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Un Temple dans le Coeur

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UN TEMPLE DOIT ETRE DANS LE COEUR [[Traduit de l’Anglais par Hélène LE, pour www.buddhachannel.tv]]


Comme la plupart d’entre nous le savons, les temples – et à un degré plus ou moins variable les églises, mosquées, synagogues, etc. – ne sont pas vraiment des lieux de culte, mais de construction sociale. Ils ont été conçus spécialement pour que les gens d’une foi donnée puissent se rassembler et réaffirmer continuellement leur attachement à cette unicité qui les rassemble.



Tout cela expliquant les lourdes cérémonies, les plus beaux vêtements « du samedi », la procession de la purification du corps et l’interactivité maniérée. La prière, ou toute forme d’union spirituelle avec le divin n’est, au mieux, qu’une initiative solennelle complémentaire. Cependant, elle fait partie intégrante de la fonction d’un temple, à savoir faire au moins, une référence passagère à Dieu, sans quoi sa raison d’être s’effrite.



Les prêtres de toutes les croyances ne comprennent ce fait ironique que trop bien. Leurs intentions sont donc correctement déguisées. Ils savent, par exemple, que les fondations de leurs sanctuaires de vénération, sont plutôt instables. D’un coté, ils nous dirigent vers une vision de la divinité à l’intérieur de nous-mêmes, partout autour et omniprésente, et d’un autre, ils exige notre de notre présence physique et de notre temps, à l’intérieur des temples. En fin de compte, c’est l’unique lieu où l’on peut s’adresser à Lui de façon appropriée, après avoir adhéré à une série de pratiques ritualisées.



Est-ce alors surprenant que certaines personnes y voient une mascarade de temps à autre ? Mais uniquement lorsque les templiers habiles, qui ont le monopole du droit de leur troupeau, font monter les enjeux de piété, de manière exponentielle, avec des croisades historiques, des pélerinages obligatoires et des melas annuels. Alors, pendant un court instant (qui peut en fait durer des siècles dans certains cas), les gens se concentrent clairement, car le temple obtient son droit d’action.



Mais, tout comme les miracles, ces voyages sacrés de l’esprit n’ont pas réellement le pouvoir de rester, et s’ils l’ont, ce ne sera que de manière cyclique. Principalement, ce sont des pans entiers de lassitude sociétale à ce point forcée, qui se connectent. Le Japon, prétendu bouddhiste aux trois quarts, a vu de ses moines défiler récemment à Tokyo, pour faire revenir la jeunesse dans les temples. Le Bouddhisme est en crise dans ce pays, disent-ils.



Peut-être, le processus de dévotion intérieure nécessite-t-il qu’on se penche dessus; il ne reconnaîtrait aucun signe iconique pointant le chemin d’un supposé salut. Sinon, les jeunes au Japon – ou dans ce cas, n’importe où dans le monde – finiront par faire communion avec toutes leurs croyances, uniquement dans leurs cœurs. Mais à ce propos, en quoi serait-ce si mal ?



Par Mukul Sharma



Source : economictimes.indiatimes.com


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