Geshe Lobsang Samten est un moine bouddhiste, représentant du Dalaï-Lama. Venu du Ladakh, au nord de l’Inde, et invité par l’association Himalaya Oisans Kunphan, il donnera, aujourd’hui et demain, des conférences sur le bouddhisme, à la salle de l’Oursière à Revel. Entretien.
L’année dernière vous avez effectué une visite des écoles en France. Qu’en avez-vous retiré ?
« J’ai appris beaucoup de méthodes utiles pour l’école de Jamyang (qu’il est chargé d’administrer, NDLR). Ce sont surtout des connaissances au niveau de l’organisation de l’établissement, mais aussi sur la méthodologie d’enseignement. C’est nécessaire, car l’école se développe beaucoup. Cette année, nous avons accueilli cinquante élèves en plus. Elle en compte aujourd’hui une centaine. Les matières que nous enseignons sont l’indien, l’anglais, les sciences, les mathématiques, mais aussi la manière de se comporter en société et philosophie bouddhiste. C’est très important pour nous. »
Trouvez-vous qu’en France, l’accent est suffisamment mis sur la morale ?
« Je n’ai pas été suffisamment de temps en France pour étudier en profondeur l’enseignement. Mais, j’ai l’impression que vous ne mettez pas autant l’accent que nous sur la manière de se comporter en société. L’éducation, ce n’est pas seulement les mathématiques ou l’anglais. »
Le port de signes religieux provoque une controverse en France. Quel est votre regard sur ce sujet ?
« Les apparences, je ne crois pas que ce soit un problème. Je pense que la religion n’est pas une affaire de vêtements. La religion, c’est quelque chose que l’on porte à l’intérieur de nous-mêmes. »
La forte crise économique a posé la question de la moralité de gouvernance. L’avez-vous observé ?
« Je pense que cette crise révèle que l’économie ne doit pas être le fait que de quelques personnes puissantes et égoïstes. Comme la politique doit être basée sur la démocratie et l’éducation, l’économie doit l’être tout autant. »
Source : http://www.ledauphine.com