Inauguré par le Maire de Paris, Bertrand Delanoé et son adjointe charge du Patrimoine, Mora Guilmart, Cernuschi se fait moderne et majestueux pour le plaisir des yeux.
Aprés plus de trois ans de travaux de réaménagements, le Musée Cernuschi a réouvert ses portes le 15 juin dernier. Inauguré par le Maire de Paris, Bertrand Delanoé et son adjointe charge du Patrimoine, Mora Guilmart, Cernuschi se fait moderne et majestueux pour le plaisir des yeux.
Légué à la ville de Paris par Henri Cernuschi en 1898, l’hôtel particulier devenu musée peut aujourd’hui se targuer de posséder la deuxième collection d’art asiatique en France et la cinquième pour les arts chinois en Europe avec plus de 12 000 oeuvres répertoriées.
Suite un premier lifting en 1962, le musée avait besoin d’un rafrachissement, tant sur le plan du bâtiment que sur celui des acquisitions. Agrandissements, création de nouveaux espaces tels que le cabinet graphique et une salle de conférences de 45 places, équipée de matériel audiovisuel et d’une boucle magnétique à destination des mal-entendants.
Les trois ans et demi de travaux ont également procédé aux réhabilitations et aux réaménagements du jardin dans un esprit asiatique et du fumoir d’Henri Cernuschi dans son état d’origine, en hommage au grand collectionneur.
Un travail de titan pour un fini d’artisan. Après avoir dégagé la monte d’escalier, en très bon état, l’espace réservé aux oeuvres a été considérablement augmenté. Bronzes, céramiques et sculptures s’épanouissent désormais sur 3 241 m2, soit 923 de plus, accessible aux handicapés.
De fait, le nombre d’oeuvres exposées s’en trouve augmenté. Les 900 oeuvres bénéficient donc de toute la mise en valeur requise.
» Nous avons souhaité que la mise en scène, la scénographie en fait, mette en avant le mieux possible les oeuvres, en particulier les plus rares » explique Gilles Béguin, le directeur du musée. Il s’agit donc d’une rénovation en profondeur mais aussi d’une campagne de restauration des oeuvres déjà acquises, de la collection chinoise, japonaise et coréenne. Mais la plus grande restauration est sans conteste celle du Buddha Amida qui préside fièrement la salle du premier étage. Statut de bronze datant du XVIIIe siècle il provient d’un petit temple du quartier du Meguro Tokyo. Cernuschi l’avait rapporté d’Asie lors de son voyage entre 1871 et 1873. En commençant l’exploration du musée, amplement favorisée par les aérations entre les pièces, la salle du Buddha Amida ne fait pas office de point d’orgue avant la lettre. Au contraire, le musée rayonne à partir du Buddha. Son regard est apaisant et nous englobe. Malgré ses sept tonnes, sa présence se veut rassurante et s’exhale. Imposant par sa carrure. Fascinant par sa bienveillance.
VOYAGE AU COEUR DE L’ASIE
Visiter le musée Cernuschi devient alors une véritable plongée dans les limbes asiatiques, guidée par une lumière tantôt douce et chaleureuse, tantôt plus blanche et crue. C’est elle qui anime et habite les splendeurs exposées. Les bronzes archaques, les objets d’orfvrerie Liao, les statuettes funéraires et les céramiques chatoyantes.
Que seraient les huit cavalières-musiciennes de terre cuite de la dynastie Tang sans ce halo doucereux qui les baigne. La lumière mais aussi la scénographie et l’organisation chronologique et thématique. Des cartes murales et des explications dans les trois langues française, chinoise et anglaise agrémentent ce parcours muséographique. Les oeuvres sont réparties en salles selon leur qualité de bronzes ou de terre cuites, selon leur identité Tang, Song ou Shang.
Au départ du grand escalier flanqué de sculptures d’animaux, la salle des bronzes nous attend. Elle est là dans une légère pénombre, il faut la conquérir. La vaisselle métallique constitue l’une des productions la plus renommée de l’art chinois.
Le vase Zun, un bronze du milieu du XIIe siècle avant Jésus-Christ, fait parti de ces pièces. C’est aussi dans cette salle que se trouve l’oeuvre la plus réputée » la joconde de Cernuschi » comme aime en plaisanter Gilles Béguin; il s’agit du vase You dit » La Tigresse « . De la première moitié du XI e siècle de la fin de la dynastie des Shang ce vase représente un félin, gueule ouverte, enserrant un être humain contre lui. Hybride, ce vase-animal fantasmagorique était destiné à recevoir des boissons fermentées. Exalté par un riche décor à la fois naturaliste et baroque. Il s’agit sans aucun doute de la pièce la plus célèbre du musée Cernuschi.
La plupart des oeuvres témoignent aussi bien des pratiques quotidiennes que des partis pris esthtiques. Vases monumentales pour recueillir les denrées comme la viande mais aussi des détails comme une paire de poignée en bronze dor et orne de félins. Ces poignées, provenant vraisemblablement d’un récipient, sont peut-être parmi les objets les plus précieux que comporte le musée. Elles appartiennent à l’époque des Han de l’Ouest soit 206 avant Jésus-Christ et provient de la Chine méridionale. Il serait sans doute bien impérieux de tenter une énumration sans fin des oeuvres. Mieux vaut partir à leur rencontre et se laisser happer par le délicieux mystère ambiant…
Angélique Reymond pour www.buddhachannel.tv
Informations pratiques:
Musée Cernuschi
8, Avenue Velasquez 75008 Paris
métro Monceau/Villiers
Informations au 01.53.96.21.50
Ouvert tous les jours sauf le lundi et jours fèriés de 10 heures 18 heures, fermeture des caisses 17 heures 30.
Accès gratuit à la collection permanente sauf exposition temporaire.