Actuellement en visite au Sri Lanka, le pape François a demandé hier à la population de « faire réparation pour tout le mal » commis en trente ans de guerre civile et plaidé pour la liberté de croire dans un pays blessé par les tensions interreligieuses.
Après une messe suivie par une énorme foule sur le front de mer de Colombo, le pape s’est rendu au sanctuaire marial de Madhu, en zone tamoule, lieu symbolique qui fut sur la ligne de front. Car celui-ci est devenu lieu de paix où se rendent, outre les catholiques, musulmans, bouddhistes et hindouistes.
Par ailleurs, le pape a salué « les efforts des Sri Lankais des deux communautés, tamoule et cinghalaise, pour reconstruire l’unité qui a été perdue », et encouragé les victimes à « pardonner ». Le Saint-Père, qui avait plaidé dès son arrivée pour la « vérité » sur les massacres, avait rencontré deux fois mardi le nouveau président Maithripala Sirisena. Celui-ci a promis une enquête sur les allégations de crimes de guerre commis par l’armée en 2009 contre les Tamouls. De même, le pape a reçu dans la soirée pour une courte audience privée, non prévue à son programme, son prédécesseur Mahinda Rajapakse.
Le premier saint sri lankais
Le matin, sur le front de mer de Colombo, la messe pour la canonisation du missionnaire Joseph Vaz a rassemblé un million de personnes, selon la police, le Vatican parlant de plus de 500 000 personnes. Pour la première fois, dans une nation de 20 millions d’habitants, les 7 % de catholiques ont un saint en la personne de Joseph Vaz, missionnaire venu d’Inde au XVIIe siècle et vénéré pour son aide aux pauvres de toutes les communautés. De fait, le pape argentin a rappelé le destin original de ce missionnaire, vêtu en mendiant pour se mêler aux catholiques persécutés et qui avait reçu le soutien du roi bouddhiste. Quant au cardinal de Colombo, Malcolm Ranjith, il a remercié le pape de conforter un pays qui « a versé tant de larmes ».
– Lire la suite sur : www.lorientlejour.com