Ancienne capitale de l’Empire khmer, Angkor attire chaque année des milliers de touristes qui viennent en admirer les joyaux architecturaux. Pourtant, ce site est bien plus qu’un musée à ciel ouvert. C’est aussi un lieu de culte vivant, que les populations locales ont réinvesti après plusieurs siècles de désaffection. Reportage.
« J’ai devant moi non seulement une capitale vide, mais sept cents années sans annales. Et le plus terrible prodige de la mort : le silence », déplorait l’écrivain français Guy de Pourtalès, lorsqu’il visita les ruines d’Angkor dans les années 1930. Captifs d’une jungle oppressante dont les arbres puissants les enserrent telles les tentacules d’une pieuvre, les temples d’Angkor vivent alors une lente agonie, qui a commencé en 1431, date à laquelle la capitale de l’Empire khmer est désertée par le roi et sa cour.
Il est loin le temps où l’antique Yashodharapura, fondée au début du IXe siècle, comptait parmi les villes les plus peuplées de l’époque. Son impressionnante architecture avait ébloui, à la fin du XIIIe siècle, le voyageur chinois Zhou Daguan, qui y séjourna quelques mois et laissa un récit précieux pour connaître les coutumes des habitants de la cité. La grandeur avant la chute. Avant qu’Angkor ne se transforme, inexorablement, en une sorte de Pompéi de l’Asie. Même si son souvenir n’avait jamais totalement disparu de la mémoire des populations autochtones, c’est au XIXe siècle que la brillante capitale est découverte par des explorateurs occidentaux – notamment par un certain Louis Delaporte, qui s’attela à sauvegarder tout ce qu’il pouvait de ce site magique, et auquel le Musée national des Arts asiatiques – Guimet consacre actuellement une très belle exposition.
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