L’ENSEIGNEMENT DU BOUDDHISME SUR LA NATURE
Les chrétiens considèrent la création comme une œuvre confiée par Dieu à l’homme pour qu’il en soit le gérant ou l’intendant.
Il n’en est pas de même pour les bouddhistes. Chez eux, l’homme n’occupe pas une place prépondérante dans la nature. Ils ne font pas de discrimination entre l’être humain et les autres espèces animales, entre les vivants et les non-vivants. Les êtres vivants et les choses constituent un tout intimement lié, interdépendant.
Quand il se livre à la méditation, le bouddhiste s’identifie à la fleur matinale que le soleil et la rosée font éclore, au roc de la montagne, à l’eau calme et limpide d’un lac, etc. Et cela le rend heureux et serein. Lorsqu’il voit ou imagine des animaux blessés ou tués pour le simple plaisir, des rivières et des fleuves pollués par des populations égoïstes et insensibles à la conservation de la nature, le bouddhiste souffre. Il souhaite alors ardemment que se réalise ce vœu de Bouddha Sakyamuni exprimé dans le Metta Soutra ou Le discours sur l’amour :
soient en sécurité et en paix,
les êtres forts ou frêles
grands ou petits,
visibles ou invisibles,
proches ou lointains,
déjà nés ou encore à naître… »
Par ailleurs, le bouddhiste est conscient que la nature, si elle est bien traitée, peut se révéler pour lui-même et son prochain, une ressource inépuisable. Aussi, c’est avec amour et respect qu’il la protège. Il se sent responsable de la nature et il en use avec soin, en pensant aux autres et à toutes les générations d’hommes et de femmes à venir. Il se rappelle également le deuxième précepte bouddhique qui incite à ne pas voler et il se répète ce vœu : « Je m’engage à pratiquer la générosité… Je suis déterminé à ne pas voler et à ne rien posséder de ce qui appartient aux autres. Je respecterai la propriété des autres mais les empêcherai de s’enrichir aux dépens de la souffrance humaine ou de la souffrance des autres espèces sur terre ».
La notion du bonheur, un autre élément essentiel du bouddhisme, a des répercussions sur le respect de la nature ou de l’environnement. Le pratiquant bouddhique comprend que la personne heureuse se contente de peu de biens, parce qu’elle a conscience que la nature même du désir fait que celui-ci ne peut jamais être satisfait. Conséquemment, l’adepte du bouddhisme trouve le bonheur en s’efforçant de faire la différence entre le nécessaire et le superflu et en sachant résister à la tentation de toujours posséder et consommer davantage. Ce faisant, il évite d’exploiter la nature et de polluer l’environnement.
Le bouddhiste est sensible aux problèmes environnementaux notamment à ceux de la surconsommation et de la pollution. Aussi, il essaie d’aider autrui, par sa façon de vivre, à adopter des comportements respectueux de la nature et des êtres humains. Il n’hésite pas à partager ses connaissances et à se faire persuasif. Il croit que c’est par l’éducation et non par la confrontation qu’on en arrive à éveiller chez les autres la conscience environnementale.
Largement inspiré d’un article de monsieur Tan-Hong Nguyen publié dans la revue Nouveau Dialogue, numéro 114 « Notre mère la terre ». Nous avons obtenu la permission de monsieur Tan-Hong Nguyen.
– Source : www.emr-tic.qc.ca