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Le 63ème Festival de Cannes accueille pour une nouvelle fois un film Thaïlandais au sein de la Compétition Officielle

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Ouvert du 12 au 23 mai et présidé cette année par le réalisateur américain Tim Burton, le Festival de Cannes fera la part belle à l’Asie avec des films venant du Japon, de Corée du Sud, de Chine et de Thaïlande.

En effet, le cinéaste indépendant Apichatpong Weerasethakul y présentera son nouveau film intitulé « Oncle Boonme celui qui se souvient de ses vies antérieures » ( ”Uncle Boonmee Who Can Recall His Past Lives,”). Ce dernier raconte l’histoire d’Oncle Boonme qui, souffrant d’une insuffisance rénale, décide de passer ses derniers jours à la campagne dans l’Isaan, région pauvre au nord de la Thaïlande, avec sa famille.

Là-bas, sa femme décédée apparaît sous la forme d’un fantôme et son fils longtemps perdu de vue revient au sein du foyer. Ensemble, ils vont s’aventurer dans la jungle jusqu’à une mystérieuse grotte, le lieu de la première naissance d’Oncle Boonme où il finira par succomber.

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Ce n’est pas la première visite d’Apichatpong à Cannes qui avait présenté un premier film « Blissfully Yours » en 2002, primé au festival Un Certain Regard. Il était ensuite revenu deux ans après avec « Maladie Tropicale » qui avait reçu le prix du Jury et était ainsi devenu le premier film thaïlandais à remporter un prix lors de la Compétition Officielle à Cannes.

« Oncle Boonme celui qui se souvient de ses vies antérieures » sera en compétition avec 17 autres films dans la sélection officielle, dont « Outrages », le dernier film du réalisateur japonais Takeshi Kitano qui signe son grand retour au film de yakuzas.

Bande Annonce du film (VO sous titré en anglais) :


Apichatpong Weerasethakul, habitué du festival avec la présentation de trois de ses films, avait aussi fait partie du jury de la Compétition Officielle en 2008 sous la présidence du réalisateur et comédien Sean Penn.

Afin de promouvoir le cinéma thaïlandais, la princesse royale Ulbolratana avait aussi fait le déplacement jusqu’à la Croisette l’année dernière.

Une relation conflictuelle

Même si ils contribuent à la renommée du cinéma thaïlandais à l’étranger, les films d’Apichatpong Weerasethakul sont assez peu appréciés au pays du sourire où le public s’intéresse surtout aux blockbusters locaux et non au cinéma d’auteur.

Un cinéma en pleine expansion

Depuis plus de dix ans, le cinéma thaïlandais s’exporte de plus en plus à l’étranger et accroit ainsi sa renommée à travers le monde.

En 2000, le film « Les Larmes du Tigre Noir » de Wisit Sasanatieng, ce western ultra-stylisé, hommage aux productions kitsch des années 60, avait franchi les frontières et permis au public occidental de découvrir une nouvelle image de la Thaïlande.

Les Frères Pang, originaire de Hong-Kong mais tournant en Thaïlande, ont aussi beaucoup contribué a cette expansion avec des films comme « Bangkok Dangerous » et « The Eye ».

Ce nouveau boom du cinéma thaïlandais s’inscrit dans une histoire un peu tumultueuse. En 1977, alors que le gouvernement impose une taxe sur tous les films importés en Thaïlande, les producteurs locaux en profitent et réalisent films sur films.

Sur la fin des années 70 et pendant les années 80, plus d’une centaine de films sont produits chaque année en Thaïlande, dont 150 en 1978. Mais le rythme s’essouffle et la relève n’assure plus.

Les années 90 sont calmes, pas plus d’une dizaine de films sur bobines annuellement jusqu’en 1997, où la Thaïlande, enlisée dans la crise économique asiatique, voit l’émergence de nouveaux talents prêt à redonner des couleurs au cinéma local. Nonze Nimibutr, Pen-Ek Ratanaruang et Wisit Sasanatieng constitueront la nouvelle vague du cinéma thaïlandais avec des films comme « Monrak Transistor » ou « Dang Bireley’s and Young Gangsters ».

Souvent comparé au cinéma de Hong-Kong durant l’age d’or des années 90, le cinéma thaïlandais s’impose de plus en plus avec un cinéma de genre qui sait trouver son public.

Auteur : Melaine Brou

Source : http://www.thailande-fr.com

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