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La démocratie fait débat au centre interreligieux de Doumérac

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Tous les chemins mènent au Centre interreligieux de Doumérac, près de Grassac. En témoigne la présence, samedi, autour du maître des lieux, le père Higoumène Barsanuphe, du professeur Babacar Cissé, docteur en sociologie et porte-voix des musulmans pour la circonstance, du maître zen « Taiun » et de son disciple Yvan.

Renouvelant, de fait, une tradition vieille de dix-sept ans, les quatre dignitaires religieux se sont livrés au traditionnel exercice du dialogue interreligieux.

Lequel a eu le mérite de le rester jusqu’au bout, en dépit du thème choisi, « La démocratie », qui, par nature, eût justifié que la conversation se résumât à un simple échange de politesses.

« Dans le dialogue interreligieux, le plus important est de rechercher la différence, précisait d’entrée de jeu le moine orthodoxe Higoumène Barsanuphe. L’écueil serait ici de vouloir établir la liste de nos ressemblances et de nous attarder sur ce qui nous réunit ».

Religions minoritaires

Délicate mission, donc, que celle des invités du père Higoumène Barsanuphe, qui, ont néanmoins réussi le tour de force de proposer une réflexion rafraîchissante sur le sujet.

En ce sens, la volonté du moine orthodoxe d’associer au dialogue les représentants des religions minoritaires, ou, jugées comme telles en France, aura incontestablement contribué à renouveler en profondeur le débat. Ainsi Taiun, le maître bouddhiste a-t-il eu raison de vouloir analyser la démocratie à travers le prisme de la réaction individuelle.

La parole libérée

« La paix et la démocratie ne se font pas dans les pensées, mais dans les arrière-pensées, a expliqué l’intéressé. N’importe quelle pensée dépend des perceptions et des émotions qui l’ont précédées. Pour espérer être attentif à l’autre, il faut d’abord identifier les impressions qui font obstacle à l’entière liberté de l’esprit et s’efforcer de tendre ensuite une oreille vide en direction de l’autre ».

L’intervention de son disciple Yvan devait à son tour permettre au débat de revêtir une dimension un tant soit peu plus concrète.

Invité de dernière minute, le dignitaire du temple sikh de Bobigny, Bhai Sahib Chain Sing Khalsa accusant un retard de plusieurs heures, ce jeune adepte du bouddhisme a su mettre à profit « son modeste vécu de trentenaire » pour donner chair à des concepts que ses interlocuteurs ont eu tendance à emmener loin de toute réalité concrète.

Un parti pris qui n’a pas manqué de libérer la parole du public témoin du dialogue interreligieux. (…)


Source: Sud Ouest

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