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Indonésie — Java et Borobudur

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Introduction

La République d’Indonésie est le plus grand archipel du monde. 3 677 îles forment une colonne vertébrale volcanique de plus de 5 000 km de long entre la mer de Chine et l’océan Indien. Certaines ne sont que de minuscules îlots rocheux, d’autres comme Java et Bornéo (dont seule une partie appartient à l’Indonésie) sont gigantesques et fourmillent d’une population active et attachante.

Les indonésiens accordent aux espaces maritimes la même valeur qu’aux espaces terrestres. Ils surnomment leur pays Tanah Air Kita, « notre terre et notre eau » et circulent d’une île à une autre en bateau parfois aussi facilement que nous prenons l’autobus.

Java et Bali sont deux des principales îles. Leur seule évocation est synonyme de rizières, de théâtres d’ombres ou de tissus imprimés aux formes joyeuses, les batik. On ne saurait oublier les mosquées colorées, les rites exubérants, les villes aux allures de fourmilières, une flore et une faune luxuriantes ou encore ces mers chaudes faisant le bonheur de ceux qui pratiquent le surf, la plongée…ou tout simplement la plage. Un programme pour le plus blasé des globes trotter.

Jakarta

L’Airbus de la KLM en provenance de Genève se pose sur le tarmac de l’aéroport Soekarno-Hatta, à Jakarta. Vingt-six heures auparavant, j’ai failli rater l’avion en raison de chutes massives de neige. Le contraste s’impose. A peine remis d’une course poursuite en taxi dans le dédale des rues glacées et désertiques de la capitale helvétique, je débarque en Asie. Incontournables réalités : la chaleur et la densité de population spécifiques de l’Asie ne sont pas qu’une impression et demandent un temps d’adaptation de quelques jours.

Le problème à Jakarta, c’est le vent : il n’y en a pas ! En tout cas pas aujourd’hui. L’air est chargé d’une pollution ardente et la teneur en soufre de cette ville fait songer à un volcan dont l’irruption serait permanente.
La cité n’est pas si éloignée des montagnes de feu dont regorge l’Indonésie et pratique une vulcanologie bien à elle : ses racines sont profondes mais le magma est généré directement par ce qui se passe en surface, voitures, camionnettes, charrettes à bras, piétons, motocyclettes ou engins à trois roues grouillent de toute part. Ce magma urbain, constitué du fameux Pithécanthrope érectus (le premier homme, « l’homme de Java » serait né ici) mâtiné d’invasions malaise ou chinoise, fusionne et se déplace bruyamment dans les boulevards, les ruelles et sur les trottoirs des avenues.

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L’île de Java, c’est une population double de celle de la France sur un territoire quatre fois plus petit. L’Indonésie connaît une natalité galopante. Sa population s’accroît de 3 millions d’âmes chaque année. La surpopulation guette et pour beaucoup le quotidien consiste à lutter contre la misère. Les mains tendues vers le touriste aux apparences repues que je suis ne manquent pas. Dans son cœur, la capitale ne fait pas dans la demi mesure, Jakarta cultive les contrastes et la pauvreté la plus marquée voisine avec la réussite la plus absolue. La cohue la plus indescriptible peut rivaliser avec des havres de paix à peine éloignés des grands axes. Les buildings du quartier des affaires ne dépareraient pas à la Défense tandis que les quartiers voisins, où s’entassent les bicoques n’ont même pas l’eau courante.

C’est bien connu, riches d’alluvions, les abords des volcans sont fertiles ; ne nous étonnons pas de trouver dans les faubourgs populaires de Jakarta cet entassement de ruraux venus tenter leur chance à proximité du cratère.

En 1522, les portugais sont arrivés sur l’île par la mer. Premiers commerçants venus d’Occident, ils ont ancrés leurs navires dans le vieux port toujours en activité de Sunda Kelapa. Aujourd’hui d’antiques goélettes (des pinisis) perpétuent la tradition de commerce entre l’île et ses voisines les plus proches. C’est par elles que transitent des bois exotiques ou des objets manufacturés à destination du reste du monde.

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Jakarta travaille tôt le matin et veille tard le soir. Entre les deux, les fumerolles s’élèvent depuis les échoppes où rissolent des plats chinois traditionnels et s’échappent du moteur des bus urbains. Une liqueur douce enveloppe les rues, leur donne ce goût d’épice adoucie spécifique à la cuisine indonésienne. Elle se répand comme la chaleur ourlée des lendemains de mousson. Sensation d’Orient, ambiance indélébile avec ce petit quelque chose de l’Asie d’autrefois, de parfum de rizière et de manioc, de ventilateurs qui brassent l’air chaud, de thé au jasmin et de riz goreng cuisiné à la vapeur. Le klaxon des taxis et le bruit des engins de construction de cette ville en éruption donnent le rythme de cette ville, un rythme saccadé et endiablé…

peintures.jpgLes éruptions de la ville sont permanentes et la capitale indonésienne n’est pas prête à lâcher son dernier souffle. Des éléments hétérogènes de l’avenir et du passé s’affrontent ici et cohabitent depuis toujours sans jamais se confondre. C’est de cette friction entre modernité et tradition que l’énergie de la Cité renaît chaque matin. C’est ce qui fait la force de ses habitants et aussi dans une certaine mesure leur charme…

Jogiakarta est une ville à taille humaine, elle incite à des ballades sans but précis, à déambuler dans ses rues, simplement guidé par ses envies et sans se fondre dans un programme précis. La curiosité en éveil, les cheveux aux vent à l’arrière d’un bajaj qui fonce entre les voitures, chaque coin de rue est source de découverte : ici un détail d’architecture, un vêtement traditionnel, une vitrine intrigante, une odeur inconnue, un orchestre, une cérémonie, un palais, une mosquée… et même une église car les chrétiens sont nombreux sur cette terre de confession majoritairement musulmane. A chaque contact prolongé de l’archipel avec des négociants d’autres contrées, tout d’abord l’Islam en provenance principalement de l’Inde au XIIIe, puis le catholicisme introduit par des missionnaires portugais aux XVIe siècle auxquels sont venus s’ajouter à d’autres pratiques telles que le bouddhisme, le terreau culturel et religieux s’est enrichi.

Dans l’Indonésie du troisième millénaire, une mosaïque de cultes et de pratiques religieuses éparses subsiste. La religion habille tous les événements de la société et même si l’Islam pratiqué ici semble d’une grande sobriété (ni tchador obligatoire, ni prières ostentatoires), le pluralisme séculaire religieux et la tolérance qui allaient de pair ne sont pas épargnés par les incidents. La plalais.jpgcohabitation est parfois difficile et est souvent victime de récupération politique, les affres de la modernité ne conduisent pas forcément au radicalisme mais la tentation du chao par des groupes extrémistes reste grande.

Java possède son village d’irréductibles, que dis-je : une ville ! Jogjakarta abrite 450 000 âmes, elle est tapageuse et encombrée, capitale d’un district surpeuplé et symbole de la résistance face à l’occupation coloniale. La ville est aujourd’hui encore dirigée par un Sultan et bénéficie d’une relative autonomie politique.

Dans le palais du Sultan Hamengkubuwono X, gouverneur vénéré comme un Dieu par les habitants, les rythmes syncopés d’un orchestre de gamelan invisible donnent la cadence pour la visite des lieux. Le palais, érigé au cœur de la cité est le lieu de toutes les traditions : on y trouve une mosquée et son université ; on y croise des artisans ferronniers ou des vendeurs de batiks fabriqués sur place. Pour se reposer et s’imprégner d’une relative fraîcheur, un détour par les bassins du château d’eau est recommandé. A défaut d’une température clémente, on y trouvera de l’ombre et on s’abandonnera un moment à observer les formes étonnamment romantiques de l’ensemble. Sur quelques hectares, dans l’enceinte du palais, se trouve concentré un résumé en bruits et en images de la culture javanaise issue de traditions millénaires. Un régal à voir et à entendre.

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Islam oblige, l’Indonésien pratiquant est debout dès 4 heures 30 du matin. Une demi heure plus tard, dès la prière terminée, la rue s’anime pour de bon. Les kaki lima (étals ambulants) se mettent en place, des enfants déjà à l’œuvre se balancent sur une vielle chambre à aire de camion et lancent des « Hello Mister », salutations désintéressées et joyeuses, aux rares touristes déjà debout ; des femmes voilées vaquent, des hommes bavardent ou zigzaguent sur leurs scooters, d’autres trimballent mille objets, machines à écrire ou bien outils de chantier. D’ici à quelques heures la température grimpera au-delà des trente degrés et l’air semblera lourd comme le plomb. L’animation ne baissera pas pour autant et il faudra attendre tard ce soir, lorsque les lampadaires envahis par les insectes tenteront d’inonder la rue d’une lueur blafarde pour qu’une accalmie se profile. Les télévisions rivaliseront un moment à grand coup de décibels, les motos pétaradantes se disperseront dans les faubourgs et un calme relatif reviendra.

Au moment de traverser une rue, égaré dans mes rêveries, la réalité me rattrape et fonce vers moi, klaxon et freins bloqués. J’ai tout juste le temps de sauter en arrière pour éviter d’être pulvérisé par un bus trépidant. Au moment de convoiter le trottoir d’en face (celui où il se passe toujours quelque chose d’intéressant) la prudence est de mise, car si la circulation n’est pas seulement délirante, elle se fait à l’inverse de chez nous. Tout ce qui roule circule à gauche… enfin presque.

Pour trouver un peu de calme, il faut s’éloigner du centre ville, se perdre dans les rues périphériques et partager un instant de la vie des habitants de la ville. J’en profite pour bavarder (non pas en « petit chinois » mais tout simplement en anglais) avec les commerçants ou les postiers, je me fais indiquer l’adresse d’un des pasar (marché) de la ville ou et m’offre un kopi odorant (café) ou un teh (thé) dans un restaurant ombragé.

JOGIAKARTA

peinture-indo.jpgIl s’appelait Suharto, trente ans de despotisme, de lois anti subversion, de corruption, d’alliances contre son peuple avec les grandes puissances mondiales et d’enrichissement personnel (une des 50 personnes les plus riches du monde). Pendant son « règne », la croissance s’écrivait avec deux chiffres ; alors on fermait les yeux sur tout, les compagnies internationales étaient ses amies. Ici pas de couverture sociale, des salaires insignifiants, une main d’œuvre habile et abondante. Lors de sa prise de pouvoir en 1965, un demi million de personnes soupçonnées de communisme ont été déportées (sur l’île de Buru), torturées ou tout simplement massacrées. La crise économique qui a frappé l’Asie du sud-est à la fin des années 90 a occasionné du chômage, de la disette, des conflits intercommunautaires : la monnaie thaïlandaise a chuté brutalement et les capitaux investis dans la région devenue soudainement trop risquée sont retournés d’où ils venaient. Les spéculateurs sont partis ailleurs et les étudiants sont sortis dans la rue (en mai 98). Ils ont envahi le parlement. Suharto a tiré dans le tas puis il a fini par démissionner, il a laissé la place à son dauphin, Yusuf Habibi.

Tout change, rien ne change. Aujourd’hui la population indonésienne sert toujours de main d’œuvre bon marché à nombres de multinationales présentes ici : Nike, Unilever, Total, Schlumberger, Alsthom… Lorsqu’un européen achète une paire de chaussure de sport, l’indonésien qui l’a fabriqué touche 0,2 % de son prix, soit le prix d’un verre de lait. Il lui faudrait travailler cinq mois pour se les offrir. Le monde est devenu global et marche un peu sur la tête : le salarié d’ici fabrique ce qu’il ne peut pas acheter, et le salarié occidental achète ce qu’il ne peut plus fabriquer.

Pourtant, tout n’est pas négatif. Pendant la période Suharto le niveau de vie s’est amélioré, l’espérance de vie a augmenté, les infrastructures (routes, écoles, hôpitaux) se sont multipliées, et la plupart des villages se sont vu attribuer l’électricité.

LE TEMPLE DE BOROBUDUR

Site bouddhiste

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Les bas-reliefs de Borobudur résument l’ensemble de la vie indonésienne il y a mille ans. C’est une mine pour les archéologues et historiens, spécialistes de la région.

Borobudur est le plus grand monument bouddhique du monde.

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Debout à l’aube pour un rendez-vous avec Bouddha. Le temple de Borobudur est le site touristique le plus populaire d’Indonésie et pour s’imprégner de l’esprit des lieux rien ne vaut les premières heures du jour.

Borobudur, on n’y vient pas par hasard ; toucher les pieds ou les mains de Bouddha le « Bienheureux » permet d’envisager l’avenir sereinement. Manifestement, il y a des prétendants au bonheur. S’il y a du monde partout en Indonésie, ici on bat tous les records : touristes, pèlerins, badauds, vendeurs ambulants, moines, danseurs en tenues folkloriques, musiciens pas moins habillés, sans compter les personnages de pierre en bas reliefs, dont les 432 représentations de Bouddha et autres centaines de nains ventripotents, déesses ou lions caparaçonnés. La foule des grands jours.

Dans les temples bouddhiques, tout le monde circule dans le sens des aiguilles d’une montre, c’est la règle. Pour atteindre le sommet du monument le plus important du site, le temple de Borobudur, on se met donc en file indienne (on devrait dire en file népalaise, car Bouddha est né au Népal). Le temple a la forme d’une pyramide surmontée d’un stûpa (structure architecturale d’origine indienne souvent en forme de bol ou de demi sphère renversés) et s’étale sur une base d’un hectare. Après un cheminement dans une succession de couloirs, de galeries, de terrasses ou d’escaliers agrémentés de sculptures, on atteint lentement le sommet. L’idée est simple, à la base, l’individu est immergé dans le monde matériel, en prise avec ses passions et son inscription dans un monde matériel ; en s’élevant peu à peu en spirale, il se laisse envahir par la sacralité des lieux, s’allège des vicissitudes pour finir tout en haut à atteindre le nirvana qui est l’état de sérénité suprême propre au bouddhisme. Comme les effets du cosmos ne sont pas aisément accessibles aux profanes, ils peuvent toujours se consoler avec le panorama d’une jungle immaculée ceinturant des installations chargées de plus de 1000 ans d’histoire.

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Les temples : innombrables à Bali, ce sont les demeures des Dieux et autres esprits. Architecture et statuaire expriment l’intensité de la dévotion que les indonésiens portent aux divinités.

Dans les sites religieux, les hommes doivent porter un pantalon ou bien un sarong, les femmes une jupe longue. Il est de bon aloi d’y ajouter un foulard, à porter autour des hanches

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SITE DE PRAMBANAN

Site hindouiste

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026 La silhouette des temples hindous est à l’image du mont Merou, montagne originelle de l’, située dans l’Himalaya.

034 Il est possible que la pierre grise des temples de Borobudur ait été autrefois recouverte de peintures polychromes.

040 L’ensemble des temples hindous de Prambanan témoigne de la prospérité des dynasties hindoues qui vivaient dans les plaines de Java avant le Xe siècle.

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Il y a mille ans, Java était partagé entre deux dynasties : au sud la dynastie bouddhiste de Sailendra, au nord la dynastie hindoue de Sanjaya. D’un coté, on pranbanan-4.jpgvénérait Bouddha, de l’autre Shiva. Pendant qu’en Europe on n’avait pas encore construit les cathédrales, les Indonésiens avaient érigé leurs temples depuis des lustres. Le chef-d’œuvre des Sailendra est Borobudur, celui des Sanjava est Prambanan. Plus tard, à la faveur d’un mariage, les deux dynasties fusionneront pour laisser place à la civilisation javanaise.

Resté abandonné pendant près de dix siècles, l’ensemble des 244 temples du site hindou de Prambanan a souffert des tremblements de terre, des cendres volcaniques mais aussi de la frénésie des pilleurs de vestiges. Heureusement, le site qui s’étend sur plusieurs kilomètres carré autour du village de Prambanan comprend suffisamment d’édifices pour convaincre des splendeurs passées. La restauration récente permet d’entrevoir le quotidien de cet ensemble de bâtiments. On imagine des cygnes royaux évoluer dans les bassins tandis que des princes devisaient à l’ombre des cocotiers en appréciant des spectacles de danses, de jongleries ou de singes savants. L’épanouissement artistique se devant de combler tous les sens, impossible de ne pas concevoir l’histoire royale sans l’ambiance musicale d’une cohorte de musiciens de gamelans.

028 L’omniprésence des thèmes religieux hindous nous conforte dans l’idée que l’à donné la racine de son nom à ce pays : l’Indonésie.

032 Le régime des moussons, l’humidité ambiante, les pillards et l’abandon ont failli avoir raison des vestiges de Prambanan. Les travaux de restauration, commencés il y a 55 ans, ne cessent pas.

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VOLCAN ACTIF MERAPI

La plupart des îles indonésiennes sont montagneuses et hérissées de volcans dont bon nombre sont actifs. Les volcans sont traités comme des divinités et leur force autant dévastatrice qu’imprévisible fait peur. Comme la culture indonésienne est un curieux mélange de croyances modernes et de traditions anciennes à bases de superstitions et d’animisme, il est encore coutume d’offrir aux volcans des sacrifices sous forme d’offrandes ou de rituels qui ont mission de dompter les pouvoirs surnaturels des volcans.

Le Mérapi est un des plus spectaculaire volcan de Java. Sa dernière éruption, pourtant mineure, date de 1994 et a fait plus de 60 victimes parmi les habitants situés sur ses flancs : le volcan a éjecté des nuées ardentes de cendres et de gaz, sans oublier l’eau du lac volcanique. Son sommet est fixé à 2911 mètres, mais d’avis de spécialistes, la hauteur d’un volcan en activité varie. Cinquante personnes travaillent à temps complet sur les postes d’observation du Mérapi.

Le volcan le plus capricieux de l’archipel : le Gunung Tambora sur l’île de Sumbawa. L’explosion de 1815 fut telle qu’elle entraîna une baisse des températures sur l’ensemble de la planète. Il y eut des chutes de neige à Londres en plein mois d’août 1816. Evénement sans commune mesure de gravité si on le compare aux 92 000 victimes de l’éruption. En contrepartie à leur comportement impétueux, la lave et les cendres des volcans sont riches en substances nutritives et génèrent des sols d’une fertilité sans pareil.

Jean-Charles Rey




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