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Des méditations au carrefour du bouddhisme et des Évangiles

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28.07.2010

meditation-12.jpgLes portes de la chapelle de l’Herbe sont souvent fermées. Souvent, mais pas toujours : chaque vendredi matin, ce temple discret s’anime en accueillant des « méditations inter-spirituelles ». Méditations qui empruntent des techniques au yoga et au bouddhisme, tout en proposant de réfléchir sur des textes de l’Évangile.

Le silence est l’invité d’honneur de ces séances. Elles commencent peu après neuf heures : les bancs dressés à l’intérieur de la chapelle sont écartés, un tapis est déroulé ; une « douzaine » de personnes, c’est variable, sont présentes. Elles sont croyantes, ou pas.

Leur travail débute par une pratique assise, en « zazen », posture tenue pendant une vingtaine de minutes, avec une attention particulière à la droiture du buste, au « centrage du corps », au souffle… La séance se poursuit par un « kin-hin », marche lente rythmée par la respiration, nuque tendue, menton rentré…

À nouveau, les « méditants » reprennent, pour une vingtaine de minutes, une posture assise et parfaitement silencieuse. Puis lecture est donnée d’un texte de l’évangile, convoqué non pas comme une parole religieuse mais plutôt comme une matière à réflexion : chacun est libre de dire ce que lui évoque ce texte.

Enfin, café, thé et biscuits sont servis. Avant, aux alentours de 11 heures, une messe destinée à ceux qui, parmi les participants, sont catholiques.

« Ces méditations sont ouvertes à toutes les personnes de bonne volonté souhaitant authentiquement participer, mais pas à celles qui viendraient au spectacle », précise le père Henri Augustin, coresponsable avec le père Dominique Le Grix du secteur pastoral Lège-Arès.

Il est l’un des artisans de ces rencontres, organisées non pas dans le cadre paroissial mais dans celui d’un réseau « interculturel » baptisé Pratiques et dialogue.

Le père Augustin se souvient qu’au moment d’entrer à l’université, il a réalisé à la fois que sa vie serait vouée à « la compréhension du Christ et des évangiles » et que, pour lui, cette compréhension passerait « aussi » par « une vie intérieure profonde », par « le corps, le souffle, la méditation… ». Parallèlement à son cheminement religieux, il a développé une bonne pratique du yoga, puis du bouddhisme : un apprentissage dont le prêtre partage quelques éléments lors de ces méditations organisées depuis une dizaine d’années à la chapelle de l’Herbe.

Avec le temps, certains estivants sont devenus des habitué de ces rencontres silencieuses du vendredi matin. Ainsi, Sophie Grimaldi, une parisienne qui passe chaque année ses vacances au Cap-Ferret, suit ces méditations depuis trois ans. Elle explique : « Outre que c’est une façon de vivre mes vacances autrement et que j’ai de l’amitié pour le père Augustin, je trouve à travers ces méditations le chemin d’une intimité profonde avec Dieu, alors que mon rapport à la religion passait beaucoup, jusqu’ici, par les livres, les textes, le savoir… » « La chapelle est propice à ces moments. Le lieu est doux, lumineux, les couleurs sont chaudes… » ajoute Florence Breton, nouvelle venue, depuis quinze jours, à ces méditations – elle vit le reste de l’année au Brésil, où elle pratique des méditations chrétiennes.

Un autre participant estime que « la pratique du yoga et du zen aide à ressentir l’unité avec Dieu d’une manière plus intérieure, alors que la tradition occidentale imagine souvent Dieu en surplomb, extérieur à nous ». Il ajoute que « la méditation est une partie méconnue mais réelle des évangiles. Il est souvent écrit que Jésus s’isole, que, par exemple, il part dans la montagne pour réfléchir. »


Source: Sud Ouest

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