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Rencontre avec le karmapa, le protégé du dalaï-lama

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26.07.2010
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A l’Institut tantrique de Gyuto, près de Dharamsala, dans le nord de l’Inde, deux cents à trois cents personnes attendent patiemment, les unes derrière les autres, sous un piquant soleil printanier. Il y a là une majorité d’Occidentaux, la troupe d’un opéra tibétain au complet, d’un côté les hommes, de l’autre les femmes, plus nombreuses. Ce doit être la variante locale de la file indienne : au bout du rang, tout le monde est soumis à la fouille des officiers de la sécurité dépêchés par les pouvoirs publics indiens. Appareil photo, téléphone portable, magnétophone : tout matériel de ce genre est prohibé. Le public est autorisé à approcher Sa Sainteté le XVIIe gyalwa-karmapa – le « victorieux détenteur de l’activité éveillée » –, pas à diffuser son image ou sa voix à l’extérieur. Le rituel se reproduit deux fois par semaine.

A 25 ans à peine, la réputation spirituelle du jeune lama, de son nom Ogyen Trinlé Dorjé, a dépassé les frontières du sous-continent. Chef de l’école Kagyu, l’un des quatre courants principaux du bouddhisme tibétain, il attire des adeptes du monde entier, de Taïwan, du Texas et même, ce jour-là, deux jeunes Iraniens exaltés. Parmi les visiteurs, un nombre surprenant d’Occidentaux arborent la tenue rouge garance et jaune des moines bouddhistes tibétains et ont opté pour la tonsure caractéristique. Le karmapa finit par arriver. Pour les Tibétains, il n’est pas un « bouddha vivant », selon une expression impropre, mais un tulkou, un esprit-corps, une incarnation de l’esprit du Bouddha de la compassion. Lorsqu’il prend place, assis, jambes croisées en tailleur, la nervosité de la sécurité monte d’un cran tandis qu’une petite troupe de moines tâche d’arrondir les angles.

La bénédiction est brève. Chacun tend l’écharpe blanche, toute simple ou brodée, soigneusement pliée pour cette grande occasion, au karmapa qui la dépose en retour sur les épaules du visiteur. Tout juste le temps de s’avancer. Au suivant. Certains sont déçus. « J’ai à peine pu croiser son regard », bougonne une jeune Française. Pour d’autres, c’est déjà un instant d’exception. Fin de l’audience publique.

En deux temps, trois mouvements, un peu bourrus, mais très serviables, les moines – pas seulement taillés pour la prière, comme en témoigne leur épaule dénudée –, ont métamorphosé la pièce en salon d’attente encadré de canapés. Les fidèles les plus obstinés tentent de décrocher une entrevue privée avec « His Holiness » auprès des membres de son cabinet. Il faut montrer patte blanche et avoir préparé une solide argumentation, les places sont limitées. Le karmapa s’est déjà retiré dans son appartement à l’étage, toujours escorté. Même pour se rendre dans le jardin du monastère, il lui faut l’autorisation des membres de la sécurité indienne.

UN PEU TROP CHARISMATIQUE

Qui est donc ce jeune lama si peu libre de ses mouvements ? De quels enjeux est-il l’otage pour être à la fois surveillé comme le lait sur le feu par l’Inde et dans le collimateur du gouvernement chinois ? Quels pouvoirs détient-il pour être en passe d’apparaître comme un mythe auprès des bouddhistes européens, dépités de ne pouvoir le rencontrer ? De fin mai à début juillet, le XVIIe karmapa devait se rendre dans neuf pays européens, à l’invitation d’adeptes et de sympathisants… Le prince Charles en personne avait demandé à le rencontrer. Sa visite en Europe s’annonçait comme la tournée d’une superstar. Trop peut-être.

La nouvelle en est tombée comme un couperet le 4 avril : l’Inde lui refusait l’autorisation de quitter le territoire. Le gouvernement a-t-il cédé aux pressions chinoises ? Les hiérarques tibétains soutiennent-ils tous d’un même élan l’ascension d’un jeune homme un peu trop charismatique, un peu trop proche du dalaï-lama, aussi ? Depuis qu’il a atteint la résidence du Prix Nobel de la paix, à Dharamsala, aux premiers jours de l’an 2000, le karmapa est en effet immédiatement devenu son protégé. Il venait d’atteindre l’Inde, épuisé, les joues brûlées par le froid, les mains toutes griffées. Il avait 14 ans. Comme beaucoup d’autres Tibétains, il a fui son pays dont la Chine n’a de cesse de « moderniser » la culture à la façon d’un rouleau compresseur.

Dharamsala, dans l’Etat de l’Himachal Pradesh, était un lieu de villégiature au temps des colons britanniques. C’est désormais la capitale des Tibétains en exil. Depuis que leur chef spirituel et temporel, le XIVe dalaï-lama, Tenzin Gyatso, s’y est installé après avoir échappé à l’armée chinoise, entouré d’une petite troupe de fidèles, en 1959, les réfugiés n’ont cessé d’y affluer. L’Institut tantrique de Gyuto se niche à l’écart, dans la vallée. Tout le monde ici le connaît sous le nom de Karmapa’s Temple. Dans ce lieu de prière et d’étude, le dalaï-lama a fait aménager une résidence pour son jeune hôte.

Assis en position du lotus, le XVIIe karmapa domine une très vaste salle d’apparat. A ses pieds, installé sur un gigantesque tapis, son secrétaire est prêt à traduire si besoin est. Mais le jeune homme tient manifestement à s’exprimer en anglais, langue qui n’était pas son fort à son arrivée – il parle mieux le chinois. Qu’aimerait-il pouvoir dire à ses interlocuteurs, s’il parvient un jour à se rendre en Occident ? « Le XVIe karmapa [mort à Chicago en 1981] était très proche des Européens. J’ai moi-même des amis là-bas, j’aimerais les voir. J’attends ce voyage depuis tant d’années. » Un voile passe dans son regard : l’annonce n’en est pas encore officielle en ces premiers jours d’avril, mais lui sait vraisemblablement déjà qu’il n’obtiendra pas la précieuse autorisation.

Aux Etats-Unis, une pétition a d’ailleurs été lancée pour exiger sa « libération » auprès des autorités de Delhi. Rien de tel de sa part ni de celle de son entourage proche. Ils s’en tiennent à une retenue toute diplomatique et renouvellent « leur reconnaissance pour toute la générosité, la gentillesse et l’assistance reçues de la part du peuple et du gouvernement d’Inde ». Tous espèrent que cette déconvenue n’est que partie remise.

« Chaque jour, je reçois beaucoup de visiteurs et je me consacre à l’étude de la philosophie, des langues étrangères, des différentes cultures et du dharma [enseignements du Bouddha] bien entendu, expose Ogyen Trinlé Dorjé. Puis je regarde et lis les nouvelles du monde. » Depuis son appartement de l’Institut tantrique de Gyuto, il a ainsi observé que le grand problème des vivants réside dans l’état de la planète. Il dit aimer trouver des idées dans le domaine de l’écologie. « Ce n’est pas seulement un sujet d’intérêt pour moi, c’est très important. La vie du monde est limitée, les désastres sont illimités. Nous devons trouver un équilibre… » Il exhorte ses adeptes à faire preuve de responsabilité et a rédigé un traité d’écologie pour les monastères Kagyu.

AVEC L’APPUI D’INTERNET

Naître dans une famille de neuf enfants chez les nomades des confins du Tibet, hériter d’une culture ancestrale et mystique n’empêche pas d’être un fervent partisan des jeux vidéo et des nouvelles technologies de communication. Internet est l’allié de son pays, qu’il nomme pudiquement « l’endroit interdit ». Non seulement la Toile permet – de moins en moins souvent – de recevoir quelques nouvelles de ceux qui sont restés, mais elle est aussi un porte-voix capable de plaider leur cause à l’extérieur.

« La qualité essentielle du bouddhisme tibétain est la paix. Aujourd’hui, grâce à Internet, le monde entier peut se rendre compte que ce peuple aspire à vivre avec simplicité, naturellement en paix. » Les Chinois auraient-ils besoin de ces qualités eux aussi ? « Bien sûr, le monde du XXIe siècle est rude et agité, la population chinoise a besoin d’apaisement. La culture révolutionnaire a fait perdre aux gens leur conscience, leur esprit. Les jeunes se sentent vides à l’intérieur, mal à l’aise, inquiets pour l’avenir. En conséquence, je crois que le bouddhisme peut occuper une position unique en Chine dans le futur et que nous aurons plus d’occasions de partager, de discuter ensemble. »

Ce ne sera malheureusement pas pour tout de suite. Même si les Chinois de la diaspora sont de plus en plus nombreux à se rendre à Dharamsala, les autorités de Pékin voient toujours le XVIIe karmapa comme un casus belli. Avec ce garçon repéré par un quatuor de dignitaires bouddhistes dans la province orientale du Kham alors qu’il avait 7 ans, elles pensaient sans doute tenir la jeune pousse qui pourrait un jour leur servir à contrer le « vieux séparatiste », ainsi qu’elles désignent le dalaï-lama.

Elles l’ont reconnu d’emblée comme le XVIIe karmapa et ont veillé jalousement sur lui. C’est avec leur bénédiction qu’il a été conduit en grande pompe et devant 50 000 fidèles au monastère de Tsurpou pour y recevoir sa formation. Ni les cadeaux, ni l’invitation chez le président chinois, ni les tuteurs dévoués à la cause rouge ne changeront rien à la détermination du karmapa. A l’adolescence, se laissant guider par ses convictions, il s’esquive. Il veut rencontrer ses maîtres spirituels et craint d’être un jour obligé de renier le dalaï-lama.

UNE ÉVASION ROCAMBOLESQUE

Le 28 décembre 1999 au soir, dans l’enceinte de Tsurpou, non loin de Lhassa, Ogyen Trinlé Dorjé, prétextant une retraite spirituelle, se retire dans sa chambre. Là, il revêt une simple veste de montagne et un bonnet de laine des plus laïques, se penche au-dessus de la terrasse et saute. C’est le début d’une évasion rocambolesque, entouré de quatre fidèles qui se serrent dans une Jeep. Le véhicule parcourt plus de 600 kilomètres sur un sol presque toujours gelé selon un itinéraire qui a été repéré avec soin. L’équipe roule le plus souvent de nuit, sans lumière. Plusieurs fois, le karmapa descend et contourne à pied, dans la neige, des postes de garde.

Les fuyards troquent la voiture contre des chevaux, parviennent au Népal, dorment dans un refuge, grimpent dans un hélicoptère qui les conduit jusqu’à la ville népalaise de Pokara, où ils prennent un taxi. Ils franchissent discrètement la frontière indienne à bord d’un rickshaw, puis montent finalement dans un train. Encore vingt-quatre heures pour rejoindre Delhi, puis une dizaine d’heures supplémentaires en taxi et les voilà à MacLeod Ganj, le 5 janvier 2000, à la surprise générale.

Un peu partout dans le monde, les journaux rendent compte de cette défection. La Chine avait officiellement reconnu l’enfant comme le XVIIe karmapa, héritier d’une lignée de grands maîtres de sagesse, la plus ancienne du bouddhisme tibétain, fondée par le roi Tilopa du côté du Bangladesh, admettant ainsi voir en lui l’incarnation d’un tulkou né en 1100. Une première. Autrement dit, Pékin venait de laisser filer un genre de joker d’environ 900 ans d’âge.
Quel effet cela fait-il, une longévité pareille ? « Je me sens un peu bizarre parfois, concède le karmapa. Ne serait-ce que lire ma vie en entier n’est pas simple : mille ans d’histoire, c’est étrange. Cependant l’esprit d’amour et de compassion continue de grandir en moi. Ces valeurs-là sont encore très jeunes et fraîches », lance-t-il, les yeux rieurs.

BOUDDHISTES ET TOURISTES DU MONDE ENTIER

Dharamsala, dans les contreforts de l’Himalaya, la barrière naturelle qui les sépare de leur pays, compte 19 000 habitants et s’étage au flanc de la montagne escarpée. Tout en haut, la charmante bourgade de MacLeod Ganj s’est développée autour du monastère du dalaï-lama, qui abrite un petit musée des heures noires du Tibet. Dans les rues alentours, hautes en couleurs, une foule de moines à robe rouge croisent des Tibétaines à l’élégante tenue traditionnelle : blouse de couleur souvent pastel, gilet et longue jupe grise sous un tablier clair. Bouddhistes et touristes viennent du monde entier. Des collégiens indiens viennent parfois y faire tourner les moulins à prière bouddhistes. La cohabitation semble bien se passer.

Deux kilomètres en contrebas, une enceinte regroupe le gouvernement en exil, ses ministères miniatures, son Parlement ainsi que des associations de défense des droits de l’homme. Tashi Choephel Jamatsang, par exemple, est enquêteur au Centre tibétain pour les droits humains et la démocratie. Son organisation s’occupe des ex-prisonniers politiques. Lui parcourt l’Inde pour inciter les réfugiés (ils y sont environ 150 000 actuellement) à voter l’an prochain lors des élections du premier ministre et des parlementaires. « Les gens sont très en colère, ils constatent que les Chinois jouent avec le temps. Mais la question tibétaine ne va pas s’éteindre quand le dalaï-lama disparaîtra ! »

Dharamsala abrite aussi des écoles chargées de former les jeunes à un avenir incertain tout en préservant leur culture. Elles attirent loin à la ronde des écoliers nés sur le sol de l’exil, des petits réfugiés aussi. Car les Tibétains continuent d’arriver au prix de semaines de marche dans l’Himalaya ou de longues planques, ballottés dans des camions. Ils refusent de voir leur histoire et leur langue laminées dans la grande entreprise de normalisation du communisme à la chinoise. Certains parents envoient même leurs enfants seuls sur les routes plutôt que de les garder près d’eux dans un pays où ils n’ont guère de chance de briguer une place digne. Des monastères ont été édifiés alentour. A l’ombre des rhododendrons en fleur, celui de Thupten Pema accueille une cinquantaine de moines, qui reçoivent éducation et nourriture pendant dix ou quinze ans, ou pour toujours. « Les jeunes sont contents d’être ici parce qu’ils peuvent aller aux audiences du dalaï-lama, mais leur famille, le climat, tout leur manque. »

Thupten Pema a co-fondé ce temple, construit à l’image de celui de Tsechokling qui se dressait autrefois près de Lhassa, la capitale du Tibet. « C’était l’un des 6 000 édifices religieux détruits dans les années 1960, au nom de la révolution culturelle chinoise. » L’homme continue de placer ses espoirs dans le dalaï-lama. « Je suis sûr qu’il vivra plus de 90 ans ! Puis un beau jour apparaîtra un autre dalaï-lama… » Il ajoute : « D’ici là, il pourrait y avoir un autre leader des lamas, un grand lama, pour porter notre parole… »

La ville fourmille de vendeurs d’artisanat tibétain, népalais et indien attirés par la présence d’étrangers, des portraits du dalaï-lama s’affichent dans toutes les échoppes, tous les restaurants, en petit, en grand. Même chez les commerçants hindous et musulmans pour qui ce visage souriant représente au minimum un gage d’hospitalité, au mieux un auspice de business prospère. Une des cartes postales des plus populaires le représente avec le karmapa à son côté. Le premier couve du regard, avec une évidente bienveillance, le second qui a l’air à la fois déterminé et pensif sans ses lunettes. Cinquante ans séparent les deux hommes. Ils semblent proches.

CANTONNÉ À L’INDE

Voilà si longtemps que le dalaï-lama porte la voix du bouddhisme tibétain et rappelle à l’étranger la résistance de ses compatriotes. Ne serait-il pas judicieux de penser à trouver une personnalité charismatique capable de reprendre le flambeau ? Certains – surtout au sein de la jeunesse tibétaine en exil – voudraient voir en Ogyen Trinlé Dorjé un possible successeur. Ouvert sur le monde, le XVIIe karmapa apprend vite. Il est aussi profondément ancré dans la tradition tibétaine, il a reçu des enseignements et des initiations bouddhistes de très haut rang. Ce serait néanmoins un raisonnement un peu simple : les arcanes du bouddhisme tibétain n’ont rien à envier à d’autres religions pour la complexité des relations entre hiérarques et pour la subtilité des rapports de pouvoir. Les deux lamas ne sont pas issus des rangs de la même école. Pour certains, il s’agit là d’un écueil insurmontable.

Chaque jour, la modeste télévision locale tibétaine rend compte de leurs faits et gestes respectifs. Mais, tandis que Sa Sainteté se rend à Bruxelles présenter, une fois de plus, la situation du Tibet, « Son Eminence le gyalwa-karmapa rinpoche » inaugure près de Dharamsala le 15e festival d’opéra tibétain. L’un a reçu le prix Nobel de la paix et s’est imposé sur la scène internationale ; l’autre est encore un tout jeune homme dont les déplacements sont cantonnés jusqu’à présent à l’intérieur de l’Inde. Il est allé à Calcutta, New Delhi, Bénarès, Bodgaya, dans le Sud. De façon assez inattendue, il a été autorisé à sortir une unique fois pour se rendre aux Etats-Unis pendant deux semaines, en 2008. Son regard pétille au souvenir de ce séjour exceptionnel. Disneyland l’a bien amusé.

Se sent-il prêt à s’adresser au monde au nom des Tibétains, comme le fait le dalaï-lama ? « Je ne suis pas certain que ce temps vienne un jour… Je n’en ai pas le désir maintenant », répond-il, sur ses gardes. Il y a des sujets impossibles à aborder. L’entretien repart sur la question des femmes tibétaines. Sous la houlette du dalaï-lama, leur statut a grandement changé en exil. « Il y a beaucoup moins de différence avec les hommes ici. Désormais, les femmes ont la possibilité d’aller où elles veulent pour étudier, en particulier la philosophie tibétaine. C’est un grand progrès », se félicite le karmapa.

« J’ai appris à lire quand j’avais 8 ou 9 ans, témoigne sa sœur, Ngodrup Palzom. Chez nous, les filles aînées n’ont pas eu cette possibilité. » Quand nous la rencontrons, elle sort d’un cours à pas pressés, le crâne rasé elle aussi. Enseigne-t-elle ? Non, elle étudie ! Elle en profite. Ngodrup Palzom, 33 ans, vit à l’université de Gyuto, près de son frère. Elle est sa seule famille sur place, dit éprouver le besoin de rester près de lui. Elle le soutient. « Certains sont très intéressés par la méditation, le militantisme… ma préoccupation à moi est d’aider les gens. » La jeune femme a fondé une organisation humanitaire, distribue des vivres, suit un centre médical. Elle lance un appel aux bonnes volontés : « J’ai besoin de bons conseils pour l’organisation. Ici, il y a tant de gens malades, tant qui ne savent pas où aller. Ceux qui sont nés en Inde, comme ceux qui viennent du Tibet, s’inquiètent de l’insécurité pour leurs proches, soupire-t-elle. Leur nourriture, leurs coutumes, leur langue, tout leur manque », confie-t-elle sur le ton de celle qui sait ce que nostalgie veut dire.


Source: Le Monde

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