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Kôbô Daishi – Biographie

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Parole de Kôbô Daishi
Parole de Kôbô Daishi

Kôbô Daishi et le Bouddhisme Shingon

弘法大師

Fondateur de la secte bouddhiste Shingon, Kôbô Daïshi est considéré comme le père de la culture japonaise, car on lui attribue l’invention du syllabaire japonais. Il est également réputé pour ses talents de poète et de calligraphe.

Le Bouddhisme Shingon a été fondée par Kôbô Daïshi au début de la période Heian (9eme siècle), et ses enseignements sont connus sous le nom de Bouddhisme Esotérique Shingon (Bouddhisme Shingon).

Cette forme du Bouddhisme est également connue, en japonais, sous le nom de Mikkyô, ce qui signifie « enseignement secret ». Mikkyô est l’un des divers courants de pratique dans la tradition Bouddhiste Mahâyana. Mikkyô mêle plusieurs doctrines, philosophies, divinités, rituels religieux, et des techniques de méditation venant de sources très variées. L’assimilation de divinités et de rituels Hindhous et locaux est très inscrite dans le Bouddhisme qui devint Mikkyô. De tels éléments divers se sont réunis avec le temps et, en se combinant avec les enseignements philosophiques du Mahâyåna, ont constitué un système Bouddhiste global tant au niveau de la doctrine que de la pratique.

Les enseignements du Shingon sont basés sur le Sutra de Mahâvairocana (en japonais : Dainichi-kyô) et le Sutra de Vajrasekhara (en japonais : Kongôchô-kyô), les sutras fondamentaux du Shingon. Ces sutras ont probablement été écrit pendant la dernière moitié du 7eme siècle en Inde. Ils contiennent la première présentation méthodique de la doctrine et de la pratique Mikkyo.

Le Shingon représente le milieu de la période du développement du Bouddhisme Esotérique en Inde. Ce temps, du septième au huitième siècle, fut celui au cours duquel le Sutra de Mahâvairocana et le Sutra de Vajra Sekhara furent compilés. L’histoire du Bouddhisme Esotérique fut pratiquée de l’Inde à l’Asie Centrale, Ceylan, la Chine, la Corée, le Japon, la Mongolie, l’Indonésie, l’Asie du sud et le Tibet.

La tradition Mikkyô continue aujourd’hui au Japon, mais dans d’autres pays dans lesquels la tradition de source Indienne s’est développée de multiples manières, les enseignement ésotériques Bouddhistes ont pour la plupart déclinés, parfois jusqu’à l’extinction.


« Les shingons sont les prières symbolisant l’illumination intérieure des Bouddhas, qui dépassent la compréhension des hommes. C’est pourquoi méditer profondément et répéter sincèrement les shingons aide à dissiper l’ignorance en nous. Chaque mot d’un shingon contient une multitude de vérités grâce auxquelles nous pouvons devenir Bouddha dans cette vie avec ce corps ».

BIOGRAPHIE DE KOBO DAISHI

par le Révérend Yukai

Kôbô-Daïshi est le saint fondateur du Shingon, mais il est aussi une figure marquante de l’histoire du Japon ; son esprit universel a fortement influencé la culture et la civilisation japonaises. Il était non seulement un grand religieux, mais aussi un éminent homme de lettres, un philosophe, poète et calligraphe. Toute sa vie il manifesta une grande bienveillance pour tous les êtres, et c’est pour cette raison qu’il est encore, de nos jours, si populaire au Japon.

Kôbô Daishi - enfant
Kôbô Daishi – enfant
Il naquit en 774, au village de Byôbuga-ura, dans l’île de Shikoku. Sa famille était prospère, son père avait exercé le rôle de gouverneur de province. Il était le troisième enfant et reçut le prénom de Mao, qui signifie « Poisson de vérité ». Très tôt il manifesta une remarquable intelligence, alors, il fut appelé Tôtomono, le « précieux ». Déjà dans ses jeux, il montrait une profonde attirance pour la religion car il avait l’habitude de façonner des Bouddhas en argile pour ensuite les prier sur des petits autels. A l’âge de 15 ans, il se rendit à la capitale, Kyoto, auprès de son oncle, savant renommé, précepteur à la cour, pour étudier les belles lettres chinoises et les textes du Confucianisme. Inscrit au collège gouvernemental à 18 ans, il étudia assidûment durant deux ans; devant ses brillants résultats la famille espérait qu’il deviendrait haut fonctionnaire à la capitale, mais le jeune Kûkaï s’intéressait plus au Bouddhisme qu’à sa carrière. Il étudiait également les textes anciens du Bouddhisme traditionnel de Nara. Comprenant la vanité de ses études laïques, il quitta le collège malgré la forte opposition de son entourage.

La fin du VIIIe siècle est marquée au Japon par de grands changements politiques. Le clan des Fujiwara prend le pouvoir et l’empereur Kanmu transfère la capitale de Nara à Kyoto. Ce renouvellement total augmente les charges qui pèsent sur le peuple qui souffre de la misère. De par sa nature profonde, Kûkaï avait senti que dans le Bouddhisme se trouvait la solution des problèmes essentiels de la vie des hommes. Il choisit donc de vivre en ascète errant, pour approfondir sa foi par la pratique religieuse. Il était le disciple d’un maître de temple, le prêtre Gonzô, qui l’initia au rituel de Goumonji, bien qu’il ne fut pas officiellement moine. Il pratiquait intensivement ce rituel et vivait tantôt dans des huttes au sommet des montagnes, tantôt dans des grottes au bord de l’océan. C’est ainsi qu’un jour, il vit l’étoile Vénus de l’aube descendre sur lui, et entrer dans sa bouche, lui apportant l’Illumination. A vingt quatre ans, il écrivit le « Sangô Shiiki », la vérité finale des trois enseignements, y comparant les trois idéaux du Confucianisme, du Taoïsme et du Bouddhisme, pour conclure que ce dernier est plus profond et plus apte à sauver les êtres, puisqu’il résout les problèmes de fond de la vie humaine. Il répondait ainsi aux reproches de son entourage qui l’accusait de ne pas vouloir servir son pays, et dès lors il se consacra entièrement à l’étude de la Voie.

Malgré ses études dans les temples de Nara, il n’était pas encore satisfait. Un jour il fit un rêve, l’invitant à se rendre dans le temple de Kumédéra. Là, il découvrit un texte encore peu connu au Japon, le Daïnitchi-kyô. Comme il ne pouvait le comprendre, il décida d’aller en Chine pour y approfondir cet enseignement. De 24 à 31 ans, c’est-à-dire jusqu’à son départ en Chine, il n’existe pas de documents sur sa vie, mais il est très probable qu’il dût beaucoup étudier et se perfectionner en chinois.

En 804, à 31 ans, grâce à l’appui de sa famille, il reçut l’autorisation de partir en Chine avec un ambassadeur. Juste avant son départ il reçut officiellement l’ordination de moine et prit le nom de Kûkaï qui signifie « Océan de Vacuité ». Un autre religieux célèbre dans l’histoire du Japon, Saïchô, partait en même temps que lui sur un autre bateau. Il avait déjà fondé au Hieizan, au nord de Kyoto, un monastère du Tendaï et débutait brillamment sous la protection de l’empereur Kanmu. Après plus d’un mois de voyage, difficile, dû aux tempêtes, l’ambassadeur et Kûkaï débarquèrent en chine, très loin de la capitale Chang’an. Sur les quatre bateaux de la flotille, seulement deux étaient arrivés et le leur était dans un état si misérable que les autorités les prirent pour des pirates. C’est seulement lorsqu’ils virent la magnifique calligraphie de Kûkaï qu’ils reconnurent leur erreur. Aucun pirate n’aurait pu écrire avec une telle noblesse. Ils traversèrent la Chine par voie de terre, pour enfin arriver à Chang’an, la ville internationale la plus cultivée et la plus prospère du monde à l’époque. La Chine des Tang était à son apogée et, commerçants, philosophes et religieux du monde entier se côtoyaient dans sa capitale. Kûkaï s’enrichit au contact de ce foisonnement d’idées et de cultures si différentes. Il se rendit célèbre à la cour de l’empereur pour la beauté de ses ses calligraphies. Elles sont devenues maintenant des Trésors Nationaux du japon, visita de nombreux temples et connut divers grands maîtres. Il apprit ainsi le sanscrit auprès d’un maître indien. Cependant sa rencontre la plus importante fut celle avec Keïka-Ajari, ( Hui-go) le disciple de Fûkû-Sanzô (Amoghavajra), le plus grand maître vénéré de l’ésotérisme chinois.

Dès la première rencontre en mai 805, Keïka-Ajari reconnut Kûkaï :

« Je savais que vous viendriez. J’avais attendu si longtemps. Quel plaisir de vous voir ! mais hélas ma vie se termine et je ne sais si j’aurais le temps de vous transmettre mon enseignement. »

Keïka-Ajari l’initia aux cérémonies de consécration « Kanjô » durant lesquelles le disciple, les yeux bandés, doit découvrir avec quelle divinité il a la plus grande affinité. A cette occasion, la fleur que lança Kûkaï sur un mandala (diagramme symbolisant l’univers) tomba deux fois de suite au milieu, à l’emplacement du Bouddha principal (Daïnitchi-Nyorai). C’est ainsi qu’il reçut le titre de Henjô-Kongô (le diamant qui illumine tout). En quelques mois, il reçut tous les enseignements de Keïka-Ajari comme on verse l’eau d’un vase à l’autre. Le Maître fit alors préparer activement à son intention les mandalas et les objets nécessaires à la pratique des rituels et de nombreux textes sacrés furent recopiés. Après cette période de transmission intensive, le Maître mourut à la fin de l’année. Kûkaï était son dernier disciple et il était, parmi tous, celui qui avait reçu les enseignements les plus complets directement de Keïka-Ajari. C’est sans doute pour cette raison qu’on le désigna pour écrire son épitaphe.

L’année suivante, il se joignit au nouvel ambassadeur pour retourner au Japon en Août 806. Jusqu’à la fin de son séjour, il recopia et rassembla des documents dans les divers domaines de la culture chinoise. Dès son arrivée, il envoya à l’empereur la liste des nombreux objets et documents qu’il rapportait de Chine. Grâce à sa longue préparation effectuée au Japon, il avait pu assimiler très rapidement non seulement les enseignements bouddhiques, mais aussi d’amples connaissances de culture générale, en lettres, calligraphie, médecine, travaux d’art, architecture, etc…

Cependant il était parti en Chine avec une délégation officielle et il avait été convenu qu’il devait y rester 20 ans. Son retour prématuré embarrassa les autorités. Il dut demeurer environ quatre ans au Temple de Kanzéonji dans l’île de Kyûshû, au sud du Japon, avant de recevoir l’autorisation de rejoindre la capitale.

Kôbô Daïshi est célèbre pour ses calligraphies.
Kôbô Daïshi est célèbre pour ses calligraphies.

Sur l’ordre de l’empereur, il séjourna au temple de Takaosanji au Nord de Kyoto, où il commença à donner les enseignements du Shingon. Durant cette période, de graves troubles politiques secouèrent le pays, et Kûkaï fit des cérémonies pour apaiser la guerre civile. A trente six ans, il reçut la permission de l’empereur, de fonder l’école Shingon. Il en résume les points caractéristiques ainsi :

« Le Shingon est l’enseignement le plus profond et le plus élevé de toutes les écoles du Mahayana. Il se consacre a assurer la paix du pays par la prière, a sauver tous les êtres en chassant les malheurs et en apportant les bonheurs, et même les bonheurs de ce monde. Son idéal, c’est devenir Bouddha, dans cette vie, avec ce corps, ce qui signifie vivre dans la vérité ».
A cette période, il initia le moine Saïchô et quelques uns de ses disciples, à la cérémonie d’onction et de consécration appelée « Kanjô ». Saïchô était resté seulement neuf mois en Chine et dès son retour au Japon, il fonda l’école Tendaï au mont Hieï. (La doctrine Tendaï, était un ésotérisme mêlé d’enseignements non ésotériques reposant principalement sur le Sûtra du Lotus). Il présenta aussi à l’empereur Kanmu, un recueil de ce qu’il rapportait, et son succès vint en partie du fait qu’on considéra que l’ésotérisme était une partie intégrante de sa doctrine. En fait, il n’avait pas reçu les enseignements les plus profonds et plus tard il demanda à Kûkaï de lui transmettre certains livres pour structurer sa doctrine. Celui-ci accepta, refusant seulement de lui transmettre ce qui, à ses yeux, était la pure doctrine ésotérique et qui ne devait pas être mélangé à autre chose. A la mort de Saïchô, ses disciples retournèrent en Chine pour approfondir le Mikkyô, et donnèrent ainsi sa forme définitive à l’école Tendaï, qui représente actuellement au Japon le Bouddhisme semi-ésotérique. Le Bouddhisme était représenté à la période Héian (794-1192) par les six écoles de Nara et les deux nouvelles religions : le Shingon et le Tendaï.

En 813, l’empereur Saga invita les grands maîtres des huit écoles dans son palais, pour une discussion publique des mérites respectifs de leurs doctrines. Tous sauf Kûkaï, dirent que l’état de Bouddha demandait de très nombreuses vies pour être réalisé. Kûkaï donna l’essentiel de son enseignement à cette occasion.

Dans la discussion qui l’opposa aux autres écoles, il développa la pensée du Sûtra suivant :

« L’homme doit connaître son propre cœur tel qu’il est. Celui qui connaît l’origine de son propre cœur tel qu’il est, connaît le cœur des Bouddhas.
Celui qui connaît le cœur des Bouddhas peut connaître le cœur de tous les êtres. Il peut connaître la Vérité de l’Univers et devenir un avec lui. Il peut devenir Bouddha dans cette vie avec ce corps. C’est l’état ou les trois sources du karma, du corps, de la parole, et de la pensée des hommes, deviennent un avec les Trois Secrets (sanmitsu), du corps, de la parole, et du cœur du Bouddha. Si l’homme cherche la Sagesse du Bouddha, et maintient constamment sa pensée en lui, il peut réaliser rapidement l’état de Bouddha avec ce corps né de ses parents ».

Devant le scepticisme des autres religieux, il fit les gestes sacrés avec les mains (Shu-In), répéta les formules sacrées (Shingon), et médita (Kannen) sur le Bouddha Grand Soleil, « Daïnitchi-Nyoraï ». A la surprise de tous, il manifesta un état de Samadhi très profond, son corps devint très lumineux et prit la forme du Bouddha, assis sur un lotus à huit pétales. Tous se mirent à le prier.

Kûkaï était non seulement un grand religieux mais aussi un homme fort cultivé, enrichi par toutes les connaissances qu’il rapportait de Chine. Une amitié réciproque naquit avec le nouvel empereur Saga, qui était également un homme de lettres et un éminent calligraphe.

En 816, il reçut de l’empereur la permission de construire un monastère sur le mont Kôyasan. Il avait reconnu ce site sauvage, lorsqu’ascète errant il pérégrinait à travers le pays. Situé à 850 m d’altitude, ce plateau entouré de huit montagnes évoquait pour lui le Royaume de la Matrice, le lotus à huit pétales où siège le Bouddha. Son isolement et sa végétation magnifique en faisaient un lieu privilégié pour la méditation, mais les travaux de construction rencontraient des difficultés dues au froid, à la neige persistante et à l’éloignement de toute autre habitation. Toutefois, petit à petit, un monastère s’édifia. Le temple fut appelé le sommet de Vajra, « Kongôbuji ». En 832, Kûkaï célébra la cérémonie d’offrande de 10.000 lumières pour le bonheur de tous les êtres. En 834, commença la construction du stupa principal, Daïtô, sorte de temple reliquaire, haut de cinquante mètres, contenant des statues de Bouddha, ainsi que celle du Saïtô (stupa de l’ouest). Kôbô-Daïshi ne vivra pas assez longtemps pour voir l’achèvement de tous les projets qu’il avait conçus. Mais ses disciples continueront son œuvre et actuellement le Kôyasan est le centre le plus important du Shingon, célèbre dans tout le pays et visité chaque année par des milliers de pèlerins.

En 832, l’empereur offrit à Kûkaï un des deux grands temples de la capitale, situé à l’Est de Kyoto, le Tôji. Il consacra ce temple pour la protection spirituelle du pays, et en fit le temple siège du Shingon. Là, pour la première fois, une cinquantaine de moines étudiaient exclusivement la doctrine ésotérique. En peu de temps, d’autres bâtiments s’édifièrent et la construction d’une grande pagode à cinq étages (Gojû-no-tô) s’amorça. Sous sa direction, des artistes sculptèrent des statues pour exprimer les vérités essentielles de l’ésotérisme. Parmi les vingt et un chefs-d’œuvre qu’on peut admirer aujourd’hui, tous trésors nationaux, quatorze datent de cette période. Le Tôji reste aujourd’hui un des plus grands temples du Shingon où, au début de chaque année, les principaux grands maîtres du Shingon se retrouvent, et durant une semaine pratiquent des rituels pour la protection de l’empereur, du pays et de tous les êtres.

A cinquante huit ans, il tomba malade et dût se retirer des affaires publiques. Il retourna au Kôyasan pour se soigner et s’occuper de ses disciples. Cependant il obtint la permission de prier dans un temple du palais impérial, pour la protection du pays et la santé de l’empereur. Pendant sept jours, il pratiqua du 8 au 14 Janvier 835, les cérémonies du « Mishuhô » dont la tradition est toujours maintenue par les plus grands maîtres du Shingon au Tôji. Le 21 Mars 835, âgé de soixante deux ans, il entre dans le samadhi éternel. En 921, il reçut le titre posthume de Kôbô-Daïshi, le Grand Instructeur qui a répandu la loi.

Derrière le temple d’Okuno-in à Kôyasan, se trouve son tombeau ; mais les fidèles et les moines pensent qu’il est toujours vivant et qu’il veille sur eux. Son corps qui est resté intact est dit médité en attendant la venue du prochain Bouddha Maïtreya. Malgré les siècles qui passent, il est toujours aussi aimé et présent dans les coeurs. Dans tout le Japon, des temples grands ou petits lui sont consacrés, tels ceux de Nishiaraï-Daïshi, Kawasaki-Daïshi près de Tokyo où toute la journée on lui rend un culte, et durant les rituels de feu, on invoque son nom pour qu’il exauce les prières. Un des lieux où on le prie le plus, est certainement son île natale de Shikoku. Un pèlerinage circulaire lui est consacré, quatre vingt huit temples principaux et vingt secondaires se répartissent comme les grains d’un chapelet sur la périphérie de l’île, atteignant ainsi le chiffre symbolique de 108.
Chaque année, des millions de japonais s’y rendent pour prier et bénéficier de la grâce des Bouddhas, mais aussi car c’est un moyen incomparable pour se préparer à la mort et renaître au paradis près du Saint.

弘法大師

ACTIVITES SOCIALES DE KUKAI

Durant toute sa vie, Kûkaï œuvra pour soulager la misère du peuple. Ses qualités humaines et sa conduite exemplaire en faisait un modèle pour tous ; sa réputation de meneur d’hommes fit qu’on lui confia la reconstruction d’une digue, que les ingénieurs n’arrivaient pas à colmater. En 828, il ouvrit près du Tôji, la première école pour le peuple. C’est à cette époque qu’il composa également l’un des premiers dictionnaires du Japon. De nombreuses légendes se sont répandues dans tout le Japon, sur les miracles ou sur les exploits vertueux de Kûkaï. Après sa mort, les moines cherchaient à édifier le peuple et à répandre sa doctrine. Certains temples Shingon peuvent se prévaloir de posséder une trace visible de son passage : ici il a découvert une source, médité dans une grotte ; là, il a sculpté dans l’arbre un Bouddha, peint son image sur la soie en se regardant dans l’eau d’un lac; réalités et légendes se mêlent étroitement mais contiennent un précieux enseignement pour comprendre sa doctrine et cerner sa personnalité. Quoi qu’il en soit, son activité sociale fut intense et certains pensent que c’est à cause de cela qu’il mourut d’épuisement à la tâche. L’empereur et les dignitaires lui demandaient souvent de prier pour leur santé, pour la protection du pays, ou encore, en période de sécheresse, pour faire venir la pluie. Partout sa réputation était grande, tant il était vénéré tant par la noblesse, le clergé et le peuple. Le plus remarquable, c’est que malgré tout ce qu’il a entrepris on ne lui connaît que peu d’ennemis de son vivant.. Sans doute parce qu’il mit en pratique cette sentence qu’il gardait toujours écrite à ses côté : « Ne jamais dire du mal de quiconque, ne jamais dire du bien de soi ». Kûkaï était non seulement un grand religieux, mais un fin diplomate.

OEUVRE LITTERAIRE ET ARTISTIQUE

Kûkaï a donné au Japon, le génie qui allait lui permettre de se libérer du carcan culturel chinois. Il a perfectionné les connaissances nouvelles et en a retiré l’essence. C’est son œuvre qui inspira toute la civilisation japonaise. Poète, calligraphe, homme de lettres, philosophe, habile politique, cet esprit universel a laissé une littérature considérable dont les œuvres principales sont :
– 1) Benkenmitsunikyo-ron : « comparaison des Bouddhismes ésotérique et exotérique »,
– 2) Sokushinjô- butsu-gui : « enseignement pour devenir Bouddha dans cette vie avec ce corps »,
– 3) Joujoushin-ron : « les dix niveaux de développement de l’esprit », etc…

Il a dirigé la construction de temples, des travaux d’art; et au Tôji, ses oeuvres par artistes interposés font partie des trésors nationaux du Japon.


Source : onsei-do.com->

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