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Bouddhisme et Homosexualité

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« Les récents propos de Mgr Léonard sur l’homosexualité ont fait beaucoup de bruit ces derniers jours. En tant que bouddhistes, nous avons assisté à ces passes d’armes avec étonnement. Mais de quoi, bon dieu, est-il question ici ?

Il n’est pas rare que l’on nous demande le point du vue du bouddhisme sur le sujet. Et nous sommes alors amenés à décevoir notre auditoire. Le bouddhisme, par essence rétif aux « points de vue », n’a pas de point de vue sur la question…

Cela voudrait-il dire que le bouddhisme n’a rien à dire sur la sexualité ? Bien sûr que non !

Mais il s’exprime de préférence de manière quelque peu plus nuancée que ce que nous avons pu lire dernièrement dans la presse.

Pour commencer, le bouddhisme ne s’intéresse pas à ce qui est permis ou pas. Nous n’avons du reste aucun être suprême ou autre critère ultime pour en décider. Ce qui préoccupe le bouddhisme, ce sont les causes de la souffrance et du bonheur.

Il est clair que la sexualité peut être un moteur important de l’une et de l’autre. Il y a malheureusement beaucoup de violence sexuelle. La presse s’en fait régulièrement l’écho, et ce n’est là que la partie émergée de l’iceberg. Mais les êtres humains peuvent aussi être parfaitement heureux dans une relation sexuelle.

Ceci n’a en soi rien à voir avec la nature homosexuelle ou hétérosexuelle de la relation. Étant moi-même psychiatre, j’ai entendu d’innombrables récits poignants d’abus sexuels cachés dans le cadre de relations parfaitement légitimes entre couples hétérosexuels mariés.

La souffrance ou le bonheur ne sont pas déterminés par la nature du désir sexuel mais par la manière dont ce désir est géré. Il n’y a rien de mal en soi dans le désir. Ce n’est que lorsque le désir devient une exigence dans le cadre de laquelle l’autre n’est plus respecté en tant que personne, lorsque l’autre doit se soumettre à mes exigences, que mon désir devient une source de souffrance.

Ne pourrions-nous donc pas cesser de nous perdre dans des questions accessoires ? Il y a suffisamment de souffrance comme cela. Et si nous faisions plutôt passer un message positif de respect et de compassion ? »

Auteur : Edel Maex, psychiatre, secrétaire général de l’Union bouddhique belge (UBB)

Et voici ce que pense le dalaï lama :

gay_buddhist_pride_card-p13.gif« Beaucoup de gens me demandent ce que je pense de l’homosexualité . Pour ceux qui ont une religion, le mieux est de décider de ce que vous devez faire ou ne pas faire en fonction de votre foi. Certains chrétiens disent que l’homosexualité est une faute grave, d’autres non.

Certains bouddhistes l’admettent, alors que d’autres estiment qu’elle équivaut pratiquement à cesser d’être bouddhiste.

Selon les textes fondamentaux du bouddhisme, il y a dix actes nuisibles à éviter, dont l’inconduite sexuelle. Celle-ci désigne surtout le fait de prendre le conjoint d’un autre, mais inclut aussi l’homosexualité , les rapports sexuels par la bouche ou l’anus et la masturbation.

Cela ne veut pas dire que ces pratiques nous excluent du bouddhisme. Hormis les vues erronées – qui consistent à penser que le Bouddha ou la loi de causalité n’existent pas -, aucun des dix actes nuisibles, même le meurtre, n’a pour effet de nous rendre non bouddhiste. (…)

Si vous n’avez pas de religion et désirez avoir des rapports sexuels avec quelqu’un du même sexe, d’un commun accord, sans qu’il n’y ait viol ni abus d’aucune sorte, et si vous y trouvez une satisfaction non violente, je ne vois rien à y redire.

Je pense même, et c’est un point important, qu’il est injuste que les homosexuels soient parfois rejetés par la société, soient punis ou perdent leur travail. On ne peut pas les mettre sur le même plan que des criminels. (…)

Je pense que, selon le bouddhisme en général, l’homosexualité constitue surtout une faute par rapport à certains préceptes, mais elle n’est pas nuisble en soi, contrairement au viol, au meurtre ou à d’autres actes qui font souffrir autrui. Il en est de même de la masturbation.

C’est pourquoi il n’y a aucune raison de rejeter les homosexuels ou d’avoir envers eux une attitude discriminatoire. J’ajouterai qu’il n’est pas juste non plus de dénigrer systématiquement les religions qui proscrivent l’inconduite sexuelle, simplement parce que cela ne correspond pas à nos idées ou à nos façons de faire. Avant de critiquer une règle, il est bon d’essayer de comprendre les véritables raisons qui la motivent. (…) »

Source : http://lungtazen.wordpress.com et http://actua.unitariennes.over-blog.com

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