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Art — Pourquoi existe t-il différents bouddhas ?

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28.08.2009

On peut parfois s’étonner de la différence des représentations de Bouddha selon qu’on soit en Thaïlande, en Chine ou encore au Japon. Les statues, appelés partout des « bouddhas » ne représentent pas en fait le même personnage.

Statuette-bouddha-objet-de-decoration-interieur-70749.jpgAinsi, dans des pays de l’Asie du Sud-Est, le personnage que l’on retrouve un peu partout (dans les temples aussi bien qu’à l’avant des voitures) est le Bouddha historique, Siddhartha Gautama.
Il est généralement grand, élancé, il a des traits réguliers, de longues mains et des pieds délicats. Tout, chez lui, rappelle son origine noble.

Comme il a vécu (et enseigné) une vie de modération, il est plutôt représenté mince.

875-bouddha-rieur-assis-portant-un-collier-et-tenant-le-lingot-dor-300-300.jpgD’autres caractéristiques que l’on note seront les boucles de ses cheveux, une protubérance crânienne et des lobes d’oreilles démesurées.

On explique cette élongation des lobes de deux manières différentes, en général. La première vient de son origine : comme il était issu d’une famille noble, il a dû porter de riches ornements, des bagues, des colliers…et des boucles d’oreilles. Après avoir quitté cette vie d’opulence, il retira toutes ses parures, mais les oreilles restèrent allongées. On note que l’on remarque ces déformations dans certaines ethnies, aussi bien d’Inde, d’Asie que d’Afrique.

La deuxième explication est une grande capacité d’écoute. Il a « des oreilles à l’échelle du monde ». Le symbole de ces lobes agrandis sont la sagesse, le renoncement aux biens, aux richesses et aux titres.

Enfin, certains expliquent quelquefois que, plus le lobe est volumineux, plus la personne est « vieille », c’est à dire plus elle s’est réincarnée.

Les bouddhas de l’Asie du Sud-Est adoptent différentes postures prédéfinies : l’assise en lotus (la méditation), allongé (le délassement royal) ou debout (dans une pose héroïque). Leurs mains décrivent une gestuelle précise que l’on nomme « mudra »). Principalement, il y a le geste d’absence de crainte (une paume vers l’avant), la méditation (dos de la main vers le sol, le bout des doigts s’entrecroisent), l’enseignement (l’index et le pouce se rejoignent) ou la vénération (paume jointe).

Les « faux » bouddhas

On peut admirer, par ailleurs, de gros bouddhas rieurs. Loin de présenter l’image d’une vie ascétique, le personnage ventru est entouré d’enfant, et des lingots d’or, à ses pieds, complètent même quelque fois le tableau.
Il est un porte-bonheur : frotter son ventre apporte richesse et chance.
L’explication est simple : « bouddha » veut dire « éveillé », à la base. N’importe qui, par principe, peut donc devenir un jour « éveillé ». C’est le cas du bonze chan Butai (ou Pu-tai). Ce moine bouddhiste zen vécu au cours de la dynastie des Liang de Chine. Très populaire, il est souvent représenté par de petites statuettes.

On peut aussi prétendre qu’on l’appelle de façon erronée « bouddha » à cause de la ressemblance phonétique entre « bouddha » et « Butai ».

Enfin, au Japon, on parle de « Cinq bouddha de la sagesse ». Le plus célèbre est Amitābha, le « bouddha des bouddhas ». Ils sont représentés de façon très variables, mais encore ici… ce n’est pas Siddhartha qui est représenté.


Marie Koenig pour www.buddhachannel.tv

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