Accueil Espace Bouddhiste Culture Exposition à Bruxelles : Voyages à travers le continent eurasiatique

Exposition à Bruxelles : Voyages à travers le continent eurasiatique

97
0

1390320_5_9569_jarre-terre-cuite-890-710-av-j-c-palawan.jpgEn préambule du 8e sommet de l’ASEM (Asia-Europe Meeting) qui se tiendra à Bruxelles les 4 et 5 octobre, le Palais des Beaux-Arts organise l’exposition « A passage to Asia » sur les liens historiques, philosophiques, économiques et culturels qui nouent l’Europe à l’Asie. Un vaste domaine au regard des ensembles pluriels qui composent le continent eurasiatique. Les rêves d’Orient ont stimulé le noble désir de courir le monde, particulièrement vers le grand Est.

Au XIIIe siècle, quand le marchand vénitien Marco Polo atteint l’empire Mongol et qu’à son retour il conte ses tribulations dans son Devisement du monde, l’audacieux passera pour un affabulateur. Au siècle suivant, l’écrivain arabe Ibn Battûta livrera ses “voyages et périples”, “présents à ceux qui aiment à réfléchir sur les curiosités des villes et les merveilles des voyages”. Celui qui aura parcouru plus de 120 000 kilomètres transportera les lecteurs par-delà l’ancienne Mésopotamie et la Perse, vers l’Asie mineure, les Maldives, Ceylan, le Bengale, Sumatra, la Chine.

Le fil conducteur de cette exposition demeure le commerce et la religion. Les voyages d’affaires en Asie offraient des perspectives de fabuleux profits. Il y eut les routes de la Soie, voies transcontinentales allant des terres hellénisées aux régions septentrionales de l’Extrême-Orient. Marchands et militaires, pèlerins et missionnaires ont emprunté ces pistes caravanières jalonnées d’oasis perdues en quête de richesses. Thé, épices, ivoire, parfum, encens, soies, céramiques, bijoux et produits exotiques parcourent des milliers de kilomètres.

Il y eut aussi des voies maritimes citées par des historiens grecs, romains et chinois. Si Vasco de Gama et Magellan recherchaient de nouveaux chemins vers la Chine, l’amiral chinois Zeng He tentait d’avoir des contacts diplomatiques avec l’Occident. Bouddhisme, christianisme et islam ont été diffusés le long de ces routes commerciales. Maîtres, disciples, fidèles ont emporté avec eux leurs traditions cultuelles. Traducteurs et artistes ont beaucoup oeuvré pour rapprocher des peuples aux identités fondamentalement différentes.

Il y eut également la posture guerrière des conquérants assoiffés de gloire et de pouvoir, incarnée par Alexandre le Grand, Attila et Gengis Khan. L’exposition « A passage to Asia » présente plus de trois cents objets, dont des urnes funéraires des périodes les plus anciennes, des tambours de bronze rituels de la culture Dông Son (implantée dans l’actuel Vietnam au premier millénaire avant notre ère), des bijoux en or, en verre et en pierres semi-précieuses ainsi que des images bouddhiques et hindouistes, des miniatures et objets liturgiques chrétiens et musulmans.

Signalons aussi la présence de textiles indiens recourant à des techniques sophistiquées de tissage et d’un armement mongol de l’époque de Gengis Khan. Pour finir, quelques découvertes récentes en archéologie sous-marine : les cargaisons d’épaves qui ont conservé en parfait état des marchandises venues d’Orient. Paul Valéry voyait dans l’Europe un petit cap du vaste continent asiatique. Bruxelles en est sa vitrine.


Source: Le Monde

Previous articleLe premier temple bouddhiste irlandais va être construit
Next articleAoût 2010 — Le Journal des Sanghas