Un livre et une exposition sont centrés sur les conflits sanglants entre le Christ et Bouddha à la frontière du Yunnan chinois et du Tibet. Deux événements simultanés mais sans lien entre eux.
Il s’agit de la publication en avril d’un roman de Fan Wen, « Une Terre de lait et de miel », et une exposition en cours, « Missions du toit du monde », aux Missions étrangères à Paris. Fan Wen ne parle que chinois et les Pères des Missions étrangères n’ont pas lu son livre. Et pourtant,
Après la Guerre de l’opium en 1846, les traités « inégaux » prévoient la circulation de missionnaires européens en Chine.
Pour Rome, l’objectif est de pénétrer au Tibet par les provinces chinoises du Sichuan et du Yunnan, où les Missions étrangères avaient créé plusieurs bases. Pendant un siècle, des prêtres français développèrent des postes dans cette région des Marches tibétaines.
Objectif Lhassa
Dès 1867, une mission s’établit à Yangjing/Yerkalo, sur l’ancienne route commerciale du Yunnan au Tibet, la route des chevaux et du thé. Une région de gorges des grands fleuves, le Yangtze, le Sanwen et le Mékong. A 600 km de Kunming, à 1 200 km de Lhassa, se trouvent les villages de Yangjing (Kersalo en tibétain), qui vivent en partie de l’exploitation du sel.
Proches du lit du Mékong, des puits permettent de recueillir de l’eau saumâtre que les femmes tibétaines transportent et versent sur 3 000 petits plans de séchage en bois, construits sur pilotis en terrasse. Le soleil et le vent permettent l’évaporation. Du sel qui a causé bien des morts car son extraction et son commerce étaient très lucratifs.
Yangjing est aussi la plus grande concentration de la minorité Naxi au Tibet, mais les Naxi y parlent une langue très différente de ceux du Yunnan (Lijiang), vivent comme les Tibétains, sont bouddhistes et s’occupent d’agriculture. A 3 100m d’altitude et à 900m en surplomb du lit du Mékong (Lancang Jiang), Yangjing compte 600 catholiques et la seule église du Tibet.
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