se posant la question, après plusieurs mois de voyage au Mali :
« Qu’est ce que cela veut dire Toubab ? … de toute façon, je ne veux pas apprendre la langue locale… »
Enfin, après-tout cela, la question « est ce que je suis un touriste comme tous ceux-là ? Est-ce là, l’image que je renvoi ? »
NON ! je ne veux pas rentrer dans ce schéma-là !
Pour les locaux, c’est leur gagne-pain, la chasse aux touristes, mais où est la rencontre humaine ?
Après cette expérience, nous avons continué notre périple vers Sévaré puis Gao. Là, nous nous sommes simplement baladées dans les rues. Discuter, partager. Daouda nous a enivré du pays Dogon. Par l’écoute, notre imagination a construit ces paysages de Mopti à Tombouctou. Souvent d’un endroit, les expatriés, griot de leur ville, savent mieux nous faire voyager.
Orélie et Sophie, les Semelles Féeriques