Accueil Annuaire Les Enseignants Biographie de Saichō (794-1185)

Biographie de Saichō (794-1185)

108
0

Biographie de Saichō


Saicho est, avec Kukai, l’un des moines les plus importants du bouddhisme de l’époque de Heian (794-1185).

saicho.gifNé Mitsu no Obito Hirono (三津首広野) à Ômi de Mitsu no Obito Momoe, Saichô s’initie dès 12 ans au temple provincial de Ômi à la discipline du Hossô et du « Zen septentrional » sous la conduite du moine Gyôhyô (722-797). Novice à 14 ans, il reçoit les règles disciplinaires complètes à 19 ans au Tôdai-ji de Nara. À cette époque, il se retire dans la solitude du mont Hiei où il s’adonne à l’approfondissement et à la pratique du bouddhisme mahayana et plus particulièrement à l’étude de l’œuvre du grand maître des monts T’ien-T’ai (Tendai en japonais), Tche-yi (538-597).

Après s’être établi à Takao, il se rend en Chine de 804 à 805 pour ramener les enseignements du Tiantai, sur lesquels il base son école, peu avant son embarquement il rencontre un maître de l’ésotérisme mikkyō qui lui donna des enseignements.

A son retour, il installe son école dans le monastère Enryaku-ji sur le mont Hiei (Hieizan) au proche nord-est de la capitale Heian dans le but de protéger la capitale des fantômes et autres calamités qui viennent traditionnellement de cette « direction démoniaque ». Mais il a aussi le dessein de former un nouveau clergé bien loin de l’agitation de l’ancienne capitale Nara. Pour contrer le clergé de Nara, il s’attire l’attention de la cour afin de former une nouvelle estrade d’ordination indépendante de celle du Tôdai-ji. Il formule de nouvelles règles disciplinaires qu’il qualifie de « parfaites et soudaines » accompagnées d’une doctrine propre à contrer celle de Nara, du Shanron, du Hossô et du Kegon.

Proche un temps de Kukaï le fondateur du Shingon, il recevra de ce dernier les initiations (Abisheka-Kanjo) du mandala de la matrice et celle du vajra, les routes des deux hommes divergeront par la suite face au refus de Kukai de transmettre des textes, plusieurs lettres témoignant de ces échanges entre ces deux maitres. Par la suite des disciples proches comme Ennin et d’autres comme Enchin ramèneront de Chine les enseignements tantriques (vajrayana) et les intègreront dans le corpus d’enseignements du Tendaï.

À la doctrine chinoise du T’ien-T’ai, synthèse d’éléments multiples centrés autour de l’étude du Sutra du Lotus, Saicho ajoute encore la pratique de la méditation du bouddhisme Chan (zen en japonais), les principes du mahayana, ainsi qu’une partie des enseignements ésotériques du Shingon, permettant ainsi de franchir le pas entre le bouddhisme académique de Nara et une religion rénovée, active et fondée sur la croyance. Le contenu de son enseignement est authentiquement religieux et son symbolisme, ainsi que son système de rites très élaboré, fournissent la base idéale d’une pratique encouragée par le pouvoir central et l’aristocratie pour la « protection de l’État ». En réalité, au fur et à mesure de la période de Heian, la pratique des rites devient de plus en plus artificielle et finit par dégénérer en une forme de magie qu’il est possible d’acheter contre de l’argent.

Saicho, cependant, reste convaincu que l’homme sincèrement religieux et dont tous les efforts sont dirigés vers la réalisation de l’illumination, est aussi le meilleur serviteur possible de l’État et de la société. Il impose à ses disciples un minimum de douze années d’études sans quitter une seule fois le mont Hiei.

Bien que le Tendai de Saicho soit très rapidement devenu ésotérique, il a longtemps fait figure « d’Université du bouddhisme », car la diversité de ses enseignements, faisant coexister une grande exigence intellectuelle et l’austérité de l’ascèse, couronnés par l’étude approfondie du Sutra du Lotus, ont permis la formation de moines complets prêts à inaugurer de nouvelles tendances.

Sept jours après sa mort, il reçoit le titre de Dengyō Daishi (伝教大師) « Grand Maitre qui apporte la doctrine » et l’Enryaku-ji est institué comme estrade d’ordination indépendante de celle du Tôdai-ji avec l’autorisation de nommer douze moines par an.


Source : Wikipedia->

Previous articleLe Dhammapada – XI. Jara-vagga : Versets sur le Vieillissement
Next articleL’Empire Gupta et les Mystères d’une Civilisation en Or