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Le Tantrisme, Femme-déesse ou autre Machisme ?

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Forme religieuse fondée des doctrines de l’hindouisme et du bouddhisme, le tantrisme attire souvent par son aspect marginal.

En premier lieu, il s’inspire des livres sacrés du tantra (recueils de spéculations, de croyances, de symboles ésotériques, de pratiques magiques) d’origine hindoue. A partir du VIe siècle, les premiers cultes tantriques apparaissent dans les écoles shivaïtes (une des branches de l’hindouïsme), dans le bouddhisme mahâyâna et dans le bouddhisme tibétain.

Surtout, faisant non seulement appel à la méditation et au yoga, le tantrisme s’accompagne aussi d’une importante dimension sexuelle. Les rites sexuels sont en effet partie intégrante du parcours de tout tantrika (pratiquant).

D’où (peut-être) son succès en Occident, le tantrisme y ayant été importé puis largement simplifié, la plupart ne le concevant que comme « promesse d’un érotisme extatique ».

Mais à l’origine, le tantrisme est une véritable philosophie religieuse, reposant sur l’association des principes féminins et masculins, symbolisés par Shakti et Shiva.

L’objectif de la pratique tantrique étant de se transformer en divinité, l’homme et la femme qui s’unissent deviennent eux-mêmes Shiva et Shakti, comme en témoignent les sculptures érotiques des temples de Khajuraho (en Inde).

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« C’est l’expérience de l’unité, avec soi et avec l’autre. Il faut faire remonter l’énergie génitale dans tout le corps, afin que l’orgasme nous irradie complètement et ne reste pas bloqué au niveau du bassin. Pour réaliser cette alchimie entre le bas et le haut, il faut ouvrir chacun de nos chakras, ces centres d’énergie situés entre le périnée et la fontanelle.»(*)

QU’EN EST-IL DE LA FEMME AU SEIN DU TANTRISME ?

En théorie, elle est considérée à l’égal de l’homme, voire même comme son initiatrice. Mais en réalité, l’homme reste le maître, la femme demeurant dans une position de soumission. Plus encore, il y aurait eu de nombreux cas d’abus sexuels de la part des maîtres sur leurs élèves femmes.

Nombreuses sont les histoires des récupérations sexuelles entre un maître « spirituel » et sa disciple. Entre le transfert thérapeutique bien connu des « psys », l’attirance pour la robe des moines de certaines femmes et les déviances de certains prétendus maîtres, parfois connus au niveau international, tous les possibles sont là.

Le tantrika rentre dans un domaine où l’adepte peut devenir victime.

Mais, si malheureusement ce genre d’histoires est fréquent, c’est la transformation du plaisir sensuel en une extase spirituelle qui est avant tout une des caractéristiques du tantrisme.

Afin d’ouvrir une information contradictoire, voici quelques liens :

(**)Nouvelle Par Flavie Duquesne : même si la nuit était bien noire

(*) Propos de Carmen Garcia Enguita, (thérapeute depuis quinze ans, expert en psychosynthèse, rebirth, yoga, shiatsu et sexualité féminine)dans un article pour psychologies.com

(***) Auteur de L’éveil passionné : la femme dans le bouddhisme tantrique.
Entretien pour le magazine « qu’est-ce que l’éveil ? », mené par Craig Hamilton


Clémence de la Robertie pour www.buddhachannel.tv




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